Publié le 25 Jan 2013 - 20:59
MALI

L'armée fait mouvement vers Gao

 

 

Deux semaines après le début de l'intervention militaire française, l'armée malienne faisait mouvement vendredi en direction de Gao, bastion des rebelles islamistes du Mali qui refluent apparemment des villes qu'ils ont conquises.

 

Les militaires maliens ont ainsi repris jeudi soir la localité de Hombori, distante d'environ 160 km de Gao, après d'incessants raids de bombardement de l'aviation de l'ancienne puissance coloniale. Arrivés pour un sommet de l'Union africaine ce week-end à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, plusieurs dirigeants ont lancé un appel à la communauté internationale afin qu'elle fournisse une aide logistique et financière pour assurer le déploiement des soldats africains attendus au Mali.

 

Les autorités maliennes pensent que l'offensive contre Gao, située dans le Centre-Est, sur la boucle du fleuve Niger, pourrait intervenir dans les jours à venir. Gao, tout comme Tombouctou et Kidal, sont aux mains d'une alliance agrégée autour d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a conquis les deux tiers du Mali au lendemain du coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 à Bamako. "Nos soldats, avec l'appui des forces françaises, sont entrés hier (jeudi) soir dans Hombori sans coup férir. Les islamistes avaient déserté l'agglomération", a raconté à Reuters un officier malien qui a requis l'anonymat.D'après la radio nationale, les habitants ont acclamé les militaires gouvernementaux à leur entrée dans Hombori.

 

SOMMET DE L'UA EN ÉTHIOPIE

 

Les responsables maliens ont fait état de raids aériens français, jeudi, contre des positions insurgées à Ansongo, à une centaine de kilomètres au sud de Gao, sur la route du Niger où des contingents nigérien et tchadien - les Tchadiens seraient 1.500 au Niger, d'après le ministère français de la Défense - se rassemblent pour participer à la reconquête du Mali. Un officier malien ainsi que des habitants vivant dans une région située au sud de Gao ont rapporté que les islamistes avaient fait sauter un pont à Tassiga, au sud d'Ansongo, sur la route principale longeant le fleuve Niger. Deux civils auraient été tués lorsque leur véhicule a emprunté l'ouvrage détruit.

 

Alors que les forces franco-maliennes progressent vers le nord-est à travers la savane le long du fleuve Niger, des centaines de soldats ouest-africains - ils sont un millier au total au Mali, selon le ministère français de la Défense - se déploient derrière leurs lignes dans le cadre de la Mission internationale de soutien de Mali. La Misma, qui agit conformément à un mandat du Conseil de sécurité de l'Onu, est commandée par un général nigérian. Sa mission est, comme l'opération militaire française Serval, de venir en appui de l'armée malienne pour reprendre le nord du pays. Ce week-end se tient à Addis-Abeba un sommet de l'Union africaine qui débattra du financement de la Misma, dont les effectifs devraient dépasser 5.000 hommes issus de pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) plus le Tchad. La question de leur formation et de leur équipement, qui nourrit quelques doutes, sera également posée dans la capitale éthiopienne, siège de l'UA.

 

LONDRES ENVOIE UN AVION ESPION

 

Interrogé par Reuters sur les raisons qui peuvent retarder le déploiement des soldats africains, le commissaire de l'UA à la Paix et à la Sécurité, Ramtane Lamamra, a répondu: "un seul mot, logistique..." Il a ensuite précisé que la Misma avait besoin d'avions de transport, de munitions, de matériel de télécommunications, d'hôpitaux de campagne, de vivres et de ravitaillement en eau. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki, a souligné que son pays avait des difficultés à trouver des avions pour transporter des véhicules blindés au Niger, où se trouve le contingent tchadien. "Nous attendons une aide de la communauté internationale", a-t-il dit.

 

Une conférence des pays donateurs se tiendra le 29 janvier dans la capitale éthiopienne. Paris compte déjà 2.500 soldats au Mali, un chiffre qui devrait atteindre 3.700 à en croire le ministère français de la Défense. La Grande-Bretagne a annoncé vendredi qu'elle allait envoyer un avion de surveillance Sentinel R1 appuyer les forces maliennes et françaises. Londres a déjà dépêché deux avions de transport C-17 en soutien aux opérations contre les djihadistes. Malgré l'optimisme dont font désormais montre les chefs militaires maliens, les responsables français soulignent que leurs adversaires islamistes semblent bien équipés et entraînés et pourraient se lancer dans une guerre de guérilla plutôt que dans un conflit frontal classique. Jeudi, une première fissure est apparue au sein de la coalition islamiste avec la création du Mouvement islamique armé (MIA), qui a fait scission d'Ansar Dine et se dit prêt à négocier avec le gouvernement malien.

 

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