Publié le 13 Oct 2015 - 03:39
DISPARITES DANS L’EVOLUTION DES TRAVAUX A L’UADB

Mary Teuw hausse le ton 

 

Entre les chantiers de l’université Alioune Diop de Bambey (UADB), il existe un contraste saisissant. Alors que les uns avancent à un rythme de chevaux de course, d’autres traînent le pas comme des caméléons. Le ministre de l’Enseignement supérieur, en tournée, a demandé que les entreprises qui marquent le pas terminent les travaux, ou alors, le contrat sera résilié.

 

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a fait hier l’étape de Diourbel et Bambey, dans sa tournée dont l’objectif est de s’enquérir de l’état d’avancement des chantiers dans les universités. En tout, près de 6 milliards sont engagés dans la réalisation des infrastructures. Mary Teuw Niane a visité l’Espace numérique ouvert (ENO) de Diourbel, le Centre de recherches et d’essais de Bambey, les deux bâtiments pédagogiques A et B, les nouveaux pavillons, la cité des enseignants, le mur de clôture de l’université… Sur tous ces sites, les travaux avancent à grands pas. Prévus, entre 12 et 18 mois, il y a de fortes chances que les délais soient respectés pour les chantiers précédemment cités.

Le ministre a d’ailleurs exprimé toute sa satisfaction, même s’il a souhaité parfois que ça aille un peu plus vite. C’est le cas par exemple de l’ENO de Diourbel. Lancé en même temps que celui de Kolda, il a accusé un retard par rapport à l’autre. L’entrepreneur hésitait sur la taille des poutres à mettre à l’amphi. Ce qui a occasionné un temps d’arrêt. Le ministre leur a demandé d’accélérer la cadence. Et sans doute pour mieux les stimuler, il leur a fait miroiter la venue du président de la République pour inauguration, si jamais l’édifice se termine avant celui du Fouladou. Le chef de chantiers a promis de mettre les bouchées doubles pour arriver à la tête du peloton.

Parmi les chantiers, il y a aussi le centre médico-social. L’infrastructure appartient à l’université et aurait dû être logée dans l’enceinte. Mais le recteur Pr Lamine Guèye et ses collaborateurs ont préféré l’ériger au centre ville, afin que la population aussi puisse en bénéficier, au même titre que la communauté universitaire à laquelle il est destiné.

Le ministre a aussi visité la fosse septique. Une fosse bien particulière située derrière l’université. En fait, les fosses qui ont été creusées par les entrepreneurs ayant construit les pavillons de logement n’étaient pas bonnes. Un guide sur place a expliqué que les fosses se remplissaient presque tous les 15 jours. Ce qui fait dire au recteur que le plus grand problème de l’université de Bambey est jusque-là l’assainissement. Il avait été décidé d’ouvrir une grande fosse septique pour y conduire toutes les eaux usées du campus. La fosse s’est remplie trop vite et un grand trou béant a été creusé à côté pour servir de déversoir. Pour le moment le trou est loin d’être rempli. Cependant, indique le recteur, c’est parce que les étudiants sont en vacances. Mais une fois qu’ils seront de retour, cette grande ouverture va se remplir très vite à son tour. D’où la décision d’avoir des motopompes pour évacuer l’eau. Le Pr Lamine Guèye suggère une station d’épuration qui règlera le problème définitivement.

Un chantier démarré en 2008

A côté des chantiers qui avancent à un rythme appréciable, il y a d’autres qui bougent très peu, et peut-être même pas. Il s’agit de deux chantiers extrêmement importants. L’un est même le plus grand de l’université. C’est un grand bâtiment comportant un amphi de 500 places, des salles de TP et des bureaux. Il est financé à hauteur de 5 milliards. L’entreprise a reçu son ordre de service le 28 mai dernier, pour un travail de 18 mois. Or, hier lors du passage du ministre, les ouvriers étaient aux travaux de fouilles pour la fondation. Le retard s’explique par un premier différend résolu, mais qui a été suivi par une volonté de l’entreprise CSE de modifier la structure du bâtiment. Une décision à laquelle s’est opposé le bureau de contrôle. Finalement, ce n’est que récemment que la solution est trouvée. Le ministre a invité CSE à aller plus vite et surtout à respecter ses engagements techniques.

La deuxième construction elle, est une vieille dame ankylosée. C’est la bibliothèque. Le démarrage des constructions date du 27 février 2008. Depuis lors, les gros œuvres sont terminés, mais l’entreprise n’arrive pas à terminer. Ce qui a provoqué l’impatience des étudiants et du recteur. L’entreprise quant à elle a attendu l’annonce de la visite du ministre pour envoyer des éléments de charpente sur le site et quelques ouvriers. Il promet de rendre les clés en décembre. Mary Teuw Niane, qui juge le délai trop lointain, demande que l’agence des bâtiments la contraigne à finir plus vite, sous peine de résiliation du contrat.

Matériels et produits de labo

L’université de Bambey dispose également de matériels et produits de laboratoire. Elle a bénéficié de deux financements. 50 millions de la part du ministère de l’Enseignement supérieur et 300 millions de la part de la Banque mondiale, dans le cadre des contrats de performance. Un des professeurs en Science a affirmé que l’université dispose des produits dont elle a besoin dans les deux à trois ans à venir, en plus du matériel de haute technologie. 

BABACAR WILLANE 

 

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