Publié le 18 Feb 2016 - 08:04
JOURNEE NOIRE

10 000 enseignants dans la rue aujourd’hui 

 

Les enseignants ont engagé une nouvelle lutte. Ils  prévoient d’organiser une marche aujourd’hui. Elle regroupera tous les enseignants de l’élémentaire, du moyen-secondaire et du supérieur afin, disent-ils, de restaurer leur dignité et faire respecter les engagements pris par le gouvernement.

 

Les enseignants de l’Elémentaire, du Moyen-Secondaire et du Supérieur ont décidé de faire front commun dans leur combat pour le respect des engagements pris par le gouvernement. A cet effet, les différents syndicats du secteur comptent relever le défi de mobiliser 10 000 enseignants dans les rues. L’objectif général, dit-on, est la restauration de la dignité de l’enseignant. Joint par EnQuête, plusieurs dirigeants syndicaux ont exprimé leurs inquiétudes. Mamadou Lamine Dianté du Grand Cadre renseigne que l’option prise est d’abréger la durée de la lutte. ‘’Nous avons constaté que le gouvernement avait comme stratégie de s’en prendre aux structures qui sont en lutte plutôt que de s’attaquer aux préoccupations des travailleurs. Nous avons estimé que le Grand Cadre doit participer à ce combat avec le Cusems et le Saes et nous voulons engager des actions d’envergure’’, dit-il.

‘’Cette marche se doit d’être historique’’

Selon le coordonnateur du Saes de Dakar, Yankhoba Seydi, cette marche se doit d’être historique. D’après lui, elle constitue une autre forme de lutte, car un plan d’actions est en train d’être déroulé. ‘’Cette initiative va réunir les enseignants de tous les ordres pour que la marche puisse avoir un effet sur le comportement du gouvernement, après avoir signé des accords qu’il tarde à respecter’’, dit-il. M. Dianté ajoute que le premier acte posé, c’est le concept ‘’10 000 enseignants dans la rue’’. Cette manifestation va coïncider avec la journée internationale du droit de grève. La mobilisation va concerner les enseignants de Dakar, Mbour, Thiès et des localités les plus proches.

A propos des griefs, Yankhoba Seydi rappelle que les accords datent de 2005 et 2011. Cette unité montre, à ses yeux, que les enseignants ont les mêmes soucis. ‘’Ce sont les enseignants qui luttent chaque année pour les mêmes causes, les mêmes raisons. Nous avons beaucoup attendu, négocié et renégocié. Il y a une fin à tout’’, fait-il remarquer. ‘’Maintenant, poursuit-il, il faut qu’on aille à l’essentiel. Il s’agit de passer à l’acte et le gouvernement sait ce qui lui reste à faire.’’

Un comité scientifique conjoint a été mis en place, avec l’envoi de plénipotentiaires du Saes, du Grand Cadre et du Cusems. ‘’Ce comité est en train d’organiser les professeurs de l’université de tous les campus, les enseignants de Dakar, de l’élémentaire au moyen secondaire, pour se mobiliser autour des deux syndicats d’enseignants et à 9h, occuper la rue’’, apprend M. Dianté selon qui les syndicats les plus représentatifs sont concernés.

‘’On n’a pas besoin d’autorisation’’

En ce qui concerne l’autorisation de marche, le secrétaire général adjoint du Saes Yankhoba Seydi note qu’ils n’ont pas besoin d’autorisation, mais d’informer l’autorité. Avec ou sans autorisation, la marche va se tenir, assure-t-il. ‘’Autorisation ou pas, nous prévoyons de marcher. La Constitution prévoit la marche comme manifestation. Ils ont convoqué certains d’entre nous au niveau des commissariats pour des enquêtes, mais la marche, nous la maintiendrons, quelle que soit la situation.’’ Selon lui, les procédures ont été respectées sur ce à quoi la Constitution les oblige, sachant que l’information a été donnée à l’autorité depuis vendredi dernier.

Le secrétaire général du Cusems Abdoulaye Ndoye reste persuadé que la marche sera pacifique. Il consiste, selon lui, à protester contre les multiples agressions dont les enseignants sont victimes. ‘’Nous allons dénoncer les redéploiements abusifs, arbitraires, qui ressemblent plus à un second mouvement national qu’à un redéploiement’’, dit-il. Abdoulaye Ndoye dénonce le surplus d’élèves dans les salles de classe, des irrégularités et des réductions d’horaires qui entraînent une surcharge de travail pour le professeur.

Abdou Faty de l’autre Grand Cadre estime que l’Etat n’a pas honoré les engagements au niveau du Moyen-Secondaire. ‘’Inutile de négocier tout le temps sans aucune amélioration. Nous voulons à travers cette marche donner un signal fort à l’opinion pour dire que nous méritons plus de respect’’. Cette démarche, dit-il, va leur permettre de faire une évaluation et d’aller ensemble vers d’autres stratégies.  ‘’Si rien n’est fait, on va demander aux autres camarades dans les régions de fermer les écoles et de rallier. Nous envisageons une journée école morte, de l’université au préscolaire, si rien ne bouge’’, prévient-il. 

AIDA DIENE

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