Publié le 16 Oct 2019 - 22:45
MOBILE BANKING ET VOL DE BETAIL

Les nouvelles sources de financement du terrorisme

 

Le ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a organisé, hier, une rencontre avec les acteurs de la presse et des chercheurs en prélude de l’organisation de la 6éme édition du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité prévu les 18 et 19 novembre prochain au CICAD. Il ressort de la rencontre que le financement est le nœud de la lutte contre le terrorisme.

 

Il est nécessaire de comprendre les sources de financement du terrorisme pour pouvoir combattre par ce biais le phénomène. Du moins, c’est l’avis du magistrat Me Cheikh Bamba Niang qui s’intéresse aux flux financiers des terroristes. Il ressort ainsi de ses recherches, que les terroristes utilisent plusieurs moyens pour trouver des financements. Il s’agit, entre autres, de l’extorsion de fonds, du vol et pillages, des dons et des ressources provenant des ONG et fondations. Cependant, les plus importants outils de financement des terroristes, souligne-t-il, sont le mobile Banking et le vol de bétail.

En effet, selon le chercheur, le manque de coopération en termes d’échange de données entre les opérateurs téléphoniques constitue une aubaine pour les terroristes. Ils profitent des différents opérateurs pour faire des transactions illicites sans être inquiétés. ‘’Une personne peut avoir trois numéros de téléphone de trois opérateurs différents et y reçoit des sommes conséquentes d’argent illicite simultanément sans être inquiétée, car les opérateurs ne partagent pas les données d’identification des usagers. Et les terroristes en profitent pour leurs transactions’’, estime Me Niang.

L’autre voie de financement du terrorisme est le vol de bétail.  Dans le vol de bétail, considère-t-il, tout est utile.  Les terroristes profitent de la viande pour se nourrir et de l’argent de vente pour financer leurs activités.

‘’Les défis actuels du multilatéralisme’’

Ainsi, le terrorisme gagne du terrain en Afrique, en dépit des nombreux moyens consentis par les Etats pour son éradication. En effet, malgré l’intervention des groupements de sécurité tels que la force Barkhane, le G5 Sahel et les casques bleus de l’ONU, le Mali, le Burkina Faso et le Nigeria restent confrontés à la violence et peinent à combattre le phénomène. Au même moment, les terroristes s’organisent davantage, mutualisent leurs forces et continuent de faire régner la terreur dans ces Etats. ‘’Beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest sont confrontés à l’insécurité, à cause des mouvements terroristes. On pourrait même dire que les groupes terroristes qui sévissent dans la région ont aujourd’hui leur Cedeao ou leur Union africaine, car ils sont très organisés entre eux. Ils planifient et coordonnent leurs actions ensemble. C’est pourquoi, les gouvernements doivent aussi planifier leurs actions ensemble pour trouver des solutions inclusives à ce fléau’’, a déclaré, hier, Amadou Ba, ministère des Affaires Etrangers et des Sénégalais de l’Extérieur, lors de la rencontre des éditorialistes du forum de Dakar.

Une rencontre annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tiendra les 18 et 19 novembre prochain au Centre International de Conférences Abdou Diouf de Diamniado (CICAD). Pour cette 6éme édition, le thème principal est ‘’Paix et sécurité en Afrique : les défis actuels du multilatéralisme’’. Ainsi, les organisateurs du forum vont réunir chercheurs et acteurs de la paix autour de cette thématique pour réfléchir sur les moyens et voies qu’il faut mettre en place pour trouver des solutions au terrorisme inspirées de la réalité africaine.

ABBA BA

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