La mort de Balla Condé, ancien sociétaire du Milo Football Club, provoque des émeutes dans la ville de Kankan

Depuis le dimanche 15 décembre dernier, la ville de Kankan située à près de 600 km de Conakry est en ébullition. En effet, selon les renseignements recueillis par Afrik-Foot, c’est à la suite d’une patrouille de la gendarmerie de l’escadron numéro 9, qui a arrêté Balla et l’a tabassé à mort, que les manifestations ont débuté.

Fatoumata Condé, sœur de la victime, explique les circonstances dans lesquelles son frère a été appréhendé : "C’est dans la soirée du 14 décembre que mon frère est sorti pour aller se procurer du pain et de la sardine à la boutique du quartier. Pendant qu’il retournait pour chercher une bougie, les agents de l’escadron mobile N°9 l’on interpellé pour une vérification de routine de ses pièces d’identités. Il a présenté sa carte d’identité nationale et son badge de footballeur.

Après vérification, les agents lui ont intimé l’ordre de les suivre".Face au refus d’obtempérer du jeune homme, les gendarmes l’ont alors roué de coups de poing et de crosse. "Après quelques minutes de discussion, un agent lui aurait donné un coup de poing auquel il a réagi. Des coups qui lui ont été fatal", détaille la sœur du défunt.

De nombreux dégâts, trois officiers suspendus

Très remontés contre l’escadron mobile, les jeunes du quartier se sont rendus à la base de l’escadron mobile N°9 aux environs de 16 heures, où ils ont saccagé la cour de l’escadron avant d’affronter les forces de l’ordre pendant plus de 3 heures. Les agents ont pu les disperser à l’aide des gaz lacrymogènes.

Balla Condé est décédé aux environs de 14 heures à l’Hôpital régional de Kankan, où il a succombé à ses blessures. Un bilan officiel fourni par les autorités locales dénombre quatre morts dont deux gendarmes et plusieurs blessés graves admis en urgences. Le bilan matériel est considérable et fait état de 5 véhicules calcinés, les locaux de la gendarmerie départementale pillés. Selon des sources concordantes, des armes et munitions ont même été emportées par les manifestants.

Aux dernières nouvelles, trois officiers de gendarmerie ont été suspendus pour faute lourde après ces violences. Il s’agit du Colonel Salifou Camara, matricule 2459 GN, commandant de région gendarmerie territoriale de Kankan ; du Lieutenant Colonel Mamadou Ciré Bah, matricule 17522 G, commandant de l’escadron de gendarmerie mobile No 9 de Kankan ; et du Capitaine Oumar Sampil, matricule 18637, commandant adjoint de l’escadron de gendarmerie mobile No 9 de Kankan.

(afrik-foot.com)