Publié le 23 Dec 2014 - 17:32
MARCHE COLOBANE

Carrefour industriel de la friperie

 

Célèbre dans la vente de friperie, Colobane de Dakar est l’un des marchés les plus prisés par les clients. Cependant, autour de ce commerce d’articles d’occasion, c’est tout une véritable industrie qui s’est développée. Grossistes, détaillants et clients, tout le monde y trouve son compte.  

 

En cette période de fraîcheur, les habits pour se protéger contre le froid sont parmi les plus convoités sur le marché. Pour des raisons personnelles, certains acheteurs portent leurs choix sur la friperie, communément appelée ‘’fëgg jaay’’. Ces vêtements d’occasion importés d’Europe et des Etats-Unis sont vendus à bon marché au Sénégal. Un peu partout au marché Colobane, de nombreuses boutiques de friperie se chargent de ravitailler les petits détaillants. ‘’Le conteneur nous coûte entre 25 et 30 millions de franc CFA à l’arrivée, les frais de dédouanement compris’’, explique le jeune grossiste Mamadou Sambou.

Dans son magasin, de nombreux paquets de marchandises enveloppés de toile et liés de cordes sont entreposés les uns sur les autres. A l’intérieur, une forte odeur de produits de traitement d’habits d’occasion se dégage. Compte tenu de la fraîcheur qui souffle en ce moment, le commerçant a importé des vêtements ‘’lourds’’. ‘’C’est ce qui se vend le mieux en cette période. Actuellement, nous faisons de très bonnes affaires, comparé à l’hivernage’’, se réjouit le jeune gérant, avant d’ajouter que les prix ne sont toutefois pas fixes. Ils varient, dit-il, en fonction de la nature et de la qualité de l’objet désiré. ‘’Les balles peuvent être vendus jusqu’à 150 mille de nos francs l’unité’’, renseigne Mamadou Sambou.

Même si la demande varie en fonction du changement des climats, d’autres commerçants préfèrent toujours diversifier leur offre. Devant un autre magasin jouxtant celui de Sambou, une jeune femme aidée par un homme place une balle de marchandises dans une malle de taxi ‘’jaune et noir’’. L’emballage contient des paillassons, des tapis, des draps, des pull-overs, des vêtements légers pour enfants… ‘’Le paquet m’a coûté 75 000 francs CFA’’, lance la jeune dame. ‘’Les besoins sont multiples et variés. Tout le monde ne vient pas acheter que des vêtements. C’est pourquoi je propose aussi à mes clients, en plus des habits, d’autres articles et accessoires’’, explique Pape Niang, vêtu d’un caftan mouride ‘’Baye Lahad’’.

Au cœur du marché, non loin du nouveau rond point du marché Colobane, règne une ambiance toute particulière. Piétons, colporteurs de marchandises, automobilistes se disputent le trottoir. Dans cette ambiance cacophonique, s’élève une voix grave : ‘’Kaay leen jëndë pull !’’ A l’aide d’un porte-voix, un homme assis sur un petit banc aux abords d’une rue exiguë invite les clients à venir acheter ses pull-overs étalés à même le sol. Plusieurs jeunes clientes viennent y jeter un coup  d’œil et choisir. ‘’Le prix est abordable et on y trouve de très bons habits. Je viens de dépenser 8 000 francs CFA’’, confie Marame Sow qui brandit un sachet noir contenant les huit pulls qu’elle vient d’acheter.

En cette après-midi, un léger vent chaud et sec souffle au milieu des nombreuses boutiques construites de manière anarchique. En dépit de l’opération de déguerpissement faite récemment par le maire de cette commune, plusieurs étables de vêtements se succèdent en désordre sur le trottoir menant vers le fameux ‘’market’ du Marché. ‘’Pendant la période de canicule, je vends des chaussures. Mais toujours en cette période de l’année, je vends de la fripe’’, livre un détaillant d’unisexe, Fallou Guèye.

Malgré l’accessibilité des prix, ces fripiers ne font pas toujours des bénéfices. ‘’Tout dépend de la chance. Après le déballage, il arrive que l’on tombe sur des articles de moindre qualité. Et cela nous cause énormément de difficultés dans la vente. Dans ce cas, on enregistre de pertes’’, lâche Serigne Niasse assis sur son étable, couvert d’un parasol noir. 

MAMADOU DIALLO (stagiaire)

 

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