Publié le 27 Nov 2014 - 08:21
ESCROQUERIE, FAUX ET USAGE DE FAUX ET EXERCICE ILLEGAL DE PROFESSION

Elle attrait son mari à la barre, après une semaine de mariage

 

Assane Guèye est poursuivi par son ex-femme Adama Ndiaye pour escroquerie, faux et usage de faux et exercice illégal de profession. Il encourt deux ans de prison ferme.

 

L’espace d’une heure de temps, la salle 1 du tribunal des flagrants délits a été transformée hier en une vraie salle de «spectacle» par le couple Guèye. Assane Guèye, l’«acteur principal», a été attrait devant la barre par son ex-femme. Il est poursuivi pour escroquerie, faux et usage de faux ainsi que d’exercice illégal de profession de médecin. Le couple a volé en éclats, après seulement une semaine de mariage.

L’histoire de leur rencontre a été racontée par la plaignante Adama Ndiaye. La jeune fille, teint clair, est d’une beauté à couper le souffle. Elle a expliqué qu’ils se sont connus en 2006. Ils étaient tous les deux de jeunes collégiens et sont sortis ensemble, avant de se perdre de vue pendant de longues années. Entre-temps, chacun s’est marié de son côté. C’est du moins ce que lui a confié le jeune homme quand ils se sont croisés récemment.

«Il m’a dit qu’il était à Paris, qu’il s’était marié, mais a divorcé », a-t-elle expliqué au juge. La jeune dame a ajouté qu’il lui a fait croire qu’il était devenu médecin généraliste basé à «Médecin sans frontières». Sur les cartes professionnelles qu’il s’était fait confectionner étaient bien mentionnées «Docteur Guèye, médecin généraliste». D’ailleurs, a confié la belle Adama, «le jour où il est venu me voir, il a trouvé ma mère malade et lui a fait une piqure, avant de lui prescrire des médicaments». Après cet épisode, elle n’a eu aucune raison de douter de lui.

Mais les choses ont pris une autre tournure lorsqu’il lui a proposé de se marier avec elle. Assane lui a alors fait part de ses soucis financiers. Il a réussi à lui faire croire que son compte bancaire a été bloqué par son boss, après l’avoir mis à pied et qu’il devait reprendre service au mois d’août. Pour mieux la ferrer, il lui a dit qu’il voulait vendre sa voiture, une 4x4 Prado, à 8 millions, mais qu’il y a renoncé car on ne lui a proposé que la somme de 5 millions. C’est alors qu’Adama Ndiaye lui a proposé de vendre sa chaîne en or d’une valeur de 500 000 francs. Une somme qu’il devait rembourser en lui achetant la même parure, une fois son compte débloqué.

L’union scellée avec l’argent de la jeune fille…

Quelques jours plus tard, le mariage fut scellé, sans grande pompe, car Assane n’avait pas un sou en poche. «C’est moi qui ai donné à ma mère 100 000 francs pour faire des beignets pour le mariage, car j’avais invité quelques-unes de mes copines», a raconté Adama qui ne semble toujours pas digérer tout le mal que lui a fait son ex-époux. Car en plus de l’avoir escroquée, dit-elle, il lui a fait croire qu’il n’était plus marié, alors que c’était le contraire. «J’ai fait des recherches et j’ai su qu’il était marié et père de trois enfants, alors qu’à la mairie, nous avions signé monogamie», a renseigné la partie civile.

Pire, la jeune dame l’accuse d’avoir causé la mort de sa mère. Car deux semaines après lui avoir injecté cette piqure, la dame a rendu l’âme. Un acte que le prévenu a dit regretter, parce qu’en vérité, il n’est qu’un aide infirmier. «Je voulais juste leur apporter mon soutien, car la dame était trop souffrante», a-t-il dit au juge.

«Je n’ai jamais eu une intimité avec cette femme, c’est elle qui m’a supplié de la marier»

Le comportement de Assane a fait rire plus d’un hier. Lorsque l’un des assesseurs a demandé à la dame si le couple a eu des moments d’intimité. «Oui, une seule fois», a répondu Adama, après un moment d’hésitation. «Ce n’est pas vrai, nous n’avons jamais eu d’intimité, je ne connais rien d’elle », a lancé l’ex-mari. Mieux, il a indiqué au juge que c’est plutôt la dame qui l’a demandé en mariage. «Je vous jure que c’est elle qui m’a épousé. Elle m’a supplié, en me disant de ne pas lui faire honte devant sa famille», a raconté Assane Guèye qui n’arrêtait pas de faire des grimaces. Le juge a dû intervenir pour le sommer de bien se tenir.

Mais cela ne l’a pas empêché de continuer à se plaindre. «Tout ceci est fait dans le seul but de me nuire. Elle m’a bien dit en face qu’elle fera en sorte que je reste longtemps en prison, car elle a un ami procureur qui fera tout ce qu’elle lui dira», a déclaré le prévenu. Selon son avocat, rien ne prouve que son client a escroqué la partie civile. A l’en croire, le couple a joué et perdu. Concernant le délit d’exercice illégal de profession de médecin, il a sollicité auprès du juge une application bienveillante de la loi, en tenant compte des regrets dont a fait part son client.

Le «médecin généraliste» sera fixé sur son sort le 27 novembre. Et si le juge suit le parquet, il risque de passer deux ans en prison. Auparavant, l’avocat de la partie civile avait réclamé, à titre de dommages et intérêts, 1 million de francs.

NDEYE AWA BEYE

 
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