Publié le 22 Nov 2018 - 08:41
UNION EUROPEENNE

Bruxelles rejette encore le projet de budget de l’Italie

 

La décision ouvre la voie à des sanctions financières contre l’Italie, qui affirme qu’elle ne cédera rien.

 

Bruxelles a de nouveau rejeté le projet de budget 2019 de l’Italie, mercredi 21 novembre, ouvrant la voie à ce que le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis a appelé ‘’une procédure de déficit excessif’’, qui peut éventuellement aboutir à des sanctions financières.

‘’Dans une situation d’endettement très élevé, l’Italie prévoit essentiellement d’importants emprunts supplémentaires au lieu de la prudence budgétaire requise’’, a relevé M. Dombrovskis, soulignant ‘’un risque que le pays s’enfonce aveuglément dans l’instabilité’’.

L’annonce de la Commission est loin d’être une surprise : Bruxelles a déjà rejeté fin octobre le projet de budget expansionniste de l’Italie, une première dans l’histoire de l’institution. Mais l’Italie a refusé de revoir sa copie, se lançant dans un bras de fer inédit avec l’UE.

‘’La lettre de l’UE est arrivée ? J’attends aussi celle du Père Noël’’, a ironisé le vice-premier ministre italien Matteo Salvini, leadeur de la Ligue (extrême droite), l’un des deux partis de la coalition avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S). ‘’Nous répondrons à l’UE poliment’’, a-t-il poursuivi.

Budget irréaliste

La Commission estime dans un rapport détaillé que le budget de Rome ne lui permettra pas de réduire cette énorme dette de 130 % du PIB. Le gouvernement italien prévoit un déficit public à 2,4 % du PIB en 2019, puis 2,1 % en 2020, des prévisions jugées irréalistes par la Commission : pour elle, le déficit atteindra 2,9 % du PIB en 2019, puis 3,1 % en 2020.

Des désaccords existent également sur le taux de croissance 2019, le gouvernement italien tablant sur 1,5 %, tandis que l’Institut italien des statistiques (Istat) prévoit 1,3 % et la Commission 1,2 %.

Bruxelles souligne aussi que le gouvernement italien ‘’prévoit d’opérer une marche arrière importante sur les réformes structurelles propices à la croissance, en particulier les réformes mises en œuvre par le passé en matière de retraites’’.

LEMONDE.FR

 

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