Publié le 29 Sep 2019 - 03:06
LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Le Sénégal mise sur la prévention

 

Experts sénégalais, marocains et algériens ont essayé, hier, au cours d’un atelier tenu à Dakar, d’apporter des réponses face à la montée de l’impact de la littérature djihadiste en Afrique.

 

Comment réduire les vulnérabilités pour dénier toute légitimité idéologique aux djihadistes ? Comment empêcher la généralisation du conflit dans la sous-région ? Ou encore comment prévenir une "milicisation" des rapports sociaux entre les populations ? Voici autant d'interrogations soulevées hier, au cours du séminaire sur la lutte contre l'extrémisme religieux.

Les modes opératoires des groupes terroristes en Afrique modifiés, en comparaison aux pratiques du Moyen-Orient, les djihadistes s'attèlent, sur le continent, à consolider leurs discours, grâce à des références locales. Une sorte d'africanisation qui leur permet de profiter des failles du système local pour multiplier leurs troupes. À cela s'ajoute la confusion des modes d'action car, aujourd'hui, le terrorisme a tendance à se fondre dans la criminalité de façon générale.

C'est fort de ces constats que le Centre des hautes études de défense et de sécurité estime que l'heure est à la vigilance. "Nous sommes souvent cités en exemple parce que le Sénégal est un pays stable. Mais, autour de nous, il y a des pays confrontés à la crise du djihadisme. Cela avance comme une tache d'huile, d'où la nécessité, pour nous, de prendre les mesures nécessaires. Pour y faire face, nous sommes tous concernés par ce fléau et je pense qu'au Sénégal, des mesures doivent être prises", a déclaré le directeur général du Cheds au cours de ce séminaire axé sur le thème ‘’Lutte et prévention de l'extrémisme religieux : impact de la littérature djihadiste en Afrique’’.

Éduquer et sensibiliser pour contrecarrer le phénomène

Selon Amadou Anta Guèye, la lutte contre le djihadisme n’est pas seulement l'affaire des forces de défense et de sécurité. C’est une lutte globale. D’où la responsabilité de l'État de mener une politique qui intéresse les populations. De mettre en place des instruments sociaux de base (santé, éducation, sécurité). Le plus important, dans cette lutte, affirme-t-il, c'est l'éducation et la formation, car "tout ce qui se passe vient de la tête’’. Selon lui, c'est dans la tête qu'il faut apporter les solutions.

Au-delà de l’implication des populations et de la responsabilité de l’Etat, la directrice de cabinet du ministre des Forces armées pense, elle, que c'est par l'échange  de renseignements et de stratégies de lutte que les pays d'Afrique de l'Ouest arriveront à une lutte d'ensemble beaucoup plus solide. "C'est un phénomène hybride. Ce ne sont pas des forces armées qui se font la guerre, mais des personnes lambda qui se lèvent parce qu'elles ont un projet de société", affirme-t-elle, en ajoutant que le soubassement de ce phénomène est l'absence d'un développement inclusif.

‘’A mon avis, c'est par l'éducation qu'on peut changer les choses. Il faut sensibiliser les jeunes, car ce sont les plus vulnérables, les plus influençables. On va devoir vulgariser une politique d'emploi des jeunes, d'équité territoriale, en mettant l'accent sur les zones frontalières".

Elle estime, par ailleurs, que chaque Sénégalais devrait comprendre et mieux connaitre sa religion pour ne pas tomber dans l'endoctrinement et la radicalisation. ‘’Au Sénégal, les confréries ont beaucoup d'influence. Donc, je pense qu'elles doivent participer au débat et à la sensibilisation, en plus de l'apport de la société civile", ajoute-t-elle.

C’est pourquoi la stratégie nationale de sécurité, toujours en cours d'élaboration, va intégrer les recommandations du séminaire et constituer un mécanisme de prévention. 

EMMANUELLA MARAME FAYE

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