‘’Sama rakk’’ ou le quotidien des enfants talibés

Lionel Croes est un Belge, établi au Sénégal depuis une décennie. Nominé par une télévision de son pays d’origine pour le trophée ‘’les Belges du bout du monde’’ pour son film ‘’Sama rakk’’, ce jeune cinéaste, titulaire d’une maitrise en sociologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, prédit de beaux jours au 7ème art sénégalais.
Trouver un angle de traitement original et facile sur la condition des enfants talibés peut paraître difficile. Cependant, le Belge Lionel Croes établi au Sénégal depuis quelques années y est arrivé. Il aborde la question avec un brin d’humour alors qu’à priori la situation de ces enfants attriste émeut. Ainsi, ‘’Sama Rakk’’ est l’histoire d’un jeune Belge en vacances au Sénégal et qui rencontre un enfant mendiant avec lequel il devient ami.
Un sorcier va changer les corps et les vies des deux amis. Néanmoins, à la fin, ils vont se remettre en question et chacun va vouloir retrouver son apparence originelle’’. Ce film a valu à son réalisateur une nomination à un concours organisé dans le cadre de l’émission ‘’Les Belges du bout du monde’’. Cette dernière s’intéresse aux Belges installés à l’étranger et de ce qu’ils font dans les domaines associatif, entrepreneurial ainsi qu’en matière d’innovation…’’
. En outre, il y a cinq catégories concernées et Lionel Croes est nominé dans celle intitulée ‘’Culture’’. Il l’a fait savoir à EnQuête au cours d’un entretien. Il y est nominé en même temps que deux des ses compatriotes dont André-Marie Coucou établi au Canada et Céline Alexandre qui a choisi elle de vivre au Vietnam. Ceux qui le souhaitent peuvent le soutenir en allant sur le site ‘’sama-rak.com’’ et voter pour lui.
Par ailleurs, Lionel Croes, est un Belge qui a posé ses valises au Sénégal en 2006. Alors qu’il était venu en vacances dans un petit village de pêcheurs lébou (Toubab Dialaw), il découvre le Sénégal et son hospitalité. Sur place à Toubab Dialaw, il dit avoir été accueilli par une magnifique famille. ‘’Voulant devenir anthropologue, il décide alors de s’inscrire à l’Ucad, au département de Sociologie, en faisant l’inverse des étudiants Africains qui veulent faire leurs études en Occident. ‘’Moi, étudiant belge, je voulais faire mes études ici au Sénégal. Dans un premier temps, je ne devrais faire qu’une seule année et rentrer continuer les études en Belgique. Mais je me sentais tellement bien dans ma famille de Toubab Dialaw et dans le pays en général que ma décision de rester pendant un an s’est transformée finalement en 5 ans (un master)’’, renseigne-t-il.
Aujourd’hui, l’intégration de ce jeune est telle qu’il travaille dans une organisation non gouvernementale (ONG) qui intervient à Thiès et ne rêve que d’une seule chose : avoir la nationalité sénégalaise.
Tout dans ce pays l’intéresse. Il a son idée sur le cinéma sénégalais. Et sur ce sujet, le lébou d’adoption qui vit à Toubab Dialaw voit un art en pleine expansion. Il dit : ‘’Quand on regarde toutes ses séries avec le succès qu’elles connaissent (Wiri Wiri, Un café avec) …je trouve que le cinéma sénégalais a un bel avenir. Mieux, avec les réseaux sociaux, certains jeunes sénégalais n’hésitent pas à exploiter les possibilités qu’offre internet pour booster leurs savoir-faire’’.
MAMADOU YAYA BALDE