Publié le 21 Jun 2013 - 17:29
TIC

Médoune Seck ouvre à la Médina le premier tabletcafé au monde

L’an dernier, Médoune Seck tenait un cybercafé avec des ordinateurs fixes à la Médina, quartier populaire de Dakar. Avec l’aide de Google, il les a remplacés par des tablettes, lançant fin mai le premier « tabletcafé du monde » selon le géant de l’Internet.

 

« Le premier cybercafé équipé de tablettes, Tablette Café », est-il écrit sur l’enseigne, dans la grouillante Rue 41 de la Médina où les trottoirs sont de véritables lieux de vie: un menuisier s’active ici, là, une femme lave son linge sous le regard d’une brebis, d’autres femmes tiennent un restaurant de fortune, des enfants jouent et se chamaillent.

Médoune Seck, homme svelte de 33 ans, a grandi dans ce quartier. Et c’est dans cette rue qu’il a ouvert il y a six ans « Equinoxe », le cybercafé ayant cédé la place au tabletcafé et à ses murs repeints de couleurs chaudes.

« C’est le premier tabletcafé du monde, un cybercafé qui fonctionne avec des tablettes. Nous nous sommes associés » à son propriétaire pour le « tester », explique à l’AFP Tidiane Dème, responsable des activités de Google en Afrique francophone.

Seck a acquis une quinzaine de tablettes mais ne s’est pas totalement débarrassé des ordinateurs fixes: trois trônent encore sur des boxes près d’un mur. Mais ils ne suscitent pas d’intérêt chez les clients, assis dans des canapés et fauteuils, occupés à manipuler les ardoises tactiles.

Trois cabines avec des portes en bois pour les discussions par lien vidéo et un coin boutique de matériel électronique complètent le décor. Le tabletcafé fonctionne tous les jours, de 08H00 à minuit, au même tarif qu’avant: 300 FCFA (45 centimes d’euro) l’heure de connexion.

Pourquoi abandonner les ordinateurs fixes? « Il faut savoir avancer. (…) « Les tablettes, ça va révolutionner l’Afrique, le Sénégal », répond-il.

Plus faciles à utiliser qu’un ordinateur fixe, elles vont permettre au grand public d’accéder à internet, croit M. Seck.

« On a investi parce que c’est une initiative de Google », en 2012, « il y avait un concours avec beaucoup de cybercafés, ils m’ont choisi. »

Il parle d’un « accord » avec Google mais refuse d’en dire plus.

« Nous avons accompagné financièrement notre partenaire qui a lui-même acheté ses tablettes auprès des fabricants », se contente de dire Tidiane Dème, sans plus de précisions sur ce soutien.

 

« Chacun a sa chance »

 

Les tablettes coûtent à l’unité plus cher qu’un ordinateur de bureau, explique Tidiane Dème.

Mais elles peuvent permettre de relancer les activités des cybercafés qui, sous leur forme actuelle, connaissent au Sénégal « un certain ralentissement », en raison notamment de « problèmes de coût liés à l’électricité, de coupures fréquentes qui créent des manque à gagner », précise M. Dème. Les tablettes « qui consomment 25 fois moins d’électricité qu’un ordinateur normal, peuvent continuer à fonctionner quand il y a coupure de courant ».

Les cybercafés font aussi face au développement de l’internet mobile dans ce pays d’environ 13 millions d’habitants où, selon l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), le marché de l’internet « est en pleine expansion ».

« Le parc des usagers a progressé globalement de 84% en 2012, portant ainsi le nombre d’abonnés à 628.621″ en décembre 2012 (contre 341.703 en décembre 2011), selon l’ARTP qui ne précise pas le nombre de cybercafés dans ce total. « Ce sont les offres 3G qui tirent essentiellement la croissance de ce marché », la part des abonnements 3G représentait 71% fin 2012.

Attirés par la curiosité ou le réel besoin de se connecter, les premiers clients du tabletcafé de la Médina s’en réjouissent, tout comme la grand-mère de la maison d’en face: venue « bénir » l’initiative, la vieille Boury Guissé, en boubou, foulard et écharpe colorés, a eu droit à une initiation à la tablette et en est repartie amusée.

Mamadou Camara, 16 ans, avait « l’habitude des PC de cybercafé qui sont très lents et épuisent le crédit » de connexion. Pour lui, « la tablette, c’est mieux. Ici, ça va vite », et il espère qu’il ne se ruinera plus pour ses recherches « pour les cours, sur les sites de sport, sur Facebook et aussi les appels Internet ».

A son arrivée, le client laisse sa pièce d’identité et paie sa connexion avant de disposer d’une tablette. Il récupère sa pièce d’identité après avoir rendu l’appareil, qui est réinitialisé en sa présence pour effacer ses données personnelles, explique Seck.

Selon une étude du secteur publiée le 28 mai par l’institut de recherche IDC (International Data Corporation), les ventes de tablettes devraient dépasser d’ici à 2015 celle des ordinateurs fixes et portables dans le monde.

 

            AFP 

    

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