Créé en 2017, le programme Centres pour la migration et le développement a listé ses réalisations, hier, lors d'un atelier. On peut citer, entre autres, 25 000 mesures prises, la formation de 10 120 migrants et potentiels migrants, la création de 1 161 emplois directs, l'accompagnement de 1 315 migrants de retour, la mobilisation d’une subvention de 590 millions F CFA…

La migration pose souvent de grands défis aux pays d’origine, mais aussi aux pays d’accueil. Toutefois, elle recèle d’importantes ressources, surtout du point de vue du développement économique des pays d’origine, notamment sous forme de transferts de savoir-faire et d’investissements des migrants.

Dans cette perspective, le gouvernement fédéral d’Allemagne à travers le Programme migration pour le développement dont la mise en œuvre est confiée à la GIZ, en partenariat avec l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ) a mis en place, en 2017, le Centre sénégalo-allemand d’informations pour l’emploi, la migration et la réintégration. Ainsi, les missions du centre sont entre autres d’informer sur des conditions préalables pour la migration légale vers l'Allemagne, et vers les pays tiers, mais aussi de vulgariser les opportunités professionnelles existantes au Sénégal et promouvoir la réintégration des migrants de retour.

Les activités du centre ont permis d'effectuer 25 000 mesures prises, de former 10120 migrants et potentiels migrants, de créer 1161 emplois directs, d’accompagner 1315 migrants de retour, de mobiliser une subvention de 590 millions F CFA pour l’accompagnement et le financement de projet à travers un appui matériel, de subventionner 260 projets, d’insérer 536 jeunes au Canada, au Québec, en France, en Belgique et en Espagne.

Selon la directrice générale de l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi des jeunes (ANPEJ), qui prenait part hier à l’atelier de clôture de ce programme, cette collaboration sénégalo-allemande a permis à la structure qu’elle dirige d'élaborer et de mettre en œuvre un modèle de coopération opérationnelle, afin de promouvoir la migration régulière aux fins de travail en Allemagne et dans les autres pays ainsi que la promotion d'opportunités professionnelles existant au Sénégal, et la réintégration des migrants de retour. C'est dans cette dynamique et pour pérenniser les bonnes initiatives implémentées au Centre sénégalo-allemand d'information pour l'emploi, la migration et la réintégration (CSAEM) que l'ANPEJ selon Sinna Amadou Gaye, a procédé dès le démarrage des activités en 2018 au détachement d'un Coordonnateur de projet et de conseillers en migration afin de veiller à la bonne mise en œuvre et à la durabilité de l'offre de service. A cela s'ajoute la création du Pôle migration et mobilité professionnelle à l'international en 2022.

La clôture de ce projet ne marque pas une fin, d’après elle, mais plutôt le début d'une nouvelle phase pleine de promesses. Les défis dans le domaine de la migration, de l'emploi et de la formation demeurent immenses, et il est crucial d'après elle, de continuer à bâtir sur les succès obtenus à travers les autres programmes de la GIZ. "Je fais appel à vous (GIZ) pour envisager de nouvelles initiatives, de nouveaux projets et de nouveaux partenariats. Nous avons prouvé que nous savons travailler ensemble de manière efficace et innovante. En poursuivant et en élargissant notre collaboration, nous pourrons continuer à offrir des solutions durables et significatives à ceux qui en ont le plus besoin" a indiqué la DG.

Le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a rappelé que la migration pose souvent de grands défis aux pays d'origine, mais aussi aux pays d'accueil.

Toutefois, elle décèle d'importantes ressources, surtout du point de vue du développement économique des pays d'origine, notamment sous forme de transferts de savoir-faire et d'investissements des migrantes.  

En outre l'inadéquation entre la formation et l'emploi, combinée à la raréfaction des possibilités d'insertion suite aux difficultés économiques et financières subies durant ces dernières années par le Sénégal, selon Khady Diène Gaye, ont fait basculé un très grand nombre de jeunes dans le chômage et dernièrement dans la migration irrégulière. ‘’L'ampleur du phénomène et la complexité des problèmes qui lui sont connexes, notamment les réseaux de migration irrégulière, la criminalité transfrontalière, les trafics de tous genres, mais aussi les pertes en vies humaines montrent la nécessité de le combattre par des actions concrètes. Il nous faut donc impérativement trouver des solutions adaptées, à même d'absorber le plus grand nombre de chercheurs d'emplois sur le marché du travail et ainsi juguler le phénomène de la migration irrégulière. Raison pour laquelle l'emploi est aujourd'hui placé au rang de priorité nationale et s'articule dans toutes les politiques de croissance et de création des richesses déclinées par le président de la République. Ce cadre est ainsi balisé pour aller vers des solutions plus appropriées jeunes, une meilleure prise en charge des outils de promotion de par le biais d'un renforcement plus efficace de l'employabilité de l'entrepreneuriat dans les secteurs porteurs de croissance, le développement de programmes de lutte contre la migration irrégulière et la promotion d'une migration. L'ANPEJ a déjà pris ses dispositions pour assurer la continuité du service et mener à bien la mission relative à l'accompagnement des potentiels migrants et des migrants de retour’’, a indiqué le ministre.

CHEIKH THIAM