Publié le 30 May 2020 - 16:52
RETOUR DES ENSEIGNANTS DANS LEURS LIEUX D’AFFECTATION

L’enfer du convoyage  

 

Rejoignant leur lieu de service, des enseignants ont eu la surprise de voir leurs bus bloqués à la frontière sénégalo-gambienne. Ils y ont passé plusieurs heures avant de pouvoir continuer leur chemin.

 

L’organisation de la reprise des enseignements-apprentissages n’est pas de tout repos pour les enseignants. Après les déboires qu’ils ont connus à Dakar juste pour monter à bord des bus devant les convoyer, ils croyaient leur peine finie. Que nenni ! Ceux qui ont quitté Dakar hier pour le sud du pays ont souffert le martyre à la frontière sénégalo-gambienne. Ce fut la croix et la bannière pour eux de traverser les limites sénégalaises.

En effet, plus de 15 bus ont été bloqués à la frontière pendant plusieurs heures. Ce n’est que vers les coups de 18 h que la situation s’est décantée. Les bus ont pu continuer leur chemin. Pourtant, des bus de ce convoi ont quitté le terminus Dakar Dem Dikk de Dakar à 7 h, en partance pour Oussouye, Goudomp et Médina Yoro Foulah. A 10 h, d’autres bus ont quitté Dakar pour rallier Sédhiou, Bignona et Ziguinchor. Cette deuxième vague a retrouvé à la frontière la première qui avait quitté Dakar trois heures plus tôt. Ils se sont tous retrouvés sur les lieux dans un certain désordre par moments.

Bloqués à la frontière, il leur était demandé, tantôt, de descendre des bus et, pour d’autres voyageurs, de rester dans les véhicules.

‘’C’est vraiment désolant. Nous sommes avec nos enfants, des bébés de 6 mois. Avec la chaleur et la fatigue, nous vivons une situation inquiétante’’, pleurait sur sa page Facebook une enseignante servant à Marsassoum. Comme elle, d’autres de ses collègues ont publié des photos de leur misère sur la toile. Très remontés contre ceux qu’ils qualifient d’‘’autorités incompétentes’’, ils les ont attaquées sur les réseaux sociaux. Ainsi, Babacar Sow, enseignant à Médina Yoro Foulah, dénonce un ‘’amateurisme‘’. Pour preuve : ‘’L’Etat nous a convoyés dans des bus, sans prendre en compte la fermeture des frontières’’, se désole-t-il. Ndiouga Guèye, enseignant à Marsassoum, regrette à son tour cette ‘’désorganisation’’ autour du convoyage des enseignants : ‘’Nous ne faisons que remplir notre devoir. Mais malheureusement, depuis le début de l’annonce de l’organisation du convoyage des enseignants, nous sommes confrontés à des difficultés.’’

Joint par ‘’EnQuête’’, le directeur de la Communication et de la Formation du ministère de l’Education nationale signale que le problème était dû à l’absence de pièces justificatives, des laissez-passer pour certains bus. Il s’agit de ceux ajoutés à la dernière minute pour permettre à tous de voyager. Finalement, le problème a été réglé. 

AIDA DIÈNE
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