Publié le 27 Jul 2020 - 13:24
MENDICITÉ SOUS LA CHALEUR, FORMATION PROFESSIONNELLE…

Les handicapés de Thiès crient au secours

 

Frappés de plein fouet par la pandémie de la maladie à coronavirus qui a réduit à néant leurs activités et déplacements, les handicapés de la ville de Thiès souffrent. Ils réclament de meilleures conditions d’existence.

 

On les voit bien installés sur leurs tricycles pour handicapés. Aux abords des rues, ils tendent la main aux piétons et automobilistes pour avoir de quoi nourrir leur famille. Du fait de la pression familiale, ils supportent souvent l’excès de chaleur, la poussière et le regard des passants.

Mais, aujourd’hui, les handicapés (moteurs, non-voyants, sourds-muets…) de la ville de Thiès en ont marre. Se disant citoyens à part entière, ces hommes et femmes réclament plus d’autonomie. Une autonomie qui, selon eux, est synonyme d’amélioration de leurs conditions de vie. Celles-ci passent nécessairement par une formation professionnelle de qualité, affirment-ils en chœur. Évoquant les difficultés que ses camarades et lui rencontrent sur le terrain, mais aussi dans leurs locaux, le directeur du Centre de promotion et de réinsertion sociale des handicapés moteurs de Mbour II, dans la commune de Thiès-Ouest, sollicite un soutien de ‘’taille’’ de l’État. Pour lui, seul un appui consistant du gouvernement peut les sortir de cette ‘’misère’’ qui n’a que trop duré.

Ce qu’ils demandent est simple. ‘’Nous voulons cesser de mendier dans les rues et sous le chaud soleil. Voilà tout ce que nous demandons. Pour ce faire, il faut que l’État du Sénégal nous aide dans la formation. Nous voulons être formés comme tous les autres citoyens. Avec une formation qualifiée, nous serons davantage aptes à travailler pour nous-mêmes, et surtout à ne pas dépendre des autres’’, a soutenu Amary Thiam. Il ajoute que le rêve de ses camarades est de sortir de cette situation de ‘’mendicité continue’’.

De plus, indique M. Thiam, si l’État veut les aider, c’est maintenant qu’il devrait le faire. Tailleurs, artisans et même enseignants pour la plupart, ces handicapés avaient acquis, grâce à une ancienne autorité administrative, un terrain de 945 m2 à Thialy, dans la commune de Thiès-Nord. Leur vœu était clair : ériger sur ce site un centre de formation polyvalent qui allait même accueillir des handicapés venus des autres pays africains. La pose de la première pierre a été effectuée, il y a à peu près 10 ans. Mais, jusque-là, rien n’est fait, faute de financement. Ce samedi, ces derniers ont encore exprimé cette doléance à l’un des soutiens du président Macky Sall dans la ville de Thiès.

Le président du mouvement politique Siggi Jotna leur remettait des vivres, du matériel de protection et de l’argent pour mieux supporter les conséquences négatives de la Covid-19. Abdoulaye Dièye a promis aux handicapés de Mbour II, de cité Lamy, de Grand-Thiès et de Madina Fall d’en parler aux autorités compétentes afin qu’elles les aident à réaliser ce rêve. Il se dit prêt à faire quelque chose. ‘’Nous devons les accompagner. Car ce sont des citoyens qui ont des droits et devoirs dans ce pays. Ils se déplacent difficilement, surtout en cette période de pandémie. Donc, à nous de les aider. Voilà pourquoi on n’a pas attendu l’État pour leur apporter des vivres, des produits détergents, mais aussi un appui financier afin qu’ils puissent mieux faire face à leurs difficultés’’, a ajouté le collaborateur du chef de l’État dans la ville de Thiès.     

GAUSTIN DIATTA (THIES)

 

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