Publié le 28 Dec 2013 - 14:14
TEGGI NDAWAL

Les nouveaux guignols !

 

On se rappelle  bien que le Vieux avait ses ''cuillères'' qui, à la moindre occasion, ramassaient des braises pour arroser la prairie. Et bien souvent ces ''cuillères'' se transformaient en marteau, comme ce fut le cas sous Talla Sylla, à l'aube de l'alter-noce... On pourrait bien mettre Farba Ngom à la place de son homonyme...Senghor de nom. Sous Wade comme sous Macky, c'est la même frénésie débordante, hystérique, devrait-on ajouter. Tout le monde est bien scandalisé, même ceux qui n'ont pas entendu Sidy Lamine Niass parler. Il suffit de se faire raconter l'histoire. Et dans un pays comme le Sénégal, c'est tout facile.

Mais alors, si Sidy Lamine Niass fait se départir de leur sérénité d'éminents membres de l'Alliance pour la République, il y a bien franchement de quoi douter de l'avenir de ce parti. L'absence de sérénité est en effet l'indice de quelque chose de plus profond. Une preuve de faiblesse. Que Mbaye Ndiaye gesticule ainsi sur le petit écran, cherchant ses phrases et se répétant sans cesse, a  ceci de bien pathétique que ça ne vole pas trop haut dans le parti présidentiel. Que Farba Ngom puisse même ouvrir la bouche dans une affaire comme celle-là révèle une grosse faille dans le dispositif du pouvoir. Et les effets sont tout en boomerang... 

Cela dit, en démocratie, tout le monde a droit à la parole. Le problème, c'est bien de prouver ce qu'on avance, surtout lorsqu'on accuse des personnalités publiques. Il aurait donc été plus intéressant qu'on laisse la machine aller jusqu'au bout de sa logique. Mais, au lieu de cela, ce sont des discours pathétiques qui ont été servis, la rage au ventre. Sidy Lamine Niasse n'est pourtant pas un ''morceau'' difficile à ingurgiter, même si la digestion peut ensuite laisser des effets secondaires.

Il faut du reste regretter le recours à des références religieuses, pour asseoir un combat en vérité politique. ''Je suis sur les traces de Serigne Touba. Je marche avec les saints. Dans ce monde comme dans l'au-delà. Je vais vers le Prophète...''. Ces propos ont bien été tenus, hier. Bien sérieusement, on ne voit pas ce que les saints convoqués par le patron du groupe Walfadjri viennent faire dans des affaires de traque de biens mal acquis. Cela sent l'instrumentalisation et la manipulation à mille lieues.

On a l'impression que le discours de Sidy Lamine Niass est délibérément construit pour taper en plein dans le cœur du ''talibé''-citoyen. L'effet recherché est évident et cela n'honore pas du tout la démocratie sénégalaise. Il faudra bien, quelle que soit la nature des griefs, qu'on en reste à un certain niveau de lucidité pour qu'au moins la parole émise soit audible, discutable et déroulable sur l'espace public. Ce n'était pas le cas, hier...

 

 

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