Les avocats de Tombong Oualy et Saliou Ndao se réjouissent de la libération de leurs clients et déplorent les longs mois passés en prison par les deux policiers. Ils sont à l’écoute de leurs clients pour une éventuelle demande d’indemnisation.

En prison depuis le 20 octobre 2014, le policier Tombong Oualy a recouvré la liberté hier. Même sort pour son collègue Saliou Ndao écroué, depuis le 14 janvier 2015, pour le meurtre de l’étudiant Bassirou Faye. Leur libération intervient à la suite d’une ordonnance de non-lieu prise en leur faveur par le doyen des juges, depuis jeudi le 20 août. D’ailleurs, leurs avocats craignant une prolongation de leur séjour carcéral, malgré le non-lieu, avaient même saisi la Chambre d’accusation mardi, pour détention arbitraire. C’était pour exiger la libération ‘’immédiate’’ de leurs clients. Les conseils n’ont pas eu besoin de plaider car leurs clients sont libres, depuis hier.

Me Bamba Cissé entre satisfaction et indignation

Avec la libération de son client, Me Bamba Cissé, avocat de Tombong Oualy, se dit ‘’très satisfait’’ de la décision qui, dit-il, ‘’ résulte d’un travail très bien fait, surtout par le doyen des juges qui a rendu à un homme innocent sa liberté’’. ‘’C’est une décision conforme à l’éthique et à la vérité du dossier’’, s’est réjoui Me Cissé. Toutefois, il se dit inquiet et indigné, à cause des 10 mois de détention préventive subis par son client. ‘’Je suis indigné et je demande qu'on puisse davantage respecter la présomption d'innocence et éviter d'arrêter systématiquement des honnêtes gens sur la base de simples suspicions’’, a fulminé l’avocat. Et d’ajouter : ‘’Il a passé presque un an en prison, alors qu’on pouvait le croire lorsqu’il criait son innocence.’’

Quid de l’appel du parquet qui a saisi la Chambre d’accusation pour attaquer l’ordonnance de non-lieu ? Me Cissé renseigne qu’ils vont se défendre et accuse le parquet de vouloir ‘’s’arc-bouter sur sa suspicion’’. Alors que, dit-il : ‘’Nous sommes au stade des charges’’ ; et il n’y en a jamais eu contre son client. ‘’Depuis sa communication du 16 octobre, n’aucun élément à charge ne s’est ajouté au dossier’’, a soutenu Me Cissé.

Interpellé sur une éventuelle indemnisation, la robe noire considère que c’est tout à fait normal que le policier soit indemnisé. Toutefois, il renseigne que la question n’a pas été discutée avec son client et qu’il avisera si tel est le cas.

Une décision conforme au droit, selon l’avocat de Saliou Ndao

Même son de cloche pour le conseil de Saliou Ndao qui considère que la seule solution pour compenser les sept mois que son client a passé en prison, c’est l’indemnisation. Même si la question n’a pas encore été abordée avec son client, Me Mahmoune Fall se désole que l’indemnisation ne soit pas effective. Pour le moment, il se console de la libération de son client. ‘’C’est une bonne décision et c’est conforme au droit, car si l’on s’en tient à la réalité du dossier, il n’y a aucune charge contre notre client’’, dit-il.

Lui également pense qu’il n’y en a jamais eu car, rien n’indique que Saliou Ndao était armé or, la victime est morte d’une balle. A l’en croire, son client ‘’a vécu avec beaucoup de philosophie son emprisonnement et le considère comme un sort du destin’’. Toutefois, la robe noire ne peut s’empêcher de déplorer les mois que son client a passés en prison. ‘’Nous sommes en matière criminelle et la détention n’est pas cantonnée à six mois certes, mais, c’est dommage que des gens aient passé près d’un an en prison, alors qu’ils sont innocents’’, a fulminé l’avocat.

Par rapport à l’appel du parquet, Me Fall se dit serein et convaincu que le droit sera dit.  

FATOU SY