Publié le 17 Jan 2021 - 02:36
PROJET ‘’AFRI’KIBAARU’’

La diffusion de RFI en mandekan et en fulfulde renforcée

 

RFI mise sur les langues africaines en vue d’être à la fois une radio internationale et de proximité. D’où l’installation, à Dakar, de la rédaction de RFI en mandekan et en fulfulde qui propose une nouvelle offre éditoriale.

 

RFI continue de renforcer son offre éditoriale en langues africaines. Son projet ‘’Afri’Kibaaru’’, mis en œuvre par France médias monde et CFI, et financé par l’Agence française de développement (AFD), prévoit ‘’une montée en puissance’’ des mesures d’audiences permettant de connaître l’impact des décrochages en mandekan et en fulfulde auprès des locutrices et locuteurs concernés, tant à travers le réseau FM et ses ondes courtes, qu’à travers son vaste réseau de radios partenaires.

Ainsi, depuis le 14 décembre 2020, la rédaction de RFI en mandekan et en fulfulde, installée à Dakar, propose une nouvelle offre éditoriale composée de 2 heures quotidiennes de programmes dans chacune des deux grandes langues, déclinés également sur le numérique. ‘’Elle vise à favoriser la liberté d’expression, le débat public, en particulier autour des objectifs de développement durable (ODD), à dynamiser la participation citoyenne et le dialogue entre les cultures et à contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes’’, renseigne-t-on dans un dossier de presse transmis à ‘’EnQuête’’, après une conférence de presse en ligne. 

‘’Le mandekan et le fulfulde sont deux grandes langues parlées dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et aussi centrale, où nous sommes déjà très suivis en français... Mais dans la plupart de ces pays, le français n’est pas une langue maternelle. Donc, si nous voulons toucher un public encore plus large, nous devons aller à la rencontre des auditeurs dans leur propre langue’’, a déclaré la présidente­-directrice générale de France Médias monde, Marie Christine Saragosse. ‘’Notre démarche est d’ailleurs souvent ressentie comme un signe de reconnaissance, de respect, et même de dialogue entre les cultures, et c’est vrai ! Ce dialogue, sous toutes ces formes, est au cœur de notre action. Face à tous les obscurantismes, nous opposons cette écoute de l’autre, cette possibilité de s’exprimer librement et d’avoir accès, dans la langue qu’on maîtrise le mieux, à une information indépendante et honnête. L’accès à une information libre est, selon l’OCDE et l’ONU, un facteur du développement’’, a-t-elle poursuivi.

Il s’agit, avec ce nouveau dispositif d’antenne, d’inclure ‘’pleinement’’ les langues africaines, et singulièrement celles parlées dans la région du Sahel, sur les antennes de RFI.

Selon la directrice de RFI, Cécile Mégie, cette initiative répond également à l’enjeu essentiel de la stabilisation dans cette région du continent africain. ‘’L’écoute de RFI permet non seulement de comprendre que le débat est possible, que des opinions multiples existent, mais aussi que le dialogue peut se nouer et être productif. Santé, éducation, culture, protection de l’environnement, égalité entre les femmes et les hommes, liberté d’expression sont des thématiques clés du développement durable au cœur de nos antennes qui donnent accès à une information rigoureuse et indépendante’’, a-t-elle estimé.

L’enjeu est également de toucher les auditrices et auditeurs à la fois dans les zones rurales les plus reculées, mais aussi les centres urbains les plus équipés, sans oublier les diasporas dans le monde entier. En effet, le succès de RFI en français en Afrique a une limite naturelle : celle de la maitrise et la compréhension de la langue française sur le continent africain, elle-même souvent liée à l’illettrisme frappant tout particulièrement les femmes et les jeunes.

Dakar est au croisement des cultures. Ainsi, en s’implantant dans la capitale sénégalaise, la rédaction de RFI en mandekan et en fulfulde bénéficie du passage des décideurs, artistes, sportifs qui parlent ces deux langues. Elle se rapproche aussi des principaux pays où vivent ses auditeurs. Selon elle, Dakar, c’est le ‘’lieu idéal’’ pour fabriquer la radio de proximité.

Pour produire ces contenus, la rédaction en mandekan et en fulfulde est composée d’une trentaine de journalistes et techniciens originaires notamment du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, de Guinée et de Côte d’Ivoire. ‘’L’équipe, dont la moyenne d’âge est de 31 ans, est paritaire’’, selon la note de radio. Elle s’appuie sur un réseau d’une vingtaine de correspondantes et correspondants à travers l’Afrique de l’Ouest et dans le monde.

BABACAR SY SEYE

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