Publié le 23 Jan 2013 - 09:05
PRESTATION DE SERMENT DE BARACK OBAMA

Ousmane Sène note un discours ‘’fin, subtile et intelligent’’

 

 

Le professeur Ousmane Sène, Directeur de Warc (Warc Africain Research Center), fait une lecture du discours du président des États-Unis. Il juge le discours très fin, subtil et intelligent, mais à travers lequel nous sentons se déployer la politique que Barack Obama entend mettre en œuvre à l’intérieur des États-Unis.

 

‘’Tout d’abord, il a commencé par rappeler les premiers mots de la déclaration d’indépendance des États-Unis : ''We the people, nous, le peuple américain’’, Dieu nous a créés égaux et Dieu nous a dotés d’un certain nombre de prérogatives, parmi lesquelles la vie, la liberté et la quête du bonheur’’. Ensuite, il a rappelé l’expression ‘’We the people‘’ dans un certain anonymat qui a été remplacé par la ‘’You and I'' ; ‘’non seulement il s’interpelle, mais il interpelle chacun et tout individu à l’intérieur des États-Unis. Ce qui fait que l’anonymat, nous, devient vous et moi et chacun se sent responsable, impliqué. L’accent a été mis sur l’unité et sur le fait que tous les américains, de quelque bord qu’ils puissent venir, quelque soit leur foi religieuse, la couleur de leur peau, leur inclination ou préférence sexuelle, ont droit au même traitement parce qu’ils ont le même droit : le fait d’être Américain. Et ça, il l’a modulé de plusieurs façons.

 

L'immigration : le point fort

 

Pour montrer qu'il n'y a pas de discrimination, il a laissé lire un très beau poème décliné par un Américain d’origine espagnole, c'est-à-dire appartenant à la communauté des américains d’origine latino qui est doublement dans une situation d’exclusion et d’isolement. Des gens qui veulent que l’Amérique les reconnaisse en tant que citoyens et qu’ils ne soient plus des gens qui courent et se cachent face à la police parce qu’ils n’ont pas de papiers. C’est un artiste mais un artiste homosexuel, qui retrace le parcours de sa famille, de sa maman qui travaillait 20 heures à nettoyer pour qu’il puisse aller à l’école. Il y a eu par la suite, le prêtre qui a donné un discours d’unité évoquant Martin Lutter King dans sa quête d’unité mais aussi déclinant son oraison en anglais et terminant en espagnol : tout ça est significatif et quand on dit que dans ce second mandat Barack Obama fera tout pour régler le problème de l’immigration, c’est le point fort.

 

Il a aussi évoqué les autres points qui créent désunion aux États-Unis. Notamment ceux du droit des pauvres à avoir le minimum pour être au soleil ; c’est le clivage qu’il y a entre les républicains et les démocrates. Il n’est pas revenu sur les questions internationales. Un discours national ce serait en filigrane quelque part : ce que l’Amérique fait, elle le fait pour elle-même mais aussi pour le reste du monde. Peut-être qu'il y aura des interventions, des attitudes, des comportements qui donneront un peu des indications quant à la politique internationale, encore qu’il est rappelé que les gens qui sont en Asie, en Afrique et qui aspirent à la démocratie ont besoin d’être aidés. Il y a eu cette allusion très rapide à l’aspiration à la démocratie en Afrique et dans les pays asiatiques. C'est un discours de la politique nationale des États-Unis, adressé au peuple américain, donc l’accent est mis sur la préoccupation interne du pays’’.

 

Aida DIÈNE

 

 

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