Publié le 12 Oct 2018 - 00:20
ENTRETIEN AVEC ALLA DIENG, SECRETAIRE PERMANENT UNACOIS YESSAL

‘’Le package ‘Xoddeku’ va prendre en compte l’épargne, l’assurance décès, l’incendie marché…’’

 

Les incendies se multiplient dans les lieux de commerce. Dans un entretien accordé à ‘’EnQuête’’, le secrétaire permanent d’Unacois Yessal, Alla Dieng, se prononce sur la modernisation en vue des marchés et leur gestion. Il aborde aussi les démarches pour assurer tous les commerçants et l’édification à venir du marché d’intérêt national.

 

On a noté une recrudescence des incendies dans les marchés. Et, de plus en plus, il est question de leur réhabilitation. Qu’en pensez-vous ?

C’est une bonne nouvelle, puisqu’elle a été annoncée par le président de la République Macky Sall. Tous les marchés nous intéressent, mais celui de Sandaga a une particularité : les occupants sont restés 5 ans sans rien faire. Tout est venu d’un incendie dont nous ignorons la cause, ni les acteurs ou les commanditaires. C’est une aubaine que le président pense à nous. Ce qui nous importe est qu’on retrouve nos marchés. Les plans architecturaux de Tilène, de Ziguinchor et de Sandaga, dans le cadre d’une reconstruction, ont été présentés et vont être pilotés par le ministre du Commerce Alioune Sarr. Les commerçants doivent également adopter des attitudes citoyennes et avoir un bon comportement, car ils sont impliqués dans certaines causes d’incendie.

Qu’en est-il du démarrage des travaux ?

Le président de la République doit d’abord recevoir les commerçants, l’architecte et le ministre du Commerce, avec une présentation des maquettes, pour pouvoir valider ce qu’ils ont a proposé (Ndlr : les plans). La phase suivante, c’est la pause de la première pierre. Ensuite, le démarrage effectif des activités. Je n’ai pas assez d’informations sur Ziguinchor, mais il y aura une étude de validation du marché de Sandaga en premier. Le président peut choisir une date pour la pause de la première pierre.

Concernant les incendies, est-ce qu’il existe une assurance ?

Dans nos options et nos orientations, nous avons toujours dit aux commerçants de souscrire à une assurance incendie. J’ai été mandaté, avec certains membres du bureau, pour discuter avec une compagnie d’assurances. Je peux vous dire que la convention va être signée avant la fin de l’année et que le projet va démarrer le 1er janvier 2019. Le produit va s’appeler ‘’Xoddeku’’, qui signifie prévenir, en wolof. Il va être un package qui va prendre en compte l’épargne, l’assurance invalidité, l’assurance décès, l’incendie marché, le rapatriement de corps de la diaspora. Je ne veux pas prononcer, pour le moment, le nom de la compagnie.

Comment comptez-vous élaborer ce projet ? 

Tous ceux qui vont souscrire à la police d’assurance seront préservés contre les incendies, de telle manière que, quand un incendie se produit, un mois au plus tard, on te rembourse ce que tu avais perdu, parce que ça (les pertes : Ndlr) aurait déjà été inventorié. Une fois qu’un commerçant souscrit, les assureurs vont venir pour faire le constat de la cantine. Si le lieu est en zinc, en baraque ou en tôle, la demande ne sera pas acceptée, parce que les risques sont nombreux. Ils verront si le demandeur respecte les normes d’installation électrique et, enfin, il devra faire un inventaire, avec les factures, et les assureurs vont inspecter le lieu tous les six mois. Une phase de sensibilisation est également prévue.

Il est prévu aussi un marché d’intérêt national. Où en sont les travaux ?  

On a fait, avec le ministre du Commerce, une visite des chantiers, la semaine passée. Il y aura bientôt une visite du site. Ça sera peut-être en fin d’année ou en début 2019. Elle se fera avec Macky Sall, en présence du président Turc Recep Tayyip Erdogan. Je peux vous dire que c’est le plus grand marché d’Afrique de l’Ouest. Le marché d’intérêt et la gare des gros-porteurs ont pratiquement absorbé 55 milliards. Les producteurs sont prêts à relever le défi. On pourra, alors, produire, stocker et importer. 

Qu’en est-il donc de la gestion ?

Le marché sera placé sous la tutelle du ministère du Commerce et de la Sogip Sa (Société de gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose). Il sera géré par le secteur privé du Sénégal, sous la direction du ministère de Commerce. Le privé sénégalais aura également son mot à dire. C’est la Sogip qui va attribuer les places. Mais s’il y a des investisseurs étrangers qui produisent, ils pourront utiliser les plateformes frigorifiques pour stocker et exporter leurs produits. Les sociétés étrangères ne pourront pas intervenir dans la gestion. Elles peuvent être des clients ou des partenaires.

Comment comptez-vous travailler avec ces étrangers ? 

Un bureau d’Unacois Yessal est ouvert en Italie. Son objectif principal est d’être la porte d’entrée des investisseurs italiens et de l’Europe qui veulent venir au Sénégal ou en Afrique. Aussi, les émigrés qui ont des projets ici, au Sénégal, peuvent avoir le maximum d’informations sur le pays et le continent. On peut les accompagner dans les études de projet, l’encadrement de leur business plan, des orientations dans leur investissement.

Est-ce que ces investisseurs ne risquent pas d’étouffer le marché ?

Quand ils vont venir, ils vont être en partenariat avec des hommes d’affaires sénégalais. Il n’y a pas de problème. Ce n’est pas des investisseurs qui viennent pour créer des sociétés et contrôler le marché. Mais, suivant la législation sénégalaise avec l’Apecsy, ils sont obligés de mettre en place des joint-ventures pour créer des sociétés ou des succursales. Nous serons dans les dispositions pour les accompagner. Nous souhaitons que cela passe par le bureau de Milan qui va couvrir tous les Etats de la zone Schengen et d’autres pays comme la Russie. Ils vont travailler avec une société italienne qui s’appelle Aisom.

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