Université de Bambey

Le climat est de plus en plus tendu à l’université Alioune Diop de Bambey (UADB), où les autorités académiques et les étudiants s’affrontent par communiqués interposés. Réuni en Conseil académique ce mardi 13 mai, l’organe décisionnel de l’université a dressé un tableau préoccupant de la situation actuelle, marquée par un mouvement d’humeur déclenché par les étudiants le 18 avril 2025. Trois constats majeurs ont été mis en évidence : le boycott persistant des cours par les étudiants des UFR Ecomij, Satic et SDD, des atteintes aux libertés académiques et une insécurité croissante due aux manifestations violentes.
En réponse, le Conseil académique a décidé de maintenir le calendrier universitaire, de suspendre temporairement les enseignements dans les trois UFR concernées jusqu’au 19 mai et, surtout, de dissoudre les amicales étudiantes de ces unités de formation à compter du 13 mai. Une décision qui a immédiatement provoqué la colère des étudiants. Dans un communiqué également daté du 13 mai, la Coordination des amicales d’UFR a exprimé son indignation face à ce qu’elle qualifie de “situation catastrophique”.
...Elle dénonce notamment l’inachèvement du complexe des 1 000 lits depuis plus de trois ans, les coupures de connexion internet, un restaurant universitaire sous-dimensionné, des pénuries d’eau récurrentes, l’absence de couverture médicale adéquate et un grave déficit d’infrastructures pédagogiques, dont les laboratoires en attente de finition depuis plus de sept ans. Plus alarmant encore, les représentants des étudiants accusent les forces de sécurité d’avoir violemment réprimé les manifestations sur autorisation du recteur, en faisant usage de gaz lacrymogènes jusque dans les campus sociaux et pédagogiques.
La coordination déplore des brutalités policières à l’encontre des étudiants jusque devant leurs domiciles. Face à ce qu’elle considère comme une absence de dialogue et d’écoute de la part des autorités, la coordination des amicales a annoncé une grève illimitée et a invité les étudiants à rentrer chez eux jusqu’à nouvel ordre. Elle appelle également les autorités académiques et ministérielles à prendre leurs responsabilités pour éviter une escalade. En attendant une éventuelle médiation, la crise s’enlise à l’UADB, illustrant une fois de plus la fragilité du système universitaire face à des revendications sociales non résolues et à une gouvernance jugée autoritaire par une partie des étudiants.