Dans le cadre de sa rencontre trimestrielle tenue hier à Dakar, la direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Ouest (BCEAO) a annoncé avoir recensé 1 057 ‘’comptes dormants’’ dans les banques et établissements financiers sénégalais. Ce qui fait un montant d’un peu moins d’un milliard de F Cfa.

Réunie hier à Dakar, la direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a signalé avoir recensé 1 057 ‘’comptes dormants’’ dans les banques et établissements financiers sénégalais pour un montant d’un peu moins d’un milliard de F Cfa. Aux yeux du directeur national de la BCEAO, ce montant n’est pas ‘’tellement costaud’’, mais ces fonds seront désormais transférés à la Banque centrale, au bout de dix ans. Ahmadou Al Aminou Lô d’expliquer : ‘’Lorsqu’un compte n’a pas connu de mouvement sur 8 ans, il est considéré comme  dormant par la BCEAO. Désormais, il est demandé aux banques de faire un travail de recherche sur le client durant au moins deux ans. 

A l’issue de ce délai, il est ordonné un transfert du fonds à la BCEAO. C’est une façon de ne plus laisser cet argent dans les livres des banques trop longtemps.’’ Ledit processus, éclaire M. Lô, consiste à les transférer à la BCEAO dans le but de les garder le plus longtemps possible et permettre entre-temps au client ou à un héritier de se manifester pour récupérer les fonds. Il faut dire que la Banque centrale va, par la suite, publier sur son site la liste de ces comptes avec une obligation de garde jusqu’à 30 ans, avant que cette somme ne soit dévolue au Trésor public du pays concerné au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Cette rencontre trimestrielle entre l’agence nationale de la BCEAO et l’Association des professionnels de banques et établissements financiers a été une tribune pour ces acteurs de revenir sur ‘’la situation récente du système bancaire, notamment à fin mars’’. A cet égard, il a été relevé que les ressources collectées par le système ont augmenté de 8,7% pour s’établir à 4 873 milliards de F Cfa constitués de dépôts et emprunts de la clientèle à hauteur de 81,9%. Les fonds propres nets des établissements bancaires, dit-on, se sont inscrits en hausse de 22 milliards de F Cfa en lien notamment avec la mise en œuvre de la mesure de relèvement du capital social minimum par les établissements de crédit.

La Banque centrale prête 4 500 milliards de F Cfa

Ahmadou Al Aminou Lô et ses camarades ambitionnent de faire le point sur la situation du système bancaire et sur divers dossiers qui touchent le secteur. A cet égard, ils ont formulé des propositions en matière de renforcement de la documentation avec notamment une convention-cadre qui, selon eux, permet aux banques et établissements financiers de se prêter de l’argent. Ceci contre garanties par des titres avec d’autres éléments qui peuvent rassurer les uns et les autres, a précisé M. Lô. ‘’Les banques qui ont un excédent de liquidités prêtent à celles qui ont un déficit de trésorerie, moyennant un taux d’intérêt et pour une maturité qu’elles conviennent de commun accord. Cela doit être le lieu privilégié sur lequel les banques échangent de la liquidité. Mais ce rôle est joué par la Banque centrale, alors qu’elle doit être un prêteur en dernier ressort, lorsque les banques ont fini de chercher de la liquidité sur le marché interbancaire’’, a-t-il insisté. Avant de faire savoir qu’aujourd’hui, la Banque centrale prête aux banques à concurrence de 4 500 milliards de F Cfa, alors que le marché interbancaire fait à peine 5 à 10% de ce montant. 

PAPE NOUHA SOUANE