Publié le 23 Jan 2019 - 07:25

France / Italie

 

Y a-t-il une crise diplomatique entre la France et l’Italie ? La presse italienne en parle déjà, après les propos tenus dimanche par le vice-Premier ministre de l’Italie, Luigi Di Maio, concernant ‘’l'exploitation de l'Afrique par la France’’. Selon le site du Nouvel Obs, hier, lors de l'émission télévisée "Mattino 5", le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini a abondé dans le même sens, en pointant du doigt l’Hexagone.

‘’Le problème des migrants a beaucoup de causes : par exemple, ceux qui ne vont pas en Afrique pour créer du développement, mais plutôt pour soustraire de la richesse au peuple africain. La France est parmi eux, l'Italie, non’’. Le site rappelle que l’affaire est née dimanche dernier, quand Luigi Di Maio a accusé la France d'appauvrir l'Afrique et, par conséquent, d'aggraver la crise migratoire. ‘’A partir d'aujourd'hui, ceux qui veulent débarquer en Italie, on va les emmener à Marseille. Je vais demander des sanctions contre les pays qui colonisent l'Afrique. La France imprime le franc dans les colonies pour financer une partie de sa dette : pour laisser les Africains en Afrique, il suffirait que les Français restent chez eux’’, avait-il-lâché.

...En France, la réaction a été immédiate avec la convocation par le Quai d'Orsay de l'ambassadrice italienne Teresa Castaldo. Le Commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a quant à lui défini les propos de Luigi Di Maio d'’’insensés’’, tout en ajoutant que leur contenu est ‘’irresponsable’’. Malgré cette réaction de la France, Luigi Di Maio a campé dans sa position. ‘’Tout ce que j'ai dit est vrai.

La France imprime une monnaie pour 14 Etats africains et, par conséquent, elle en empêche le développement. Au contraire, elle contribue aux départs des migrants, qui vont ensuite mourir dans la Méditerranée ou débarquer sur nos côtes. Il est temps que l'Europe ait le courage d'aborder le thème de la décolonisation de l'Afrique’’, a réitéré lundi soir le vice-Premier ministre italien. Dans tous les cas, la source souligne que la question alimente actuellement un vif débat en Italie. Et d’ajouter que la presse est pour le moment divisée entre les soutiens aux deux leaders populistes et ceux qui argumentent que, contrairement aux propos de Luigi Di Maio, le franc Cfa n'est pas tout à fait responsable de la crise de certains pays africains.

 

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