Publié le 19 Aug 2015 - 19:22
CITES TOUBA RENAISSANCE ET TOUBA ALMADIES

Les raisons d’une inondation cyclique

 

Les deux cités, résultats de projets immobiliers de Mbackiyou Faye et de Cheikh Amar, sont, par endroits, de véritables bassins de rétention en miniature. Avec le redoublement des pluies, les résidents se plaignent de la non-poursuite des travaux de viabilisation qui transforment leur rêve d’un habitat enchanteur en un cauchemar d’hivernage.

 

Les prochaines 72 heures devraient être propices à la manifestation d’orages et de pluies sur la façade ouest du pays. L’annonce de l’Anacim, l’agence de météorologie, a dû faire pousser des cheveux blancs aux résidents des cités Touba Almadies et Touba Renaissance. Hier, leur évacuation par les sapeurs-pompiers après les fortes pluies de lundi s’est faite de manière plus diligente que celle du 9 août passé. Mais le fond du problème demeure, avec le défaut d’ouvrage d’assainissement pour le drainage des eaux de pluies.

Les conditions dantesques d’après averse n’ont rien à envier à celles de la banlieue dakaroise pour les résidents de ces quartiers de rêve, ainsi que pour ceux de la cité mitoyenne, Touba Renaissance. Après les publicités convaincantes, après avoir  débloqué des sommes hors de portée du Sénégalais moyen, 200 mille F CFA le m2 pour les terrains les plus accessibles,  pour réaliser le rêve d’habiter un cadre approprié ; les résidents se sentent de plus en plus désabusés en période d’hivernage. ‘’Si cette situation n’est pas réglée avant l’hivernage prochain, on ira irrémédiablement vers une inondation totale des cités, avec un lac qui sera en même temps un déversoir des eaux usées ; d’où le risque du syndrome connu par la banlieue dakaroise’’, prévenaient les résidents de Touba Renaissance dans une lettre adressée à l’ONAS en décembre 2014.

Près d’une année après, c’est un statu quo exaspérant pour ces habitants. Ils sont pour la plupart des agents burkinabè, ivoiriens, maliens..., travaillant pour les organismes sous régionaux ; des cadres de la Sonatel ; des hauts fonctionnaires de l’Etat tenus par le devoir de réserve. Après la bourrasque de samedi passé et le déluge d’avant-hier, Les énormes flaques d’eau sont de véritables balafres sur les façades altières et embellies de ces demeures. Pas de voirie bitumée. D’ailleurs, les eaux saumâtres démontrent qu’elles ont charrié toute la pierraille latéritique avant de stagner dans les parties les plus basses de ces deux cités.

Dans cette même missive adressée au directeur général de l’Office national de l’Assainissement (ONAS) en décembre dernier, l’objet était clair : ‘’problème d’assainissement entre les cités Touba Renaissance et Touba Almadies’’. En fait, ‘’la canalisation venant de Ouakam et qui longe la cité ASECNA a été bouchée juste au niveau desdites nouvelles cités. Par conséquent, les eaux de pluies, venant de la zone de Ouakam et allant vers la cité Touba Almadies, sont déviées vers la nouvelle cité Touba Renaissance’’, explique un résident de Touba Almadies qui a requis l’anonymat. Ces deux cités contigües, érigées entre les Mamelles de Ouakam et le mur de l’aéroport, sont un véritable réceptacle d’eaux de pluies. Notre source indique que des efforts sont consentis sur les travaux d’assainissement  au niveau de la cite Touba Renaissance, mais la continuité de ces canaux bloque dans la cité attenante de Touba Almadies de l’homme d’affaires Cheikh Amar.

Malgré les nombreuses interpellations des résidents de Touba Renaissance, beaucoup de travaux de viabilisation restent toujours non réalisés ou sont à l’état de chantier, à savoir : la disponibilité de l’électricité pour chaque lot de terrain vendu ; la réalisation des routes bitumées ; la délimitation et la mise en valeur des espaces verts ; l’évacuation des eaux usées et des eaux de pluies dont les canaux d’évacuation sont bouchés. Si la première doléance a été satisfaite, la dernière constitue la hantise des habitants. Des membres du collectif des acquéreurs du lotissement Touba Renaissance ont déjà eu à subir les conséquences de cette situation. ‘’Certains parmi nous ont déjà signifié à leur bailleur un congé pour quitter leur logement, afin d’intégrer leur villa construite ou achetée à la sueur de leur front et aux moyens d’un crédit bancaire avec des taux élevés et des mensualités qu’ils commencent à payer cumulativement avec le loyer du logement qu’ils occupent toujours’’, avertissait le collectif dans une correspondance datée de janvier 2015 et adressée au gérant de la SCI immobilière, Mbackiyou Faye. Depuis, ‘’un agent de l’ONAS est venu faire le constat, a formulé des recommandations ; mais rien n’a été fait. Aujourd’hui nous pataugeons dans les eaux’’, lance un résident désirant garder l’anonymat au bout du téléphone.

Edification d’un bloc de 10 immeubles

En plus de tous ces désagréments, l’édification d’un bloc de dix immeubles juste en face du lieu dit ‘‘Baobab’’, en face de la cité, pourrait empirer la situation de l’évacuation des eaux, poursuit notre interlocuteur. Ce projet immobilier, qui appartiendrait à des Marocains, favorise la stagnation des eaux devant la cité. Pire, les travaux d’extension de câblage d’un opérateur de téléphonie viennent compliquer une situation déjà problématique. L’ensablement des canaux existants par les travaux des ouvriers ralentit l’effectivité d’une évacuation déjà très peu fonctionnelle. Des manquements qui ont transformé le mirage des maquettes et publicités de ces projets immobiliers en une réalité bien dure à vivre au quotidien. 

Ousmane Laye Diop et Ibrahima Khalil Wade

 

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