Publié le 8 Sep 2017 - 19:16
OCCUPATION DES ESPACES SOUS HAUTE TENSION

La Senelec va sévir 

 

Sensibiliser les populations et les autorités publiques, c’est l’objectif que s’est fixé la Senelec, à propos de l’occupation des espaces sous haute tension. Hier, lors d’une visite, son Directeur général, Mouhamadou Makhtar Cissé, a aussi annoncé des sanctions à l’endroit de toute personne qui priverait sa société de ses servitudes.

 

La Senelec veut attirer, régulièrement, l’attention des populations qui vivent sous les lignes à haute tension qui transportent l’électricité à travers son réseau. C’est ce qu’a fait savoir hier son Directeur général Mouhamadou Makhtar Cissé, lors d’une visite d’installations. ‘’C’est une opération d’information et de sensibilisation à l’endroit des autorités publiques qui sont impliquées dans le processus, notamment ceux du commandement territorial. Il s’agit, entre autres, des préfets, sous-préfets, etc. Mais le plus important, c’est de sensibiliser les populations par rapport aux risques’’, a-t-il expliqué à l’entame du périple, au poste de haute tension de Hann. Selon le Dg de la Senelec, beaucoup de personnes vivent sous les fils à haute tension. ‘’C’est un problème récurrent difficile à solutionner. Mais cela devient de plus en plus un défi de sécurité nationale’’, a-t-il indiqué.  

En effet, à côté du poste de Hann, se situent des bâtiments en construction, malgré les mises en garde des responsables de la Senelec. ‘’Cette personne a construit son immeuble en toute illégalité sur une surface ou passent des kilomètres de câbles qui alimentent Dakar. Au-delà du problème de sécurité que ça pose, il y a également celui de la qualité de service. En plus, ce poste est saturé et nous avons prévu de faire son extension. Il y a le terrain et cette construction va rendre impossible ce travail’’, a renchéri Mouhamadou Makhtar Cissé. Et ce lieu n’est pas le seul endroit près d’un poste ou d’un fil à haute tension occupé par les populations. De Hann à Kounoun où se trouve le dernier poste installé de la Senelec, en passant par Ford B et Dalifort, toutes les servitudes sont occupées, soit pour habitation, soit pour des activités économiques. ‘’Le poste de Kounoun alimente Diass, Mbour et l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD). On a libéré 65 mètres de bande, en dédommageant les propriétaires des titres fonciers touchés. Il y a une seule personne qui avait refusé d’être dédommagée. Cependant, on a remarqué que ces dernières années, les gens commencent à construire’’, a regretté M. Cissé.

Priver d’électricité toute personne sous les servitudes de Senelec

Pour faire face à l’occupation anarchique des espaces sous haute tension électrique, le Dg de la Senelec a soutenu qu’il faut que des ‘’mesures radicales’’ soient prises. ‘’Ce fléau expose tout le pays. Un incident au Sénégal peut impacter la Mauritanie, le Mali, etc. Il est temps que cela cesse. Il y a eu des déguerpissements dans les autres zones du pays et cela se fera aussi à Dakar’’, a-t-il précisé. Vu que Senelec ‘’n’est pas dans la boucle’’ des procédures de délivrance d’autorisation de construire, son patron est déterminé à sanctionner. ‘’Ce que nous avons décidé, nous, est que celui qui construit sur nos servitudes, nous ne pouvons pas l’alimenter en électricité. C’est une décision que j’ai prise et nous avons fait des notes pour interdire de donner de l’électricité à ceux qui ne respectent pas nos servitudes. Nous invitons également nos collègues de la SDE à nous suivre dans ce combat pour qu’ensemble, nous puissions assurer la sécurité des Sénégalais. C’est la moindre des choses’’, a dit M. Cissé.

Il faut noter que les lignes de haute tension sont établies, selon le secrétaire général de la Senelec Abdoulaye Dia, suivant des normes réglementaires, avec des décrets signés par le pouvoir public. ‘’Il ne doit y avoir aucune activité humaine en-dessus ou au-dessous de ces fils. On parle souvent de 16 mètres au-dessous de la ligne. Cela, pour nous permettre d’abord de faire notre travail de maintenance en passant sous les lignes sans difficulté, sais aussi de sécuriser les populations’’, a-t-il indiqué. Ces lignes sont alimentées par un courant qui est de 90 000 ou 225 000 volts. ‘’Si elles touchent une personne, elle sera sur le coup carbonisée. En plus, le fil est lourd, il doit peser 500 kg. Ce qui constitue un risque car il peut se couper, parce qu’il est vétuste, agressé, et aussi à cause d’un vent violent. Si cela se produit, vu qu’ils sont tirés des deux côtés des pilonnes, ils vont tourner et trancher tout ce qui se trouve sur leur chemin’’, a expliqué M. Dia. Selon lui, il y a plusieurs dangers liés à la fréquentation de ces lignes, sans pour autant parler des radiations électromagnétiques qui surplombent la tête des gens qui habitent ces espaces. Il a ainsi rappelé que, depuis 2004, la Senelec fait des visites de sensibilisation.   

MARIAMA DIEME

 

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