Publié le 30 Jul 2018 - 14:00
ECROUES DEPUIS 2017 POUR ACTE DE TERRORISME

Deux ressortissants algériens blanchis par le juge d’instruction

 

Le juge du deuxième cabinet d’instruction a pris une ordonnance de non-lieu en faveur de deux ressortissants algériens incarcérés pour les crimes d’acte de terrorisme, de financement du terrorisme et de blanchiment de capitaux. Présentés comme des djihadistes, ils ont été écroués depuis octobre 2017.

 

Une libération peut en cacher une autre. Au moment où imam Alioune Ndao et certains de ses co-accusés, inculpés pour terrorisme, étaient acquittés le 19 juillet dernier, le même jour, deux autres personnes écrouées pour le même crime étaient blanchies par le juge du deuxième cabinet d’instruction. Il s’agit des deux ressortissants algériens Merouane B. et Adel B. M.

D’après nos sources, le magistrat instructeur a suivi le parquet qui, dans son réquisitoire définitif, a demandé que les inculpés fassent l’objet d’un non-lieu. Toutefois, d’après leur avocat, Me Abdoulaye Tall, Merouane bénéficie d’un non-lieu partiel car, dans son ordonnance, le juge l’a renvoyé en jugement devant le tribunal correctionnel, pour détention d’arme sans autorisation administrative.

Présentés comme des djihadistes, les deux Algériens ont été appréhendés le 9 septembre 2017 à Rosso. Ils avaient été interceptés par la police des frontières, à leur retour de la Mauritanie, puisqu’ils avaient été signalés auprès des éléments du Groupe de recherches et d’interpellations (Gri). Cependant, leur traque avait démarré le 2 juin 2017, lorsqu’un télégramme venu d’Ankara a informé Dakar de leur voyage au Sénégal, depuis l’aéroport Atatürk d’Istanbul. Le document indiquait que les deux ‘’cibles’’ avaient été appréhendées en Turquie dans une zone de transit généralement empruntée par les combattants djihadistes en partance ou de retour des zones de combats de l’Etat islamique.

En apprenant que le duo avait foulé le sol sénégalais, la Dic avait lancé à leurs trousses les éléments du Gri. Ces derniers ont fini par découvrir qu’ils ont quitté le Sénégal via le poste frontalier de Rosso, le 12 juin 2017, pour la Mauritanie. C’est à leur retour en septembre qu’ils ont été pris et conduits dans les locaux de la Dic, à Dakar. Mais, au cours de leur interrogatoire, les suspects ont réfuté tout lien avec un quelconque groupe terroriste, arguant avoir quitté l’Algérie séparément, courant 2016, pour faire fortune en Turquie. Interpellés sur les raisons de leur séjour au Sénégal, ils avaient déclaré qu’après avoir été expulsés de la Turquie, suite à l’état d’urgence, ils ont choisi le Sénégal, vu que le visa n’est pas exigé.

Néanmoins, la cherté de la vie à Dakar les a poussés à partir en Mauritanie où ils vendent des téléphones portables au marché noir. Ils sont revenus au Sénégal pour se conformer à la règlementation mauritanienne qui oblige tout étranger à quitter au bout d’un séjour de 3 mois, avant de pouvoir bénéficier d’un autre visa d’entrée. 

Cependant, malgré leurs dénégations, ils ont été déférés et écroués pour association de malfaiteurs en réseau avec des groupes terroristes, acte de terrorisme... La police les avait lourdement chargés, en accusant Abdel B. M. d’avoir tenté de détruire sa carte mémoire contenant des photos souvenirs ou d’hôtels tirées sur le net. Concernant Merouane B., les enquêteurs ont mentionné avoir trouvé dans son téléphone plusieurs photos de combattants en tenue treillis, armés, posant derrière une banderole ‘’La Ilaha Ilalah’’ (Allah est unique) en arabe et une photographie d’Oussama Ben Laden.

Autant de charges contestées par les deux amis et qui ont fini par tomber comme un château de cartes, avec ce non-lieu.

FATOU SY

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