Publié le 20 Jan 2015 - 21:45
LYCEE DE BOUNA KANE DE KOLDA SANS ELECTRICITE, NI EAU…

24 élèves arrêtés par la Police, puis libérés

 

Les potaches du lycée de Bouna Kane ont investi hier la rue pour réclamer de l’électricité, de l’eau, des professeurs et des tables-bancs. Ils ont décrété une grève de 72 heures renouvelables, au terme de leur assemblée générale.

 

Des centaines d’élèves du Lycée de Bouna Kane de Kolda ont violemment manifesté hier pour réclamer l’électricité, l’eau et des tables-bancs dans leur établissement. Pour se faire entendre, ils ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Lors des échauffourées, 24 élèves arrêtés par la Police, avant d’être libérés.

« Depuis 3 ans, nous réclamons l’eau, l’électricité et des tables-bancs qui tardent à venir. C’est pourquoi nous avons décidé, aujourd’hui, manifester notre colère pour montrer aux autorités académiques que nous ne pouvons plus attendre », a expliqué l’un des dirigeants de la grève, Ibrahima Diao. Ses camarades sont prêts à aller jusqu’au bout pour obtenir satisfaction.

« Nous ne pouvons pas faire des gymnastiques tous les matins, pour aller amener de l’eau dans les maisons lointaines ou photocopier des documents», a renchéri Moussa Baldé, armé de pierres. Sa camarade Awa Kandé de dire : « Même pour faire nos besoins primaires, nous sommes obligés d’aller dans les maisons environnantes. Ce n’est pas normal. Car ça prend du temps, et parfois, le professeur te renvoie, parce que tu as accusé trop de retard.»

Cette première manifestation fait suite à un mouvement de grève de 72 heures, déclenché par les potaches. Les contestataires ont exhibé aussi un cahier pour illustrer l’absence des enseignants dans les salles de classes.

Les autorités académiques reconnaissent la légitimité des doléances

Du côté de l’inspection académique (I.A), on reconnaît la légitimité des doléances et parle même de question de santé, de sécurité et d’équité. Cependant, les autorités académiques demandent à l’union des gouvernements scolaires d’aller en classe, en attendant la disponibilité des budgets des collectivités locales. « Par rapport au problème d’eau et d’électricité du Lycée de Bouna Kane, depuis la rentrée scolaire, nous avons eu des contacts avec le conseil départemental et la maire même.

Ce sont eux-mêmes qui sont venus vers nous, afin d’identifier les priorités de l’inspection d’académie. Et dans ces priorités, nous avons cité le lycée de Bouna Kane qui est confronté à ces difficultés-là. Le lycée fait face à beaucoup de problèmes. C’est dans cette optique-là que nous avons demandé au conseil de faire quelque chose et les membres du conseil sont d’accord», a indiqué Baboucar Ndiaye, secrétaire de l’IA. A l’en croire, les membres du conseil départemental attendent la disponibilité des budgets pour pouvoir exécuter cette tâche-là.

D’ailleurs, il a reçu les grévistes. ‘’Nous avons longuement discuté et je leur ai signifié que le conseil départemental est dans les dispositions de régler leurs doléances une fois que les budgets seront disponibles ».

Mais, les élèves ne l’entendent pas de cette oreille. Sans la satisfaction totale de leurs revendications, ils n’iront pas en cours. Ils comptent durcir le ton dans les prochains jours. 

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

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