Publié le 26 Apr 2014 - 12:07
MOBILISATION ET MISE EN GARDE AU SIÈGE DU PDS

Abdoulaye Wade se positionne en messie

 

Les souvenirs de la mobilisation de 1999 restés frais dans sa tête, Abdoulaye Wade s'est adressé presque en père prodigue à la foule de militants et de citoyens venus le rencontrer à la permanence de son parti. Son discours a été clair-obscur par moments mais il s'est mis dans une  posture de sauveur qui rappelle le messie.

 

Quand 23h s'affichait sur l'horloge, la fatigue avait presque fini d'avoir raison des militants venus nombreux accueillir l'ancien président. Mais lorsqu'une heure plus tard le «Vieux» fait son apparition, ils retrouvent leur énergie du début d'après-midi. Drapé dans un grand boubou traditionnel bleu, une écharpe blanche autour du cou et un bonnet à la marocaine bien vissé sur la tête, Abdoulaye Wade, face à ses partisans, promet de ne pas être long, en se limitant aux grandes lignes ayant motivé son retour, en attendant le meeting annoncé pour la semaine prochaine... 
 
«Quand, le 25 mars (2012), j'ai perdu le pouvoir, j'avais exprimé à Macky Sall toute ma disponibilité à l'accompagner. Mais s'il m'a répondu, c'est parce que c'est vous qui m'avez répondu. Il a préféré suivre une poignée de cinq personnes qui ne représentent rien et qui le mènent sur le chemin de la déviation», attaque-t-il d'entrée.
 
«Non content de cela, il dresse une liste de 25 dignitaires de mon régime pour un soi-disant enrichissement illicite», ajoute-t-il, courroucé. À l'en croire donc, il avait choisi d'aller vivre en France pour ne pas gêner son successeur, mais surtout pour que ce dernier soit le seul comptable de son bilan, pour ne pas dire de «l'absence de résultats». Faisant un peu dans le clair-obscur, Wade déclare que Macky Sall, qui a tout fait pour l'empêcher de venir, devra lui apporter des réponses quand ils seront face à face.
 
Ayant retrouvé ses partisans et une ambiance qu'il connaît parfaitement, l'ex-président se veut également le baromètre des «souffrances» du peuple. «Si je suis venu, c'est parce que j'ai entendu vos gémissements là où j'étais. Je connais toutes les difficultés auxquelles vous faites face», déclare-t-il avant de promettre d’être devant et d'indiquer à la population la voie qui mène vers la résolution de ses problèmes. 
 
A ce stade de son discours, il égrène un chapelet d'«injustices» supposés avoir été commis par Macky Sall à l'encontre des citoyens. «Les étudiants sont privés de l'ensemble des avantages que je leur avais accordés. Les chefs de villages se sont vu arracher les véhicules que je leur avais donnés, alors que cela avait été voté par l'Assemblée nationale. Ils devaient aller devant les tribunaux, malheureusement il n'ont pas vu de leader pour les accompagner», regrette-t-il. 
 
Galvanisé par la foule, il termine par des avertissements, soutenant que celui qui voit une pareille mobilisation a le devoir de lire le message qui lui est envoyé. Au cas contraire, le réveil risque d'être brutal, promet-il. L'ayant vécu en 2012, il sait sans doute de quoi il parle. 
 
BABACAR WILLANE
 

 

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