Publié le 30 Apr 2020 - 21:46
RIPOSTE PANDEMIE DE COVID-19

Les agences onusiennes au chevet des pays africains 

 

Les organismes des Nations Unies en Afrique de l'Ouest et du Centre ont tenu, ce mercredi, une conférence de presse virtuelle pour faire le point sur l'évolution rapide de la pandémie de coronavirus (Covid-19) dans la région.     

 
 
Le nombre de cas de Covid-19 augmente régulièrement dans la région Afrique de l’Ouest et du Centre déjà confrontée à de graves problèmes de développement sécuritaire et humanitaire. En effet, après avoir signalé son premier cas de Covid-19, le 29 février 2020, la région commence à afficher un bilan considérable de la pandémie. Ainsi, il a été noté, ce 23 avril, 7 840 cas confirmés, plus de 210 personnes décédées, 2 261 rétablies et plus de 5 396 encore sous traitement. 
 
Partant de ce constat, les agences des Nations Unies (OIM, Ocha, Onusida, UNFPA, Unicef, HCR, Unowas, Pam et OMS) œuvrant dans la région préconisent une attention politique accrue, un soutien technique et un renforcement des partenariats pour mobiliser les ressources, en vue d’accélérer la réponse sanitaire et amoindrir l'impact socio-économique.  
 
Pour assister les gouvernements des pays concernés à mieux faire face à la pandémie, les agences onusiennes demandent que 350 millions de dollars, sur les 2 milliards consacrés au  plan de réponse humanitaire mondial à la pandémie, soient spécifiquement affectés à la mise en place rapide ‘’d'un système logistique mondial amélioré et élargi, avec des centres régionaux clés qui feront office de ponts aériens et de frets pour déplacer le personnel et l'équipement indispensables, en raison de la fermeture du trafic aérien conventionnel et des restrictions de mouvements’’. 
 
Dans ce cadre, le Comité exécutif Covid-19 pour l'Afrique occidentale et centrale (WCA-EC) de l’organisation onusienne compte mettre en place une plateforme définissant la manière dont le système des Nations Unies va se concentrer sur les priorités pour aider la région à mieux gérer la pandémie. L’objectif de cette plateforme est de sauver des vies, protéger les personnes, reconstruire et continuer à répondre aux urgences humanitaires, dans le cadre du Plan mondial de réponse à la Covid-19.  
Selon le président par intérim du Groupe des directeurs régionaux pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre des agences onusiennes, ce cadre de réponse socio-économique comprend 5 axes de travail visant à protéger les personnes qui subissent les contraintes de la pandémie.
 
‘’Il s’agit de veiller à ce que les services de santé essentiels soient toujours disponibles et protéger les systèmes de santé eux-mêmes. Ensuite, aider les personnes à faire face à l’adversité, grâce à la protection sociale et aux services de base. Nous pensons également que nous devons protéger les emplois, soutenir les PME ainsi que les travailleurs du secteur informel, en adoptant des programmes de réaction et de relance économique. Nous devons aussi orienter l’impulsion nécessaire, en matière de relance budgétaire et financier de manière à ce que les politiques macro-économiques profitent aux plus vulnérables, mais aussi de promouvoir la cohésion sociale et investir dans des systèmes de résilience et de réaction dirigés par les communautés’’, a fait savoir Mabingué Ngom. 
 
Assister les couches vulnérables 
 
L’objectif de cette plateforme est de veiller à ce que les populations, partout dans le monde, continuent à avoir accès aux services sociaux de base et à la protection sociale et à ce que les personnes, quel que soit leur statut, soient incluses dans les plans nationaux de préparation et d’intervention. Pour atteindre ce but, l’action des Nations Unies dans le domaine de la protection sociale compte aider les gouvernements à adapter, étendre et développer les sciences pour garantir aux citoyens leur droit à la santé. 
 
Pour ce faire, l’organisation entend se concentrer sur les groupes les plus vulnérables et marginalisés, en assurant la continuité des services dans les milieux fragiles et en soutenant des efforts visant à combler les lacunes dans le suivi des populations vulnérables dans la région Afrique de l’Ouest et du Centre. L’objectif est de renforcer la participation et la protection au sein de l’espace public, dans le cadre de la riposte contre la pandémie. 
 
L’autre préoccupation est d’éviter que la lutte contre la pandémie ne soit utilisée par les gouvernements, comme un prétexte pour violer les droits humains ou les libertés. ‘’Nous pensons que si les Etats ont l’obligation d’éviter la propagation de la pandémie, cela ne doit être un prétexte à la discrimination, à la répression et à la censure, notamment à l’encontre des femmes, des défenseurs des Droits de l’homme et des défenseurs de l’environnement. Pendant et après cette pandémie, les institutions publiques, la démocratie, le multilatéralisme, le dialogue social et l’Etat de droit seront mis à l’épreuve’’, estime président par intérim du Groupe des directeurs régionaux pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. 
 
Mabingué Ngom invite, par ailleurs, les Etats à veiller à la protection des personnes vulnérables, surtout les migrants et les réfugiés. ‘’On dénombre 1,5 million de réfugiés, 1,3 million d’apatrides et 5,6 millions de personnes déplacées au sein des pays de la région et des dizaines de milliers de migrants bloqués en Afrique de l’Ouest et du Centre. Si les gouvernements et la communauté internationale n’agissent pas, ce nombre pourrait doubler, d’ici à la fin de l’année, en raison de l’impact socio-économique des mesures prises pour lutter contre la propagation de la Covid-19’’, alerte-t-il. 
 
MARIAMA DIÉMÉ

 

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