Fréquentation structures santé

Une étude scientifique, faite par le docteur El Hadj Malick Sylla, en partenariat avec le Centre africain pour la population et la santé (APHCR), dans des quartiers de la banlieue de Dakar, révèle que 44 % des femmes ont contourné des structures sanitaires de proximité offrant la césarienne pour diverses raisons allant du référencement médical à la recherche de qualité, a appris jeudi l’APS.
”Les causes sont liées à plusieurs facteurs, dont le référencement médical, représentant 43,2 % des cas de contournement, et les coûts les plus abordables représentant 14 %”, a expliqué, l’auteur El Hadj Malick Sylla. Il a ajouté que les autres cas de contournement des structures sanitaires de proximité sont motivés par ”les réseaux familiaux, représentant 14,9 %, et la recherche de qualité qui constitue 13,5 %”.
L’étude intitulée ”Au-delà de l’accessibilité physique, le contournement des établissements de santé offrant la césarienne par les femmes vivant dans les bidonvilles de Dakar”, a été réalisée entre mars et juillet 2024. Le Dr Sylla a indiqué que cette étude a concerné 108 femmes et six établissements représentant 32 % des établissements qui font la césarienne dans les quartiers de la banlieue dakaroise. ”L’étude, dans son approche, a examiné les flux attendus et les flux observés entre les bidonvilles.
Ce qui a permis de montrer que les femmes continuent de payer la césarienne malgré la gratuité’’, a dit le chercheur. Il estime que la banlieue a besoin davantage de centres de santé. ”Il y a une forte demande de formation sanitaire du personnel des maternités sanitaires situées dans la banlieue, enregistrant en moyenne 15 accouchements par jour’’, a-t-il souligné, précisant que sur 5 478 accouchements, les 3 334 sont par voie normale et 2 144 par césarienne. ”Ce qui fait qu’un problème de place se pose’’, a déploré El Hadj Malick Sylla. Le chercheur indique que ‘’le contournement des établissements de santé peut entraîner des retards importants dans l’accès à des soins en temps opportun, en particulier pour les femmes confrontées à des urgences obstétricales’’.
...‘’Des temps de trajets plus longs sont associés à des risques d’effets indésirables, notamment la mortalité maternelle et les complications néonatales’’, a-t-il ajouté. L’étude recommande “d’améliorer l’efficacité du système de référence en veillant à ce que les établissements de niveau inférieur soient bien équipés et améliorer la communication entre les établissements”. Ses auteurs suggèrent également “d’améliorer la qualité des soins : investir dans la formation du personnel, l’équipement et la disponibilité des médicaments essentiels pour renforcer la confiance dans les soins de santé primaires”.
L’étude recommande, en outre, de développer les transports d’urgence en établissant ou en renforçant les systèmes de transport médical d’urgence pour réduire les retards accusés par les femmes qui doivent se rendre vers des établissements de niveau supérieur. Elle recommande aussi une amélioration de l’accès aux soins obstétricaux. Il a indiqué qu’en dépit d’un bon accès aux structures sanitaires pratiquant des césariennes à Dakar, le phénomène des femmes contournant les structures de proximité mérite une attention particulière. ”Le contournement entraîne des temps de trajets plus longs, des coûts plus élevés et des inefficacités dans le système de santé’’, a prévenu El Hadj Malick Sylla, chercheur au Centre africain pour la population et la santé (APHCR).