Publié le 20 Nov 2019 - 08:08

Meurtre

 

Alors qu’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur l’assassinat d’Aminata Ka froidement tuée par son mari Mamadou Thiam, qu’un autre meurtre plonge les populations de Malika dans l’émoi. Abdou Razak Kane, trentenaire, a été mortellement poignardé avant-hier, à la plage de Malika, à un jet de pierre du commissariat de ladite localité de la banlieue dakaroise. Alors qu’il était assis tranquillement dans un coin en face de la plage avec sa copine, il a été pris au dépourvu vers 19 h 30 mn par deux agresseurs qui tentaient de lui subtiliser son téléphone. Leur ayant opposé une farouche résistance, ses assaillants lui ont asséné un coup de couteau.

Atteint près de la région du cœur, il s’est vidé de son sang avant d’arriver à l’hôpital de Keur Massar. Seulement, indique Pape Diallo sur les bras de qui il a rendu son dernier soupire, s’il était très tôt pris en charge au centre de santé de Malika, peut-être que Razak Kane aurait pu être sauvé. Car, dit-il, lorsque joint hier par ‘’EnQuête’’, il respirait encore lorsqu’il a été acheminé là-bas. Mais le personnel soignant a refusé de le prendre en charge, sous prétexte que le cas les dépassait. ‘’Ils n’ont rien tenté pour le sauver, malgré notre insistance.

Il y avait là-bas une ambulance ; ils n’ont même pas daigné le transporter dans une autre structure. Nous nous sommes débrouillés tout seuls pour tenter de l’évacuer à l’hôpital de Keur Massar, mais il a rendu l’âme en cours de chemin’’, fulmine-t-il. Blâmant ainsi le cynisme du personnel soignant du poste de santé de Malika et l’inertie de la police de la localité qui enregistre des agressions aux alentours du commissariat.

...Fils de l’imam de Malika Ibrahima Kane, Abdou Razak Kane est divorcé et père d’une fille. Selon les témoignages recueillis auprès de son cousin Abdoul Dème, il avait une bonne réputation. ‘’Il était un graphiste. Il était très connu à Malika. Il a participé à la formation de beaucoup de jeunes aux métiers du multimédia. Moi-même, c’est lui qui m’a formé’’, a-t-il témoigné. Il note, par ailleurs, que les agressions sont devenues monnaie courante dans cette localité. ‘’Ce n’est pas la première fois que des agressions sont enregistrées à Malika. Il ne se passe pas un jour sans qu’une personne ne soit agressée et souvent, ce sont des jeunes qui n’habitent pas la localité qui sont derrière ces agressions’’, confie-t-il. Pour dénoncer cette situation d’insécurité, les jeunes de la commune de Malika ont décidé de battre le pavé dès ce samedi.

 

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