Publié le 3 Jul 2015 - 03:52
DELOGES DE LEURS TENTES ET DES COULOIRS DU PAVILLON A

Les étudiants veulent un recasement dans les pavillons

 

Les étudiants qui squattaient les couloirs du pavillon A sous des tentes ont été déguerpis hier. Ils refusent de quitter à moins d’être logés dans les pavillons qui sont fermés.

 

L’université Cheikh Anta Diop de Dakar a renoué avec les perturbations. Un déguerpissement matinal a eu raison du calme des étudiants qui squattaient les couloirs du pavillon A, en y installant des tentes de fortune. A 10h, les tas de pierres jouxtant la devanture du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) en disaient long sur les échauffourées de la matinée. Des groupes qui se sont formés çà et là, des voix s’élevaient de temps en temps pour dénoncer une ‘’injustice’’. Mais malgré la foule monstre, impossible de trouver un interlocuteur. Les uns et les autres vocifèrent contre leurs conditions de vie, mais personne ne veut prendre la responsabilité de se prononcer, de peur d’aller à l’encontre du groupe.

’Les chambres sont louées à des cordonniers, des vigiles, des boutiquiers’’

Finalement, Mouhamed Guèye, étudiant en Licence 3 au département d’Anglais, va prendre la parole et parler au nom de ses camarades. ‘’L’administration du Coud nous a réveillés avec des vigiles, pour déloger les étudiants qui passent leurs nuits dans les couloirs du pavillon A sous des tentes. Ils ont emporté nos bagages et tout notre matériel’’, déclare-t-il la gorge nouée par la colère. Chargeant l’administration du Centre des œuvres universitaires qui, dit-il, préfère mettre à l’écart les étudiants pour loger des tiers, il dénonce : ‘’Ceux qui travaillent à la direction du Coud ont vendu des lits et ont logé des cordonniers, des vigiles, des boutiquiers… Pendant ce temps, des étudiants sont en train de vivre dans les couloirs dans des conditions très précaires.’’

Mohamed de dire qu’il est impensable qu’ils quittent leurs logements de fortune. Il est d’avis que ce déguerpissement est lié à la venue prochaine du chef de l’Etat, Macky Sall dans le temple du savoir. «Nous pensons que le président de la République doit connaître la réalité du milieu estudiantin. Aujourd’hui, nous avons des pavillons fermés, alors que des étudiants n’ont pas où loger. La faute revient à l’administration du Coud qui préfère vendre les chambres à des tiers qui ne sont même pas des étudiants », tonne Mohamed, l’amertume sur le visage. Sur la saisine de leurs affaires, il menace : ‘’Sils ne nous rendent pas nos bagages, nous allons barrer la route au président Macky Sall pour dénoncer cette injustice et paralyser la circulation sur l’avenue Cheikh Anta Diop. Depuis le début de l’année, nous sommes dans les couloirs et nous continuerons à y vivre. Nous ne sommes pas prêts à quitter les lieux. Ils n’ont qu’à nous recaser dans les pavillons, s’ils veulent.’’

 ‘’Cette situation risque de poser une question d’hygiène et de santé publique’’

Du côté du Coud, on évoque des questions d’ordre sanitaire. ‘’Si on laisse faire, cela risque de poser une question d’hygiène et de santé publique qui touche tous les étudiants. Cela risque également d’empêcher la circulation des personnes au niveau des couloirs du pavillon A’’, explique Khalifa Diagne, chef du département de gestion des cités universitaires et de la vie estudiantine. Il souligne qu’aucun étudiant n’a été délogé. Que ce sont les tentes érigées à l’intérieur du pavillon A qui ont été saisies. A ce propos, il laisse entendre que les étudiants pourront les reprendre à condition de les ériger hors du Pavillon A.

Par ailleurs, le chef de département affirme qu’aucune chambre ne peut être louée à quelqu’un qui fait du commerce. Il renvoie la balle aux étudiants et souligne que ce sont eux qui lèguent leurs chambres, sans l’aval du Coud. ‘’Il n’y a pas moins de deux semaines, nous avons pris deux étudiants dont l’un avait fait une transaction avec l’autre pour tenir un commerce dans une chambre’’, a-t-il précisé.  

HABIBATOU TRAORE (STAGIAIRE)

 

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