Publié le 4 Mar 2024 - 08:57

Raddho

 

Une pirogue ayant à son bord plus de 307 ressortissants ouest-africains a chaviré, le 28 février 2024, aux environs de la ville de Saint-Louis, dans la zone de la brèche. Une quarantaine de personnes seulement ont pu être sauvées et acheminées vers l’hôpital de Saint-Louis pour y recevoir les premiers soins. À ce stade, on suppose que tout le reste (près de 260 personnes) a péri dans cette tragédie. L’embarcation venait de Joal et se dirigeait vers les îles espagnoles des Açores. Par la suite, six personnes ont été arrêtées par la brigade de la gendarmerie de Saly Portudal. Elles sont soupçonnées de trafic de migrants, mise en péril de la vie de personnes et d’homicide involontaire.

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho) souligne que ce drame vient, une fois de plus, s’ajouter à la longue liste de chavirements de pirogues transportant des candidats désespérés à la migration, parce qu’ayant perdu la foi sur la capacité des dirigeants de leur pays à leur trouver une vie meilleure. Il prouve, selon l’organisation, que la répression tous vents, souvent à la demande des États de l’Union européenne, de ces nombreux départs à l’aventure de nos concitoyens, n’est pas la recette pour faire face à ce phénomène. La Raddho de déplorer l’absence des politiques nationales claires de migration et de solutions aux nombreuses crises (politique, économique, éducative et sociale) que le Sénégal connait, depuis plus de trois ans, qui pousse les plus téméraires de la frange jeune du pays sur le chemin de la migration.

La Raddho demande aux autorités d’organiser une journée de deuil et de prière pour le repos de l’âme des personnes décédées, exhorte les autorités à informer régulièrement les familles des personnes disparues des efforts déployés pour les retrouver et apporter un soutien psychologique aux familles des personnes décédées dans cette période difficile de deuil. Elle demande également aux autorités sénégalaises d’adopter et de mettre en œuvre très rapidement une politique nationale de migration et d’entamer des négociations avec tous les pays pouvant accueillir de manière légale ces jeunes dont la seule ambition est de pouvoir mener une vie digne.

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