Publié le 17 Aug 2012 - 21:49
RÉSULTATS DE LA PREMIÈRE SESSION DU BFEM 2012

Pourquoi Dakar est première à la queue

Les résultats de la première session du BFEM ont placé la région de Dakar en queue du peloton, avec un taux de réussite de 32,5%. Selon qu'on soit du côté des pouvoirs politiques ou des syndicalistes, l'on tente de donner une explication à cet état de fait.

 

La longue grève des syndicats d’enseignants a-t-elle des conséquences désastreuses sur les résultats du brevet de fin d’études moyennes (BFEM) ? Même si certaines régions comme Ziguinchor et Sédhiou ont eu de bons résultats, malgré les nombreuses perturbations, avec respectivement des taux d’admis de 76,13% et 63,77%, d’autres comme Kolda, Kédougou Tambacounda et Matam ont réalisé de très bons résultats, dépassant plus de 45%. Le plus faible taux a été noté dans la région de Dakar, qui a obtenu 32,5% d’admis, suivie par les régions de Fatick, 39,30% et Diourbel, 40,72%. Pourquoi la région de Dakar s'est retrouvée avec le plus faible taux d’admis à la première session du baccalauréat 2012 ?

 

Selon Mor Arame Dieng de la direction des examens et concours, ce sont les perturbations qui sont beaucoup plus notées à Dakar qui seraient à l’origine de ce faible pourcentage. “Comme il s’agit de deux sessions, on ne pourra savoir les performances réelles de chaque région qu’à l’issue de la deuxième session prévue le 4 octobre prochain. Mais si la tendance actuelle continue, on se retrouvera avec de très bons résultats“, commente-t-il. Concernant les régions de Ziguinchor et de Sédhiou où les résultats sont plus favorables, il explique que les perturbations étaient assez minimes et dans ces zones, les enseignants n’hésitent pas à organiser des cours de rattrapage avec leurs élèves ; ce qui n’est pas le cas à Dakar.

 

Mais, selon le chargé des revendications du CUSEMS, Dame Mbodj, c’est le CUSEMS qui mobilise le plus à Dakar et ses camarades ont observé une grève pendant cinq mois. “En réalité, nous ne pouvons pas dire que la grève n’a pas de répercussions sur les examens. Mais, il ne faut pas s’arrêter sur la seule explication que ce sont les enseignants qui sont responsables“, s’est-il défendu. Pour lui, pour que l’analyse soit beaucoup plus pointue et que les syndicats soient tenus comme les principaux responsables, il faut faire une évaluation des résultats des écoles privées qui sont très nombreuses à Dakar et ceux des écoles publiques où la grève a été notée. Le chargé des revendications du CUSEMS désigne comme principal responsable l’État du Sénégal qui a en charge la gestion de l’école. “Pour dire concrètement que les faibles résultats à Dakar sont liés à la grève ou pas, il nous faut faire le point. Nous sommes en train de collecter les résultats. S’il y a des conséquences liées à la grève, nous ne pouvons pas les évaluer présentement parce qu’il y a beaucoup d’éléments qui nous manquent“, explique-t-il.

 

Le modèle de réussite n’est plus l’école

 

Pour situer la responsabilité de ce taux faible noté à Dakar, selon Dame Mbodj, il faut analyser de fond en comble la situation entre les différentes composantes du système éducatif que sont l’État, les enseignants, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes. D’autres facteurs en dehors des grèves expliquent, selon lui, cette contre-performance. “Nous sommes dans un pays où les références ne sont plus les universitaires, mais un lutteur ou un chanteur du coin ; et cela est plus remarquable à Dakar. Ils ne sont plus aussi motivés qu’avant. Avant, chacun avait un modèle de réussite. Mais aujourd’hui, le modèle de réussite, ce n’est plus l’école et ce qui était à l’époque une contre-valeur est érigé en valeur“, déplore-t-il. Le degré de motivation des élèves a aussi largement baissé ainsi que le taux de réussite d’une manière générale, conclut Dame Mbodj.

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

 

 

 

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