Publié le 8 May 2019 - 23:37
PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT

32 établissements scolaires au cœur du combat

 

Préserver l’environnement en éduquant les plus jeunes. C’est la nouvelle mission du cabinet Nexus, en partenariat avec l’Union européenne qui met à contribution 32 établissements de Dakar.

 

Les enfants sont l’avenir. Chose que le cabinet Nexus a bien compris, en misant sur l’éducation et la sensibilisation de ces derniers sur l’impact des déchets sur l’environnement.  A cet effet, des élèves de 6e, 1re et terminale du lycée Saidou Nourou Tall ont bénéficié d’un atelier de formation et d’échanges sur initiative du cabinet de communication Nexus et des responsables dudit établissement. Jeter les ordures dans une poubelle et non dans la rue, acheter une bouteille de boisson au lieu de plusieurs, quelques gestes anodins qui, pourtant, préservent le cadre de vie. Réactifs, jeunes filles et garçons ont montré leur intérêt pour le sujet, tant par leurs réponses que par leurs propositions pour sensibiliser l’homo senegalensis au respect de l’environnement.

‘’Un jour, j’ai dû garder ma tasse de café dans mon sac, de chez moi jusqu’à l’école, parce qu’il n’y avait aucune corbeille sur le chemin. Je pense que cela aussi, c’est un problème. Il faudrait qu’il y ait plus de poubelles dans les rues, afin de pousser les gens à adopter les meilleures comportements’’, lance Aïssatou Dieng, élève en classe de 1re.

Force est de constater que le Sénégalais lambda a une philosophie de la rue qui lui est propre. ‘’La rue n’appartient à personne. J’y fais ce que je veux’’, a-t-on l’habitude d’entendre. Sauf qu’après, les conséquences sur la santé, telles que la prolifération du paludisme, ne se font pas attendre. Raison pour laquelle le formateur du jour, Idrissa Diatta, spécialiste en environnement, estime que la résolution de ce problème passe par l’éducation et la sensibilisation certes, mais qu’il s’agit, avant tout, d’une décision personnelle.

Pour leur part, les enseignantes du lycée Saidou Nourou Tall, présentes à l’atelier, pointent du doigt ‘’une société sénégalaise qui, aujourd’hui, mange dans les rues’’.

Un aspect à prendre en compte dans les politiques publiques, selon elles, qui devraient multiplier les poubelles dans tous les espaces publics, y compris dans les bus.

Par ailleurs, Saphie Ly, journaliste et directrice du cabinet Nexus, soutient que le nouveau mode de vie des femmes n’est pas à exclure. ‘’Aujourd’hui, les femmes préparent moins pour la famille. La femme sénégalaise travaille, au même titre que l’homme, ce qui n’était pas le cas, il y a plusieurs années. Les femmes commandent beaucoup plus à manger, ce qui induit la multiplication des déchets, puisque ces plats arrivent dans des emballages’’, fait-elle remarquer.

Une nouvelle approche déclinée

A ce jour, les statistiques de la Banque mondiale font état d’une production de 2 milliards de tonnes de déchets par an dans le monde, dont 44 % sont des restes alimentaires, 12 % du plastique et 17 % du papier. Si rien n’est fait, une augmentation de 70 %, chaque année, se profile à l’horizon. Au-delà de la sensibilisation, la transformation des déchets était également à l’ordre du jour.

En effet, l’Afrique subsaharienne en produit 174 millions de tonnes par an. Partant du fait que 90 % des déchets sont mal gérés dans les pays à faibles revenus, l’environnementaliste Idrissa Diatta a tenu à montrer aux élèves qu’il faut valoriser ces déchets, ce qui passe d’abord par un tri. ‘’Une tonne de déchets plastiques peut servir à confectionner 2 600 vestes, une tonne de métal donne 260 vélos et une tonne de verres jetés peut donner 2 860 bouteilles. Voici des possibilités que tout gouvernement devrait exploiter et en profiter pour créer des emplois’’, explique-t-il.

Ainsi, cette valorisation de la matière peut s’accompagner d’une valorisation agricole (fabrication d’engrais et même artistique par la fabrication d’œuvres d’art). ‘’L’Etat a le devoir régalien de tout mettre en œuvre pour garder propre le Sénégal. En plus de la sensibilisation, il faut penser à des alternatives. Penser aussi à des instruments juridiques. Aujourd’hui, nous changeons d’approche, en passant par les enfants, car ce pays est entre leurs mains’’.

Cette activité entre dans le cadre d’un projet de l’Union européenne pour le soutien à la préservation de l’environnement. Il s’étend à 32 écoles de Dakar, Pikine et Guédiawaye pour apprendre aux élèves la gestion et le tri des déchets, en collaboration avec les éducateurs. ‘’Quand on parle de changement de comportement, il va de soi que le plus porteur, c’est d’investir dans la jeunesse. Une fois adultes, ils seront plus sensibles et mieux éduqués et éviteront les erreurs du passé. Derrière cette première phase pilote, il y a un objectif plus vaste qui est visé. Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus la gestion de la décharge de Mbeubeuss, mais d’aller à la base, sensibiliser les producteurs de déchets, en plus de leur apprendre la transformation. La phase suivante sera de multiplier les points de collecte et de transformation’’, détaille Saphie Ly.

 Le lycée Saidou Nourou Tall avait entamé la transformation des déchets en engrais pour le micro-jardinage. Il va bénéficier, grâce au projet, de l’expertise d’un cabinet d’environnementalistes. Il est prévu la visite d’une usine de tri et de transformation des déchets, des séances de reboisement et une compétition interscolaire entre les 32 écoles sélectionnées.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

 

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