Mbaye Jacques Diop narre sa «vie de combat»

L’ancien président du Craes, Mbaye Jacques Diop a présenté son livre, «Une vie de combat», samedi dernier à la Chambre de commerce de Dakar dans une forte émotion suscitée par les hommages et témoignages de ses amis et proches.
C’est dans une ambiance folklorique que s’est déroulée, le samedi denier, la cérémonie de dédicace du livre de Me Mbaye Jaques Diop, «Une vie de combat». Hommages et témoignages se sont joints aux dithyrambes des griots à la Chambre de commerce de Dakar où s’est tenue la rencontre. Tous ont vanté les «mérites» d’un homme politique dont l’«itinéraire courageux et exposé» est conté dans une cette autobiographie.
Dans son ouvrage, l’ancien président du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (CRAES) dit avoir choisi de «prendre du recul» pour mieux «faire «partager (ses) enthousiasmes et (ses) ressentiments». L’idée de cet ouvrage n’est pas fortuite, elle découle d’un vécu quotidien de l’auteur. «Je m’ennuyais un peu de la vie trépidante qui a longtemps été la mienne en tant qu’élu local, dit-il. Le statut de retraité de la vie politique» ne me comblant guère, «c’est ainsi que je commençais à écrire». De sa «longue carrière politique», Me Mbaye Jacques Diop a choisi délibérément d’«évoquer le contexte et les développements qui ont structuré le débat de (son) parcours», à savoir l’ère coloniale et les premières années de la République qui, dit-il, restent encore méconnues à certains égards.
Né le 15 janvier 1936, l’ancien maire de Rufisque, «révolté par l’injustice et les humiliations du système colonial», rejoint très tôt «l’action émancipatrice du Bloc démocratique sénégalais (BDS) où il est chargé de structurer le mouvement des jeunes. Soif «d’indépendance et de panafricanisme», il se fait remarquer au congrès de Cotonou en juillet 1958. C’est le 26 août de la même année, sur la Place Protêt, au cœur de Dakar, que lui et ses camarades «porteurs de pancartes» face au général De Gaulle, enclenchent «la dynamique d’une émancipation rapide et démocratique».
Membre des trois régimes précédents, il se veut un «témoin de l’histoire» politique du Sénégal. Dans son livre, cet ancien baron socialiste revient sur ses fonctions de député à l’Assemblée nationale (une vingtaine d’années) et de maire de Rufisque (pendant 17 ans). Après 48 ans passés au Parti socialiste, il quitte ses camarades entre les deux tours de la présidentielle de 2000 pour rejoindre Moustapha Niasse, leader de l’Alliance des force de progrès (AFP). Un bref passage. Un autre, plus long, au Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) dans lequel il dissout son Parti pour le progrès et la citoyenneté (PPC). Nommé président du Craes, il en est écarté par Wade qui lui reproche «beaucoup de choses» et qui en profite pour dissoudre l'institution.
Malgré tout, l’homme n’entend pas décrocher. Le régime libéral défait, Mbaye Jaques Diop, ressuscite son PPC et compte plus que jamais peser de son poids sur l’échiquier politique. Pour Aminata Tall, présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), le nom de Mbaye Jaques Diop est «inscrit au tableau d’honneur des vaillants combattants de la liberté». Elle dont l'époux «Mbaye Guèye a encadré l’étudiant Mbaye Jacques durant sa formation universitaire...»
DAOUDA GBAYA
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