Publié le 23 Dec 2023 - 01:50
JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT

Horizons sans frontières contre les méthodes répressives du Frontex

Horizons sans frontières (HSF), l’organisation internationale de défense et d’intégration des migrants a célébré la Journée mondiale du migrant ce lundi au siège d'Amnesty International. L'ONG souhaite que la répression soit proscrite dans la gestion des candidats à la migration.

Horizons sans frontières n'oubliera pas cette journée du migrant de sitôt. Car, cette année, beaucoup de candidats à l'émigration irrégulière ont perdu la vie en Méditerranée et sur les sentiers du Nicaragua. “Cette année, nous célébrons cette journée dans la tristesse. Le bilan humain lourd nous pousse un peu à placer cette journée sous le sceau d'un deuil à l'échelle mondiale. Aujourd'hui, pour le continent africain, on parle de plus de 3 000 personnes qui ont péri dans l'océan. Pour le cas particulier du Sénégal, des localités comme Bargny, Thiaroye, Fass Boye, etc., observent encore leur deuil ; oublier tous ces corps qu'on n’a pas pu retrouver. Un mot : le bilan est lourd. Horizons sans frontières s'incline ainsi devant la mémoire de toutes ces victimes. C'est donc pour nous un 18 décembre bien particulier. Un 18 décembre de deuil”, rappelle le président Boubacar Sèye.

Face à la presse, le consultant international n'a pas été ravi de constater que la carte migratoire s'est élargie, s'ouvrant ainsi aux femmes et aux enfants surtout. On se rend compte, de plus en plus, malheureusement, que ce ne sont plus que les jeunes qui partent à l'aventure. Des femmes, des adolescents, des vieux ont rejoint les rangs des candidats à l'émigration clandestine. Tous sont mus par la quête d'un ailleurs bien meilleur”.

Une fois ce constat établi, Boubacar Sèye s'est aussi essayé à l'exercice consistant à mettre des solutions claires sur la table. Il a d'emblée battu en brèche toute solution militaire sur le phénomène. “D'ores et déjà, nous tenons à dénoncer tout usage de la force dans la gestion des flux migratoires dans la Méditerranée notamment. On constate que le Frontex se militarise depuis quelques années, depuis la démission de l'ancien directeur Fabrice Leggeri et de la prise de fonction de Hans Leijtens. Cette course à l'armement n'augure rien de bon. Pourquoi s'armer pour des migrants qui ne cherchent qu'une chose, un endroit pour s'épanouir ?”.

“Nous invitons, poursuit-il, l'Union européenne à intervenir pour arrêter ce processus de militarisation de l'espace Schengen. En même temps, au niveau africain, que nos États s’opposent à toute forme de répression sur leurs propres ressortissants”.

En ce jour commémoration, le président de HSF a aussi préconisé des pistes concrètes pour au moins atténuer le phénomène de la migration irrégulière.

Selon Boubacar Sèye, la formule magique se résume comme suit : “Les individus ont besoin de sécurité alimentaire, économique, sanitaire et institutionnelle pour pouvoir rester sur leur territoire. Le Sénégal, étant un pays à vocation agricole, pourrait songer à offrir aux concitoyens une alimentation en qualité et en quantité suffisante. Pour ce qui est du reste, de bonnes décisions politiques pourraient être très utiles.”

Mamadou DIOP

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