Publié le 7 Nov 2014 - 15:50
MANIFESTATIONS A DAKAR

Le PDS décide de braver l’interdit du gouverneur

 

Comme attendu, c’est «avec ou sans autorisation» des autorités étatiques que le Parti démocratique sénégalais et ses alliés comptent, cette fois-ci, battre le macadam le vendredi 21 novembre prochain. Décision prise hier par les libéraux à l’issue de leur Comité directeur.

 

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) n’entend pas se plier à la décision du gouverneur de Dakar. Ce dernier a sorti avant-hier, un arrêté dans lequel il interdit toute manifestation dans la période allant du 10 novembre au 5 décembre. Cette interdiction, Oumar Sarr et ses «frères» libéraux comptent la braver. ‘’Aujourd’hui, tout le parti est debout, on va descendre sur le terrain. Nous tenons à informer les militants qu’avec ou sans autorisation, nous allons tenir notre manifestation du vendredi 21 novembre’’, a déclaré Aïda Mbodj.

Selon la porte-parole du jour, avant cette date, les étudiants de l’opposition tiendront auparavant une marche de protestation le 12 novembre pour déplorer la situation ‘’chaotique du pays’’. Ensuite, les femmes tiendront une conférence de presse pour se joindre aux séries de manifestations décidées par le Pape du Sopi, Abdoulaye Wade, depuis son retour de Versailles. ‘’On va maintenir le cap de la mobilisation jusqu’au 21 novembre et rien ne pourra déstabiliser cet état d’esprit’’, promet l’ancienne ministre, aujourd’hui présidente du conseil départemental de Bambey.

Très en verve, Aïda Mbodj a rappelé qu’«il y a 19 libertés dont la liberté de manifester qui sont inscrites dans la constitution du Sénégal (et) qu’on n’a pas encore jusqu’ici abrogées’’. ‘’Aujourd’hui, on n’a aucune obligation sinon d’informer l’autorité étatique sur l’itinéraire de la marche et sur l’occupation de l’espace public’’, estime-t-elle. Avant d’ajouter : ‘’souvenez-vous-en, le 22 juin 2011, à ceux qui gouvernent aujourd’hui le Sénégal, on avait donné une autorisation. Ousmane Ngom (Ndlr, ministre de l’Intérieur) avait fait un communiqué pour leur dire qu’ils sont autorisés à occuper la place Soweto, ils avaient aussitôt rétorqué qu’ils n’avaient pas besoin de cette autorisation pour manifester’’.

«Les voyous ne sont pas au Pds…»

‘’Qu’ils se souviennent de cela, nous, nous ne sommes pas allés jusqu’à ce niveau. Ce pays, nous l’avons construit, nous n’allons pas le détruire. Il faut qu’on se fasse confiance, les voyous ne se trouvent pas du côté du PDS, on n’a qu’à les voir ailleurs’’, s’est indignée la députée. Non sans souligner qu’’’il n’y a aucun rapport entre leurs manifestations et le sommet de la Francophonie qui va se tenir le 28 novembre prochain’’.

Le comité directeur du PDS d’hier a été élargi aux alliés du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) coordonné par le Secrétaire général de And-Jëf/Pads. Mamadou Diop Decroix a d’ailleurs annoncé au sortir de la rencontre la tenue d’une conférence de presse ce vendredi matin à Dakar. L’occasion pour le front de dévoiler sa position par rapport à la mesure du gouverneur de Dakar.

ASSANE MBAYE

TAXAW TEMM FACE A LA CRISE AU BURKINA

Pour une «réforme profonde des institutions»

Le mouvement Taxaw Temm appelle le régime à tirer les leçons des événements au Burkina Faso. Exprimant ’’toute sa solidarité au peuple frère du Burkina Faso pour son combat pour la liberté et le respect de l’Etat de droit’’, Ibrahima Fall et Cie pensent que cette situation au pays des Hommes Intègres ‘’exige une réforme générale des institutions de notre pays au regard des Assises nationales et du Rapport de la Commission nationale de réformes des institutions (CNRI) produit par Amadou Makhtar Mbow et son équipe.» Cela permet, disent-ils, d’avoir des ‘’Institutions consensuelles, stables, sécurisées, crédibles et durables’’.

Dans un communiqué rendu public hier, Taxaw Temm condamne ‘’tout coup d’Etat militaire ainsi que toute confiscation du pouvoir par l’armée’’, qui doit ‘’retourner dans les casernes’’. Militant d’un ‘’retour à l’ordre constitutionnel’, le mouvement souhaite donc ‘’une  transition civile avec la participation de toutes les forces vives de la société civile et des partis politiques en accord avec les dispositions prévues en cas de vacance du pouvoir’’.

Après l’accord conclu avant-hier, entre les nouveaux tenants du pouvoir et une délégation de la Cedeao à Ouagadougou, prévoyant la tenue d’élections en novembre 2015, Taxaw Temm rappelle que ‘’le respect des constitutions et des calendriers électoraux est un impératif absolu pour l’Exécutif’’. Un  message qui s’adresse aussi aux autres chefs d’Etat africains. A ces derniers, l’ex-candidat à la présidentielle de 2012 attire l’attention sur la ‘’modification des constitutions, (…) allant dans le sens d’une réduction ou augmentation de la durée ou du nombre de mandats exécutif ou parlementaire sans l’onction populaire’’.  

DAOUDA GBAYA

 

 

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