Publié le 5 Apr 2014 - 09:20
GÉNOCIDE RWANDAIS

Alain Juppé une nouvelle fois interpellé sur son «rôle politique»

 

Un collectif de citoyens a interpellé le maire de Bordeaux et ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, sur son «rôle politique» durant le génocide au Rwanda, avant le vingtième anniversaire des massacres qui firent 800.000 victimes, principalement des Tutsi.

Dans une longue lettre ouverte, la trentaine de signataires questionnent le rôle de l'ancien ministre des Affaires étrangères (1993-1995) d'Édouard Balladur pendant le génocide rwandais et ses positions sur le sujet.

«Selon vous, la France n'a rien à se reprocher, bien au contraire», écrivent les signataires qui se présentent comme des «habitants de Bordeaux et citoyens attentifs au respect de la mémoire des victimes», auxquels se sont joints des journalistes, intellectuels ou membres d'associations.

«Oser regarder le passé en face»

Parmi eux, le journaliste Patrick de Saint-Exupéry, l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop ou le président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), Alain Gauthier, qui traque les génocidaires installés en France.

«Oseriez-vous encore, Alain Juppé, laisser entendre qu'en 1994 plusieurs génocides étaient commis au Rwanda ? (...) Continuez-vous à prétendre contre l'évidence des faits, que l'État français s'est opposé à la passivité de l'ONU devant le génocide des Tutsi ? Et que l'opération Turquoise n'était qu'une opération humanitaire, dont le but était de lutter contre ce génocide ?», interrogent-ils dans cette lettre relayée par l'association Survie, à l'origine d'une pétition «pour lever le secret défense» sur le rôle de la France au Rwanda.

«N'est-il pas grandement temps d'oser regarder le passé en face ?», ajoutent les signataires, expliquant leur démarche en disant souhaiter que «l'État qui nous représente ait la dignité de reconnaître ses erreurs».

Alain Juppé était chef de la diplomatie française à l'époque du génocide de 1994, stoppé par le Front patriotique rwandais (FPR aujourd'hui au pouvoir) de Paul Kagame. Les massacres avaient fait en 100 jours quelque 800.000 victimes selon l'ONU, principalement dans la minorité tutsi.

AFP

Me Sidiki Kaba au 20e anniversaire du génocide

C'est aux côtés de plusieurs personnalités venues du monde entier que le ministre sénégalais de la Justice, Me Sidiki Kaba, assistera lundi 7 avril à la commémoration du 20e anniversaire du génocide rwandais.

Le garde des Sceaux sera présent à Kigali comme envoyé du Président de la République, Macky Sall, auprès des autorités rwandaises. Plusieurs pays y seront représentés.

Me Kaba côtoiera plusieurs de ses homologues dont Christiane Taubira, fraîchement reconduite à la tête du ministère de la Justice en France. C'est en 1994 que le drame du génocide est survenu, avec des victimes estimées à entre 800 000 et 1 million de personnes dont une majorité de Tutsis, ethnie minoritaire au Rwanda face au «Hutu Power».

A la suite de ces pogroms, le Front patriotique rwandais (FPR) est arrivé au pouvoir, sous la direction de son chef, Paul Kagamé, qui préside aux destinées du pays depuis deux décennies.

MOMAR DIENG

 

 

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