Publié le 24 Apr 2016 - 19:41
MANIFESTATION DE SOUTIEN A L’OPPOSITION EN GAMBIE

La Société civile sénégalaise veut tourner la page Jammeh

 

Les organisations de la société civile sénégalaise dénoncent la violation des droits de l’Homme en Gambie. Manifestant leur soutien au peuple gambien victime de répression hier, à la Place de l’Obélisque sise à Colobane, elles prédisent la fin du régime de Yaya Jammeh.

 

« We are all gambians (nous sommes tous des Gambiens) ». C’est le message que les manifestants sénégalais et gambiens ont envoyé hier à Yaya Jammeh. Pour eux, c’est clair : celui qui touche au peuple gambien, touche le Sénégal. Unis pour la même cause, ils réclament l’instauration de la démocratie en Gambie et l’arrêt immédiat des tueries et arrestations d’opposants. Certains vont même plus loin. Ils demandent le départ pur et simple de Jammeh du pouvoir. A leurs yeux, l’avenir de la Gambie doit se faire sans lui.

Arborant des t-shirts barrés de slogans hostiles à l’homme fort gambien ou appelant à la liberté et la démocratie en Gambie, les manifestants ont soutenu que c’est le début de la fin du règne de Yaya Jammeh. « Trop c’est trop. 21 ans de soumission, ça suffit. Il est temps de tourner la page de Jammeh », a clamé la directrice de l’Article 19, Fatou Jagne Senghor. Elle exige que la lumière soit faite sur tous les cas de morts et les arrestations. La défenseuse des droits de l’Homme d’origine gambienne invite la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), notamment son président, Macky Sall, à prendre ses responsabilités. « La Cedeao doit aider le peuple gambien pour se débarrasser de Jammeh. Cette manifestation montre de bons signes car aujourd’hui, la Sénégambie est debout pour dire non à la répression », s’est-elle félicitée.     

Moustapha Diakhaté : « Il est temps qu’on règle le cas de Jammeh »     

En présence de plusieurs personnalités politiques sénégalaises, gambiennes et des populations des deux pays, les manifestants ont dit leur ras-le-bol, en scandant : « doyna sëkk » (ça suffit). Ils estiment que les deux pays n’ont pas de problème. Que c’est Yaya Jammeh qui a des problèmes avec le peuple de la Sénégambie. A côté des slogans anti-Jammeh qu’on pouvait lire sur les pancartes et banderoles, les manifestants brandissaient aussi des images atroces de cadres « tués par le régime de Banjul ». D’où ces mises en garde de  Me Assane Dioma Ndiaye : « Il faut qu’il sache qu’il répondra tôt ou tard de ses crimes. Il faut aussi qu’il sache que vouloir instaurer une dictature éternellement est une illusion. Il doit répondre au peuple et instaurer un processus de transition et respecter les droits de l’Homme ». Selon l’avocat, si les Gambiens ont décidé de manifester à visage découvert, c’est que la peur a changé de camp. « On ne peut plus continuer à opprimer son peuple. La société civile sénégalaise a l’obligation de suppléer celle de la Gambie qui est bâillonnée tout le temps », a-t-il lancé.

Selon lui, le Sénégal a une responsabilité historique et géographique. Malheureusement, il n’a pas joué son rôle, car il ne devait pas y avoir un Etat à l’intérieur du Sénégal, mais plutôt la Sénégambie. Présent à la manifestation comme beaucoup d’homme politique sénégalais, le président du groupe parlementaire « Benno Bokk Yaakaar », Moustapha Diakhaté, a estimé pour sa part que la Cedeao et l’Union Africaine (UA) doivent demander à Jammeh de respecter la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. « Il est temps qu’on règle le cas de Jammeh.

Il ne fait plus partie de l’avenir de son pays », a-t-il défendu sur un ton ferme. Très satisfait du soutien des Sénégalais à leur combat, l’ancien ministre des Affaires étrangères de la Gambie, Sedat Jobe, a salué la décision de l’Etat du Sénégal de leur donner une autorisation de manifester leur colère. Avide de liberté, il invite le gouvernement sénégalais à aider son pays pour y instaurer la démocratie.

« Trop c’est trop. Maintenant en Gambie, il y a des tueries en permanence. Aujourd’hui, si je rentre en Gambie, on va me mettre en prison sans procès. On m’a déjà condamné à payer 3 millions de Dalasi et 15 ans de prison pour avoir dit qu’il n’avait pas le droit de tuer les 9 personnes. On ne demande pas au Sénégal de faire un coup d’Etat, mais de faire en sorte que la peur qui a été prolongée jusqu’au Sénégal soit levée pour mettre un terme à la gouvernance de Yaya Jameh. Cela nous permettra aussi d’instaurer l’intégration et la Sénégambie pour le bonheur de nos deux peuple frères », a conclu le diplomate en exil au Sénégal.   

Abdourahim Barry (Stagiaire)   

 

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