Publié le 31 Mar 2016 - 09:05
RESOLUTION DES CONFLITS EN AFRIQUE

Les experts prônent le dialogue

Dr Bakary Samb 

 

Le dialogue comme solution aux conflits qui secouent l’Afrique, c’est le vœu de Partners west africa-Sénégal (PWA). En atelier de trois jours à Dakar, depuis hier, des experts se penchent sur la question de la paix.

 

Des experts venus de tout l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) échangent sur les voies et moyens de prévenir les conflits. D’ores et déjà, ils s’accordent à dire que le dialogue est un des moyens les plus efficaces. Le thème de l’atelier de 3 jours ouvert hier à Dakar est : « Quel dialogue national pour la prévention efficace des conflits, leur résolution et les transitions politiques démocratiques en Afrique ? ».

Dans une Afrique aux prises au terrorisme, réfléchir à des solutions est plus que nécessaire. Selon le général Lamine Cissé qui dirige les travaux, seul le dialogue peut permettre d’arriver à une cohésion dans une Afrique caractérisée par l’instabilité. « Ce genre de rencontre permet une entente au niveau des partis politiques afin d’avoir des transitions politiques apaisées », a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture.

Invité à faire une communication sur le moyen de prévenir le terrorisme en Afrique, le Dr Bakary Samb soutient que le dialogue est la meilleure approche de solution aux conflits. En plus de souligner l’importance du concept dans notre culture africaine, le coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (Orcra) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a confié n’avoir jamais vu un conflit se terminer sur un terrain de bataille. Il est aussi d’avis que l’utilisation de la force a montré ses limites. Que la solution strictement militaire n’a jamais réglé un problème de terrorisme.

« Les États-Unis sont restés pendant plus de 10 ans en Afghanistan, mais il y a toujours des talibans dans ce pays. Au nord Mali, il y a eu l’opération Serval renforcée par celle dénommée Barkan, et il y a toujours des djihadistes qui, non seulement, s’attaquent au Mali, mais aussi aux autres pays voisins. Si on continue de mettre en avant la force, on va vers une surenchère militaire ou vers un militarisme à outrance qui constitue lui-même une productrice de frustrations et de radicalisation », a mis en garde M. Samb. Selon le chercheur, il faut prévenir les conflits par l’éducation et revoir les méthodes de sortie de crise.

Interrogé par les journalistes sur des menaces qui pèseraient sur le Sénégal, il soutient qu’aucun pays frontalier du Mali ne peut être aujourd’hui tranquille. 

Abdourahim Barry (Stagiaire)

 

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