Publié le 27 Nov 2021 - 23:04
COVID-19 - INITIALEMENT DÉTECTÉ EN AFRIQUE DU SUD

Ce que l’on sait du nouveau variant Omicron

 

Potentiellement très contagieux et aux mutations multiples, le nouveau variant Omicron du Covid-19 a été détecté en Afrique du Sud, qui voit les signes d’une nouvelle vague de pandémie

 

Il a pour la première fois été détecté sur le continent européen, en Belgique, ce vendredi 26 novembre. Le variant B.1.1.529, déclaré « préoccupant » et baptisé Omicron vendredi par l’OMS, présente un nombre « extrêmement élevé » de mutations et « nous pouvons voir qu’il a un potentiel de propagation très rapide », a déclaré le virologue Tulio de Oliveira, lors d’une conférence de presse en ligne chapeautée par le ministère de la Santé.

Son équipe de l’institut de recherche KRISP, adossé à l’Université du Kwazulu-Natal, avait déjà découvert l’année dernière le variant Beta, très contagieux.

Potentiellement dominant

Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu’à rendre le variant dominant : cela a été le cas avec le variant Delta découvert initialement en Inde, et qui selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réduit à 40 % l’efficacité des vaccins anti-Covid contre la transmission de la maladie.

À ce stade, les scientifiques sud-africains ne sont pas certains de l’efficacité des vaccins existants contre la nouvelle forme du virus. « Ce qui nous préoccupe, c’est que ce variant pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire », a déclaré un autre chercheur, le professeur Richard Lessells.

Plusieurs pays déjà concernés

Ce vendredi 26 novembre, un nouveau cas a été détecté en Israël. « Il s’agit d’une personne revenue du Malawi », a indiqué le ministère hébreu de la Santé disant craindre « deux cas supplémentaires de personnes revenues de l’étranger » et placées en confinement. À ce jour, 23 cas ont été signalés, touchant principalement des jeunes, selon l’Institut national des maladies transmissibles (NICD). Des cas ont également été signalés au Botswana voisin et à Hong Kong, sur une personne de retour d’un voyage en Afrique du Sud.

Le Royaume-Uni a indiqué interdire l’entrée aux voyageurs en provenance de six pays d’Afrique. Tous les vols en provenance d’Afrique du Sud, de Namibie, du Lesotho, d’Eswatini, du Zimbabwe et du Botswana seront suspendus à compter de ce vendredi à midi, a annoncé le secrétaire d’État à la Santé, Sajid Javid. Le Royaume-Uni demandera « à toute personne arrivant de ces pays à partir de 4 heures dimanche de se mettre en quarantaine dans des hôtels ».

La France décidera « dans les tout prochains jours si ce n’est les prochaines heures » s’il est « nécessaire » de prendre une mesure similaire, a indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. L’interdiction de ces vols est proposée par la Commission européenne et est aussi déjà appliquée par l’Allemagne et l’Italie.

C’est une « menace majeure »

L’OMS a déclaré « suivre de près » ce nouveau variant et doit se réunir vendredi pour déterminer sa dangerosité. « Il existe de nombreux variants mais certains n’ont pas de conséquence sur la progression de l’épidémie », a tempéré lors d’une conférence de presse John Nkengasong, du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine (Africa CDC).

Mais déjà, « le nombre de cas détectés et le pourcentage de tests positifs augmentent rapidement », a déclaré le NICD, notamment dans la province la plus peuplée du Gauteng, qui comprend Pretoria et Johannesburg. Les structures de santé doivent s’attendre à une nouvelle vague de malades dans les prochains jours ou prochaines semaines, ont mis en garde les scientifiques.

Au moins dix mutations

L’Afrique du Sud, officiellement pays le plus touché du continent par le virus, a connu une nouvelle hausse des contaminations ces dernières semaines. D’abord attribuée au variant Delta, cette augmentation « exponentielle » est plutôt causée par la dernière forme mutée, qui représente « une menace majeure », a déclaré le ministre de la Santé, Joe Phaahla.

Son apparition « renforce le fait que cet ennemi invisible auquel nous avons affaire est très imprévisible », a-t-il ajouté. Selon les scientifiques, le nouveau variant Nu présente au moins 10 mutations, contre deux pour le Delta. « Le souci, c’est que lorsque vous avez autant de mutations, cela peut avoir un impact sur la façon dont le virus se comporte », a déclaré Maria Van Kerkhove, responsable technique de l’OMS pour le Covid-19.

Une réponse vaccinale en question

« Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l’impact de ce variant sur tout vaccin potentiel » a ajouté l’OMS. Plus de 1 200 nouveaux cas en 24 heures ont été enregistrés mercredi en Afrique du Sud, contre une centaine au début du mois. Les autorités redoutent une nouvelle vague de pandémie d’ici la fin de l’année. Seuls 35 % des adultes éligibles sont totalement vaccinés.

Dans le monde, l’Europe est redevenue l’épicentre mondial de la pandémie. Le coronavirus a fait plus de 5,16 millions de morts dans le monde depuis son apparition en Chine fin 2019. L’OMS estime qu’en considérant la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé. 

SUDOUEST.FR AVEC AFP

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