Publié le 16 Jun 2022 - 18:13
PACASEN, PROGEP, ADEM II, PPCS…

L’ADM brasse des milliards de FCFA

 

Depuis 24 ans, l’Agence de développement municipal (ADM) s’emploie à accompagner les communes et œuvre à l’opérationnalisation de la politique de décentralisation au Sénégal. Actuellement, elle pilote de nombreux programmes autour de la lutte contre les inondations, l’éducation et l’environnement, entre autres, pour environ 500 milliards F CFA.

 

L’Agence de développement municipal (ADM) a été créée, le 8 juillet 1997, par la volonté commune de l’État et de l’Association des maires du Sénégal (AMS), en accord avec les partenaires techniques et financiers, en vue de venir en aide aux différentes communes composant l’architecture administrative et institutionnelle du Sénégal.

Depuis lors, elle œuvre à l’opérationnalisation de la politique de décentralisation au Sénégal qui s’est davantage approfondie, avec l’avènement, en 2013, de l’Acte 3 de la décentralisation. C’est la raison pour laquelle l’ADM met tout en œuvre, de manière générale, pour promouvoir le développement territorial et, de façon plus spécifique, pour contribuer au renforcement des capacités stratégiques, financières, administratives et techniques des collectivités territoriales. Elle essaie aussi d’accompagner les collectivités territoriales et leurs regroupements dans la mobilisation des ressources, de faciliter la coopération entre territoires et la promotion de l’intercommunalité, et de concevoir et d’exécuter des projets et programmes de développement au profit des territoires.

C’est dans ce cadre qu’est intervenue, hier, la signature de la convention de partenariat entre l’ADM et le Programme de développement de la microfinance islamique au Sénégal (Promise). En marge de la cérémonie, le DG de l’ADM, Cheikh Issa Sall, a fait remarquer que la structure qu’il dirige repose essentiellement sur l’appui institutionnel, en termes de renforcement de capacités, pour améliorer l’organisation, la gestion administrative, technique et financière des municipalités et des structures intercommunales, ainsi que la réalisation et l’entretien des infrastructures et équipements municipaux et intercommunaux.

A ce jour, renseigne Cheikh Issa Sall, l’ADM a capitalisé une expérience avérée dans le domaine du développement territorial, notamment par la mise en œuvre de projets et programmes dont les plus connus sont le Programme d’appui aux communes (Pac), pour près de 62 milliards F CFA, entre 1998 et 2005, le Programme de renforcement et d’équipement des collectivités locales (Precol) pour près de 87 milliards F CFA, entre 2007 à 2013, la 1re phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep) pour environ 58 milliards F CFA, de 2012 à 2019.

À l’heure actuelle, poursuit-il, l’ADM exécute, pour le compte de l’État du Sénégal, le Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), d’un coût de 130 milliards F CFA (mobilisés avec le concours de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement (AFD), qui polarise 123 communes et villes ; le Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (SERRP), pour un financement de 15 milliards F CFA, avec l’appui de la Banque mondiale ; le Projet de protection côtière de Saint-Louis (PPCS), pour un financement de 10,5 milliards F CFA de l’AFD ; la 2e phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep II), pour environ 80 milliards F CFA de la BM et 15 milliards F CFA mobilisés en phase d’urgence par l’État du Sénégal.

L’ADM, selon toujours Cheikh Issa Sall, exécute en maitrise d’ouvrage déléguée, pour le compte du ministère de l’Éducation nationale du Sénégal, le Projet d’appui au développement de l’enseignement moyen au Sénégal phase II (Adem II) avec un financement de 9,800 milliards FCFA de l’AFD, pour la période de 2022 à 2026.

‘’Sous ce même registre, l’ADM a adopté son Plan stratégique 2016-2025, qui lui a ouvert de nouveaux chantiers, afin de mieux adapter son offre de service au profit des collectivités territoriales, en tenant compte des opportunités offertes par l’Acte 3 de la décentralisation. Cette adaptation contextuelle a été à l’origine de la formulation du Projet de financements innovants des territoires (Profit, en abrégé), à travers lequel l’ADM œuvre pour permettre aux collectivités territoriales d’accéder, entre autres, au marché financier, au fonds vert, de développer le partenariat public-privé et de recourir à l’emprunt bancaire’’, précise M. Sall.

‘’Concernant la microfinance islamique, nous sommes à moins de 1 %, en termes de ressources mobilisées’’

En outre, la nouvelle convention, selon Cheikh Issa Sall, va poser les jalons d’un partenariat gagnant-gagnant, pour les cinq prochaines années, entre les deux structures administratives en vue d’apporter son appui aux projets d’investissement des collectivités territoriales. Les deux structures, poursuit-il, vont travailler en synergie et conjuguer leurs efforts, pour étudier les voies et moyens de renforcer et d’améliorer davantage les ressources des femmes et des jeunes opérateurs économiques, sous la houlette des collectivités territoriales.

‘’La complémentarité des missions du Promise et de l’ADM concourant, entre autres, à permettre à nos collectivités territoriales de tirer le maximum de profit des financements que vous octroyez, est un motif pertinent pour l’établissement d’un partenariat entre nos deux institutions. Ce partenariat nous offrira sans doute l’opportunité de partager nos expériences communes et de conjuguer nos efforts pour l’atteinte des objectifs qui nous sont assignés et qui visent, in fine, la satisfaction des besoins et l’amélioration des conditions de vie des populations. L’ADM ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre de l’ensemble des activités prévues dans le cadre de notre partenariat’’, promet le DG de l’ADM.

Selon la coordinatrice du Programme de développement de la microfinance islamique au Sénégal (Promise), la Banque islamique de développement du Sénégal (BID) est le bailleur qui accompagne l’État du Sénégal dans le cadre d’un programme, avec une convention d’un montant de 47 milliards F CFA. Il est constitué de trois composantes que sont : le soutien à l’élaboration d’un cadre réglementaire de la microfinance islamique, le renforcement des capacités des bénéficiaires et des institutions partenaires et la ligne de microfinance islamique qui constitue plus de 80 % du financement, souligne Fatou Diané Guèye.

‘’En réalité, la problématique du financement au Sénégal reste la disponibilité financière, autrement dit la liquidité. Nous nous sommes dit qu’il serait nécessaire, en plus d’encadrer, de former et d’appuyer, mais aussi de mettre sur place une ligne qui permettra nécessairement d’observer une mise en œuvre des connaissances. C’est pour cela que, dans le cadre de notre convention avec la BID, 80 % des ressources sont destinées aux financements. La BID est un partenaire, alors que l’État du Sénégal se positionne comme un acteur qui veut faire de la promotion de la microfinance islamique une réalité au Sénégal. Demain, nous aurons d’autres partenaires. Il y en a qui se signalent. Nous sommes en pourparlers pour élargir le champ pour avoir d’autres ressources’’, indique la coordinatrice.

Fatou Diané Guèye ajoute que, dans le domaine de la microfinance dans sa globalité, l’Afrique est mal positionnée. ‘’Aujourd’hui, je pense qu’en termes de ressources mobilisées, nous sommes à moins de 1 %.  Or, la première puissance de la finance islamique dans le monde est l’Angleterre. Si on sait que ce n’est pas un pays musulman, on comprend nettement qu’il y a beaucoup de choses à faire, à savoir une mobilisation des ressources vers nos pays qui sont par excellence des pays musulmans’’. 

CHEIKH THIAM

 

 

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