Publié le 5 Jun 2015 - 12:13
NON EXECUTION DE L’AVIS DU GROUPE DE TRAVAIL DES NATIONS UNIES

Les avocats de Karim Wade chargent le gouvernement 

 

En conférence de presse hier, les avocats de Karim Wade ont invité le gouvernement du Sénégal à exécuter l’avis rendu par le Groupe de travail des Nations unies sur l’affaire Karim Wade. A défaut, des sanctions peuvent lui être infligées.

 

‘’Les avis et recommandations sont une source du droit international et revêtent un caractère obligatoire contre les Etats membres des Nations unies’’. Forts de cet argument, les avocats de Karim Wade estiment que le Sénégal a intérêt à exécuter l’avis du Groupe de travail des Nations unies qui recommande fortement la libération de Karim Wade pour détention ‘’arbitraire’’. Sinon, renseignent les robes noires, les Nations unies ont des moyens pour contraindre le Sénégal à respecter l’avis émis par le Groupe de travail.

‘’Le Sénégal doit faire attention car le Groupe de travail est un organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations unies, or le Sénégal a signé les conventions et pactes internationaux’’, met en garde Me Ciré Clédor Ly. ‘’Les pays qui ont signé l’accord international doivent respecter les décisions du Groupe de travail qui est une émanation des Nations unies’’, renchérit l’avocat français, Me Michel. Donc, pour l’ensemble des avocats de Karim Wade, il ne s’agit pas d’un simple avis, comme tente de le faire croire le gouvernement. Mais, argue Me Ly, ‘’la décision est fondée pratiquement sur notre droit’’.

C’est pourquoi ils se réjouissent de la décision. Pour Me Seydou Diagne, ‘’c’est une victoire totale’’ pour Karim, lorsque les Nations unies viennent conforter la Cour de justice de la Communauté des Etats d’Afrique qui avait rendu une décision favorable à leur client. Toutefois, la joie des avocats semble être quelque peu allitérée par la réaction du gouvernement qui évoque la légalité des recommandations du Groupe de travail. A ce propos, Me Demba Ciré Bathily qualifie la sortie du ministre de la Justice de ‘’très malheureuse et très maladroite’’.

‘’Comment on peut tenir de tels propos à l’endroit des Nations unies avec qui on collabore’’, se demande l’avocat. Pour Me Madické Niang, c’est tout simplement ‘’inélégant’’, d’autant plus que le Garde des Sceaux est membre de la Cour pénale internationale (CPI). L’ex-ministre des Affaires étrangères d’ajouter : ‘’On foule au pied les règles et valeurs qui font que le Sénégal était un pays admiré et respecté.’’ Sur sa lancée, il a soutenu ‘’qu’au lieu de répondre à des interpellations sur les arguments, le gouvernement jette le discrédit sur une entité des Nations unies’’. ‘’On veut les salir parce que le droit a été dit’’, martèle Me Madické Niang tout en invitant à la raison. ‘’Le Sénégal doit corriger et revoir son langage vis-à-vis des Nations unies. C’est un langage ordurier qu’ils ont utilisé’’, renchérit Me Ly.

L’avocat invite la Cour suprême à tirer les conséquences de l’avis du Groupe de travail. De ce fait, il exige la libération ‘’immédiate’’ de Karim Wade. Surtout que, selon les conseils, ‘’depuis la publication de l’avis du Groupe de travail, chaque minute de détention du prisonnier politique Karim Wade est un acte internationalement illicite perpétré par l’État du Sénégal, engageant ainsi sa responsabilité’’. C’est pourquoi ils se disent déterminés à faire appliquer les recommandations, car ‘’la séquestration arbitraire doit cesser immédiatement’’.

VIVIANE WADE

‘’Naturellement, je souffre’’

L’ex-Première Dame, Viviane Wade n’en peut plus de voir son fils Karim Wade en prison. Interpellée hier, à la fin de la conférence de presse des avocats de son fils, elle a lancé un véritable cri du cœur, en laissant entendre qu’elle souffre. ’’Je veux que tout le monde soit libéré. Je pense Beaucoup à Pouye. Qu’est-ce qu’il fait dans cette affaire. Je pense à Bibo Bourgi également. Si on cherche la richesse, il y a d’autres libanais qui sont riches’’, a lancé avec rage la mère de Karim Wade qui n’a pas manqué de lancer son grain de sel dans la polémique soulevée par la relaxe de Aïda Ndiongue. ‘’Pourquoi proteste-t-on contre un tribunal qui libère Aida Ndiongue ?’’, s’est-elle demandé. Et de poursuivre : ‘’Je crois qu’on commence à avoir honte. J’ai honte. Naturellement, je souffre que Karim soit en prison. Je souffre encore plus dans quoi le Sénégal tombe’’

FATOU SY

 

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