Publié le 8 Dec 2012 - 06:00
THÉÂTRE – ÉTATS DU SECTEUR AU SÉNÉGAL

 Sorano perd le sourire

 

Les pensionnaires du théâtre national Daniel Sorano n'ont pas le cœur à la comédie. En conférence de presse hier, au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), ces professionnels du théâtre n'excluent pas de battre le macadam pour se faire entendre des autorités de ce pays.

 

''Nous devons sortir dans la rue et crier comme tout le monde'', a lancé Serigne Ndiaye Gonzales. C'est que la situation actuelle du théâtre préoccupe aussi bien les anciens que la jeune génération des comédiens de Daniel Sorano. Ces derniers ont constaté avec amertume la dépréciation du théâtre national et la carence de production de la troupe de Sorano. ''Auparavant, on produisait jusqu’à 42 spectacles dans l’année, c’était la période des 'vaches grasses', aujourd’hui, c’est à peine qu’on en enregistre 10'', a déploré François Diène, membre du collectif des anciens de Sorano.

 

D'après lui, l’Etat manque de considération à l’égard de leur profession, notant que l'on parle d’anciennes gloires du football, de la lutte, etc., mais pas dans le théâtre. ''Il en existe et combien valeureux sont-ils'', a soufflé M. Diène. ''Combien de médailles nous avons remporté pour notre pays ! Nous n’avons reçu aucune récompense. Certains parmi nous n’ont même pas de maison, là où des gens dans certaines disciplines bénéficient de maisons de la part des autorités'', a renchéri Daniel Lopy, ancien comédien de Sorano.

 

En outre, la question du statut de l’artiste au Sénégal est revenue dans les complaintes. Charles Foster alias Kakatar, secrétaire général de la Communauté culturelle artistique du Sénégal (CARTIS/CSA), a ainsi parlé d'une situation ''misérable des acteurs de théâtre''. Il a exhorté le président de la République, ''protecteur des arts et des lettres'', et le ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye, à leur accorder une audience. ''L’art et la culture devront nourrir leur homme'', s’accordent les comédiens présents dans une salle de la Raddho loin d'avoir fait le plein.

 

Force est de constater, en effet, que l’union fait défaut parmi les professionnels du théâtre minés par un conflit de générations et un manque d’engagement de la part de certains d'entre eux. Aussi Serigne Ndiaye Gonzales et autres ont-ils appelé à ''l’union'' et à la concertation pour une bataille harmonisée. ''Il faut qu’on se batte, si nous nous levons aujourd’hui, nous pouvons faire trembler la République'', a indiqué Daniel Lopy.

 

Louis Georges DIATTA

 

 

 

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