Publié le 15 May 2020 - 22:58
DETTE PUBLIQUE UEMOA

Les émissions brutes ressorties à 4 112,2 milliards en 2019

 

Le montant global des émissions brutes est ressorti à 4 112,2 milliards en 2019, sur le marché régional de la dette publique, contre 3 277,6 milliards en 2018, soit une hausse de 25,5 %. Ce que révèle le rapport sur les conditions de banque dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2019, de la Direction générale de l'économie et de la monnaie de la Banque centrale rendu public hier. 
 
 
En 2019, les opérations financières de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont soldées par une réduction du déficit budgétaire par rapport à l'année 2018. D’après le rapport sur les conditions de banque dans l'UEMOA en 2019, de la Direction générale de l'économie et de la monnaie de la Banque centrale publié hier, c’est à la faveur d'une amélioration du recouvrement des recettes, conjuguée à une ‘’meilleure maîtrise’’ des dépenses publiques, notamment des dépenses courantes. Et le déficit global, ‘’base engagements, dons compris’’, est ressorti à 3,0 % du produit intérieur brut (PIB) de l’union contre 3,8 % en 2018. 
 
‘’Sur le marché régional de la dette publique, le montant global des émissions brutes est ressorti à 4 112,2 milliards en 2019, contre 3 277,6 milliards en 2018, soit une hausse de 25,5 %. Cette évolution s’explique par une présence plus marquée de la Côte d’Ivoire et du Sénégal sur le marché financier régional en 2019, comparée à 2018 où ces deux pays avaient levé plus de 2 000 milliards sur le marché. Les émissions nettes se sont, en effet, établies à 910,8 milliards contre 342,8 milliards un an plus tôt’’, renseigne le document de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
 
Pendant la période sous revue, la même source informe que le Bénin et la Côte d'Ivoire ont levé des ressources sur les marchés internationaux par émission d'euro-obligations. Pour le Bénin, le montant global mobilisé se chiffre à 500 millions d'euros, soit 328 milliards de francs CFA. Quant à la Côte d'Ivoire, elle a mobilisé 1 700,0 millions d'euros en deux tranches de 850 millions d'euros. 
Par ailleurs, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a levé, en octobre 2019, des fonds sur les marchés internationaux, pour un montant de 830 millions de dollars.
 
Au fait, l'activité du système bancaire de l’union, l’année dernière, comparée à l'année 2018, a poursuivi sa croissance, accompagnée d’une amélioration de la qualité du portefeuille des assujettis. Selon la Direction générale de l'économie et de la monnaie de la BCEAO, les emplois du système bancaire se sont accrus de 9,7 % pour s'établir à 35 815,6 milliards en fin 2019. ‘’Cette évolution résulte d'une progression des crédits à la clientèle (+2 112,2 milliards ou +10,1 %), notamment ceux à moyen terme (+1 953,1 milliards ou +22,4 %). Quant aux ressources bancaires, elles ont progressé de 3 353,6 milliards pour se fixer à 32 971,5 milliards à fin décembre 2019, en rapport avec la hausse concomitante des dépôts et emprunts (+2 707,8 milliards ou +11,02 %) des fonds propres nets (+498,8 milliards ou +15,7 %) et des diverses ressources (147,0 milliards ou +7,9 %)’’, précise le rapport.
 
Au moins 3 554,8 milliards de liquidités offertes aux banques 
 
Pour ce qui est du marché monétaire, notre source indique le niveau moyen des liquidités offertes aux banques par la BCEAO au cours des adjudications hebdomadaires, s'est établi à 3 554,8 milliards en 2019, contre 3 117,0 milliards en 2018, soit une progression de 14,0 %. Le taux moyen pondéré desdites opérations est ressorti en baisse de 35,1 points de base pour se situer à 3,5112 % en 2019.
 
Sur le guichet des adjudications mensuelles, le document relève que le montant moyen des avances accordées a légèrement augmenté. Il est passé de 711,3 milliards en 2018 à 719,3 milliards en 2019. Concernant le taux d’intérêt moyen pondéré sur ce marché, il a reculé de 21,4 points de base pour se fixer à 3,7649 % en 2019. ‘’Sur le marché interbancaire de l’union, le volume des transactions a augmenté tandis que les taux d’intérêt se sont inscrits en baisse en 2019. En effet, le volume moyen hebdomadaire de transactions, toutes maturités confondues, est ressorti à 452,6 milliards en 2019, contre 280,7 milliards l'année précédente, soit une hausse de 61,2 %. Le taux d’intérêt moyen s'est situé à 4,57 % en 2019 contre 5,16 % en 2018’’, lit-on dans le document. 
 
Le rapport montre que pour les crédits mis en place, à l'instar des années précédentes, l'offre bancaire dans l'union a maintenu sa dynamique haussière en 2019. En effet, le volume de crédit mis en place s'est inscrit en hausse de 4,1 %, ressortant à 15 435,7 milliards, contre 14 831,0 milliards en 2018. Par objet, les progressions sont relevées pour les crédits d'équipement (+41,0 %), d'exportation (+33,4 %) et de consommation (+12,6 %). En revanche, les crédits destinés à l'habitation et à la trésorerie ont baissé respectivement de 27,0 % et 0,4 %. En particulier, la contraction du crédit à l'habitation s'explique par un effet de base en Côte d'Ivoire où les deux dernières années ont été marquées par une importante expansion du crédit dudit compartiment dans le cadre du programme de logements sociaux dans ce pays. Environ deux tiers des crédits octroyés sont destinés à la trésorerie (60 %) suivie de la consommation (14 %) et de l'équipement (12 %). En 2019, les montants des nouveaux dépôts à terme à l'ouverture de comptes dans les places de l'union, se sont fixés à 7 469,6 milliards contre 7 161,7 milliards en 2018, soit une hausse de 4,3 %.
MARIAMA DIEME 

 

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