Publié le 25 Apr 2023 - 22:40
RAC DU ME2DTE

Les réalisations et les défis d’Alioune Ndoye

 

La Revue annuelle des performances, édition 2023, du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique a permis à Alioune Ndoye de dresser son bilan sans oublier les défis qui attendent son ministère.

 

La Revue annuelle des conjointes (Rac), édition 2023, du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique (ME2DT) a eu lieu hier. Lors de cette rencontre, le ministre Alioune Ndoye a rappelé qu’au niveau mondial, beaucoup d’aléas continuent de ralentir les progrès sur les objectifs de développement durable. Il s’agit principalement des impacts du changement climatique, de la pandémie à Covid-19 et du conflit en Ukraine qui limitent encore la portée des actions entreprises, particulièrement sur le continent africain.

Au plan national, selon lui, cette situation a eu d’énormes répercussions sur les projections de croissance. Toutefois, pour inverser la tendance et demeurer dans la voie de l’émergence, le Sénégal reste constant dans ses engagements en matière d’environnement, au moment où il entame le processus de formulation de son Plan national de développement (PND) et du troisième Plan d’actions prioritaires (PAP3 2024-2028) du Plan Sénégal émergent.

Dans ce cadre, son ministère s’est toujours attelé à assurer la protection, la restauration des forêts et des sols, la conservation de la biodiversité, la lutte contre les pollutions et nuisances, et à accompagner les programmes d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Ces orientations mettent en exergue la place de l’environnement dans l’économie nationale, notamment au vu de sa contribution dans la satisfaction des besoins de base, aussi bien en milieu urbain que rural.

Dans ce sens, exprimé à travers les initiatives des acteurs dans les différents secteurs, l’objectif visé, d’après M. Ndoye, est de renforcer la sécurité environnementale, un des piliers essentiels pour garantir le développement et assurer la stabilité sociale, conformément à la vision du président de la République. ‘’Vivre dans un environnement sain, disposer durablement de ressources forestières, de terres fertiles ou d’eau en qualité et en quantité suffisante, et aussi réduire les risques climatiques demeurent notre défi quotidien.

C’est pourquoi les enjeux qui en découlent ont induit une forte mobilisation de moyens au cours de l’année 2022, avec comme aboutissement plusieurs actions concrètes articulées autour de la lutte contre les effets néfastes du changement climatique à travers le financement de projets structurants, la lutte contre les pollutions et les nuisances avec le suivi des plans de gestion environnementale et sociale, la surveillance de la qualité de l'air, la caractérisation des rejets d'eaux usées industrielles, la préservation de la biodiversité dans les parcs nationaux, réserves et aires marines protégées, la protection et l’aménagement des forêts par la lutte contre les feux de brousse, le reboisement, la mise en défens et la régénération naturelle, la restauration des terres dégradées, etc.’’, a listé le ministre.

Sous ce rapport, en attendant la présentation détaillée des résultats obtenus, il a mentionné quelques progrès réalisés, en mettant le curseur sur les actions qui ont un fort impact positif direct sur la société, à savoir : l’élargissement de l’éventail de la participation, notamment grâce à une ouverture plus large vers la société civile, le privé et les collectivités territoriales. À ce sujet, une orientation politique forte a été donnée par le président de la République à travers le PSE-vert qui constitue aujourd’hui une réponse pratique à la problématique de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, par le moyen du verdissement de l’économie. Le coût global du premier lot de projets est estimé à près de 340 milliards F CFA.

Il a aussi cité le relèvement du budget du ministère qui a connu une hausse de 44 % pour surtout renforcer les actions de reforestation et de lutte contre les pollutions et les nuisances, à travers le programme Xéyu Ndaw Ñi, la mobilisation dans le cadre de la finance climatique de près de 35 millions de dollars américains au profit de projets dans différents secteurs, pour la mise en œuvre de la Contribution déterminée nationale (CDN), l’amélioration du taux de couverture en aires marines protégées, passé de 2,88 % en 2021 à 4,19 % en 2022, pour contribuer à la résolution des problèmes relatifs à la disponibilité des ressources halieutiques de plus en plus préoccupante au Sénégal, la poursuite des actions en matière de protection côtière par le biais de solutions fondées sur la nature, notamment la reconstitution du couvert végétal au Delta du Saloum et en Basse-Casamance, le suivi permanent des cas de grippe aviaire suite à l’apparition de foyers chez les oiseaux au cours de ces dernières années.

‘’La protection sociale a donc toujours été la finalité de la politique environnementale, en vue de garantir aux populations une production durable de biens et services, et un cadre de vie adéquat. Dans ce contexte, nos réalisations ont permis d'éviter et de séquestrer respectivement 301 175 et 3 273 t équivalant CO2, de réduire de 17 % les superficies brûlées par les feux de brousse et de 28 % du nombre de cas, d’augmenter de 11 % les superficies reboisées et/ou régénérées, et de 1,5 % les superficies de forêts sous gestion durable par rapport à 2021. Dans le même registre, au niveau des aires protégées, 75 % des espèces clés menacées bénéficient d’un programme spécifique de suivi, soit une augmentation de 14 %.

Aussi, pour parvenir à ces résultats, les stratégies déployées ont permis d’avoir un taux d'exécution budgétaire global de 85 % et d’exécution technique de 80 %, donc un bilan très encourageant. Bien entendu, certaines difficultés réduisent la portée de nos interventions. En effet, compte tenu de la conjoncture économique mondiale, les moyens et mécanismes mis en place ainsi que les instruments et les ressources qui doivent accompagner les programmes et augmenter les avantages socioéconomiques, sont encore insuffisants. Par conséquent, à l’image de la plupart des pays, le déséquilibre entre la demande sociale et les potentialités de la nature reste très marqué. Or, les problèmes environnementaux continuent de renchérir les coûts dans les secteurs vitaux tels que l’habitat, les infrastructures, l’agriculture, l’eau, la santé, ou encore l’énergie’’, a indiqué le ministre.

Ce faisant, a-t-il poursuivi, il faudrait plus d’efforts et de synergies, puisque les processus écologiques, le climat et la résilience des communautés sont étroitement liés, alors que l’inadéquation entre les politiques crée beaucoup de tensions sociales, malgré la vision commune sur le développement durable.

En outre, Alioune Ndoye a confié qu’œuvrer pour l’avenir, c’est agir aujourd’hui et cela appelle à plus de coopération et de synergie. C’est pourquoi le gouvernement s’est maintenant engagé dans les transitions écologiques nécessaires, pour stimuler le changement. Cela va supposer, d’abord, un glissement vers des modes de production et de consommation plus vertueux, en impliquant toutes les couches de la société, notamment les femmes et les jeunes, et ensuite une bonne gestion des risques de catastrophe en maintenant à un meilleur niveau les capacités de la nature.

‘’Je demeure confiant’’

Ainsi, après l’analyse des résultats de l’année 2022, d’après lui, il faudra se fixer un nouveau cap en restant en cohérence avec les orientations politiques, économiques et sociales nationales. Pour cela, il faudra tenir compte, selon lui, du cadre mondial post 2020 pour la biodiversité, de l’Agenda 2030 des Nations Unies sur le développement durable et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour l’accélération de la croissance économique et le développement. ‘’Néanmoins, je demeure confiant puisque le Sénégal dispose d’un acquis de taille, à savoir le soutien politique, la grande mobilisation et l’abnégation des différents acteurs au premier rang desquels figurent les populations, les collectivités territoriales, la société civile, le secteur privé, les partenaires techniques et financiers’’, a conclu le ministre.

CHEIKH THIAM

 

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