Publié le 29 Mar 2017 - 13:16
KOLDA - SACCAGE DU DOMICILE DU COMMISSAIRE, DES LOCAUX DU COMMISSARIAT ET DU TRESOR PUBLIC

Les 7 mineurs sortent de prison

 

Le tribunal pour enfants a jugé hier 7 mineurs arrêtés pour le saccage du domicile du commissaire, des locaux du commissariat et du Trésor public. L’un a été condamné avec sursis, les six autres relaxés au bénéfice du doute, après avoir été réprimandés par les juges.

 

Tenu à huis clos, le procès s’est ouvert à 11 heures et a pris fin à 12 heures passées. Parmi les sept mineurs âgés entre 14 et 17 ans qui se sont présentés à la barre du tribunal pour enfant, il y a quatre élèves et trois apprentis mécaniciens. Ils ont tous nié. Comme cela a été le cas à l’enquête préliminaire  et devant le procureur. Six des prévenus n’ont pas varié dans leurs déclarations. Ils ont réitéré qu’ils ne faisaient pas partie des manifestants qui ont saccagé le domicile du commissaire, les locaux du commissariat et du Trésor public.

Par contre, I. B a dit à la barre qu’il n’est mêlé ni de près ni loin à ces manifestants, alors qu’il avait soutenu le contraire à l’enquête préliminaire et devant le procureur. A la question de savoir pourquoi il avait reconnu les faits, il a tergiversé et déclaré : « Je regardais la télévision au domicile de MC Mbalédio, artiste musicien, jusqu’à 22 heures. Sur le chemin du retour, j’ai vu des gens fuir. Moi aussi j’ai pris la fuite, sans chercher à comprendre pourquoi les gens fuyaient. Je me suis caché dans un bâtiment. C’est là-bas que les policiers m’ont appréhendé avant de me conduire au commissariat », a-t-il conclu.

Prenant la parole, le procureur a soutenu que I. B faisait bel et bien partie des manifestants. D’ailleurs, il avait collaboré avec la police en citant les noms de certains manifestants. ‘’Il avait même conduit les policiers aux domiciles de ces derniers’’, a-t-il indiqué. Il a requis un an d’emprisonnement contre lui pour le délit de rassemblement ayant causé des dommages aux personnes et aux biens ; deux ans pour le délit de violences à agent de la force publique suivi de blessures ; et trois ans pour le délit de dégradation des biens immobiliers appartenant à l’Etat ou aux collectivités locales et association de malfaiteurs. Par contre, le représentant du parquet a demandé la relaxe des six autres mineurs, du fait qu’ils n’ont pas varié dans leurs déclarations. 

La défense a demandé la clémence du tribunal

« Ces sept mineurs qui comparaissent aujourd’hui devant votre barre n’ont jamais pris part à ces manifestations notées ces derniers temps à Kolda. Cela se justifie par le fait qu’aucun élément du dossier ne prouve leur implication dans la commission des faits », a soutenu la défense. « Pour preuve, ils ont été tous appréhendés dans différents endroits de la commune de Kolda et à différentes heures par les policiers. Ce qui prouve qu’ils ne se connaissent pas. » Au vu de tous ces éléments, Me Diallo a sollicité la relaxe des sept mineurs, afin que les quatre élèves puissent poursuivre leurs études et les trois autres rejoindre leurs ateliers et poursuivre leur formation. Son collègue, Me Prosper Djiba, a demandé « la clémence du tribunal ou l’application bienveillante de la loi à l’encontre des prévenus au cas où ils seraient reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés ».

Finalement, le tribunal a relaxé les six mineurs au bénéfice du doute. Tandis que I.B a été reconnu coupable des délits de violences à agent de la force publique suivi de blessures, de dégradation des biens immobiliers appartenant à l’Etat ou aux collectivités locales et de rassemblement ayant causé des dommages aux personnes et aux biens. Il a été condamné à six mois avec sursis. En plus de cette sanction pénale, il a été mis sous la surveillance de l’AEMO (Action Educative en Milieu Ouvert). Les juges ont relaxé tous les sept prévenus du délit d’association de malfaiteurs, avant de tancer les prévenus pour leur manque d’éducation. Leurs parents ont également été rappelés à leurs responsabilités de surveiller leurs enfants.

Ce mercredi 29 mars, les 31 autres personnes interpellées dans le cadre des scènes de violence et de guérilla urbaine notées ces derniers jours à Kolda seront devant la barre du tribunal de flagrants délits, pour les chefs de prévention déjà cités.

EMMANUEL BOUBA YANGA

Section: 
FESTIGRAFF 2025 - LE MUR DE GRAFFITI LE PLUS LONG AU MONDE : Un grand projet pour un festival innovant
RARETÉ DU POISSON : Une réalité constatée au Port autonome de Dakar
TRAFIC DE DROGUE, TRAITE DES ÊTRES HUMAINS ET TRAFIC DE MIGRANTS : GAFI, Interpol et ONUDC traquent les bénéficiaires
L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE GÉNÉRATIVE (GENAI) : Elle pourrait redéfinir un emploi sur quatre
TOURISME DURABLE : L’université Iba Der Thiam de Thiès accueille les 15e Journées scientifiques
SANTÉ DE LA REPRODUCTION ET VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE : Un combat en chiffres et en actes
ABUS DE CONFIANCE PRÉSUMÉ : Un différend autour d’un achat de Range Rover atterrit devant la barre
AFFAIRE DU MEURTRE DE L'ICP DU POSTE DE SANTÉ D’ARAFAT : Plusieurs personnes interpellées
Chanvre Indien
DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME Le décret de nomination des membres de la Cena annulé
JUSTICE ET DÉTENTION : Frapp réclame le jugement des détenus pour délits d’opinion
SICAP
MBOUR - NAUFRAGE D’UNE PIROGUE DE CLANDESTINS : Deux ans de prison requis contre le capitaine Cheikh Sall
AFFAIRE DES BIENS DE YAHYA JAMMEH : Un duel judiciaire s’annonce entre Amie Bensouda et Alagi Kurang
DOLÉANCES ADMINISTRATIVES, EXPERTISE, PROJETS… : Diomaye tend la main à la diaspora
RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES FORCES ARMÉES DU SÉNÉGAL : Un centre d’entraînement tactique d'un coût de 1,4 milliard F CFA inauguré
APRÈS LE RÉSEAU DE VOLEURS DE BÉTAIL À SAINT-LOUIS : Une autre bande tombe à Mbacké
VOL À MAIN ARMÉE AU POSTE DE SANTÉ D’ARAFAT DE KOUNGHEUL : L'infirmier-chef de poste tué à coups de machette
BROCHETTES DE CHAT : L’association Hadin kan Mahawta brise le silence 
PROPOS OUTRANCIERS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX : Kairé et Azoura risquent trois mois ferme