Publié le 23 Aug 2014 - 20:42
VIE DE COUPLE

Pourquoi les ménages vont mal au Sénégal

 

Des ménages s’écroulent de plus en plus dans notre pays. C’est la nouvelle tendance qui donne des frissons aux traditionnalistes. Les couples ne parviennent plus à surmonter leurs problèmes. La famille ne joue plus son rôle de régulateur. Les familles se nucléarisent. Les mariages durent le temps d’une rose. Pourquoi ? Comment remédier à ces situations ? EnQuête donne la parole à des spécialistes du couple.

 

Quel virus a pu infecter les ménages sénégalais au point que certains ne tiennent plus que par un fil ténu ? Une question sans réponse qui pousse pour autant à se demander s’il ne faut pas réinventer la roue, voire le couple.

Rares sont, de nos jours, les couples qui parviennent à surmonter la série de crises qui les secoue. Pour éviter le clash, des jeunes Sénégalais organisent des séances de discussion, soit dans des restaurants, à la plage ou autre endroit, en vue d’affiner des stratégies qui puissent sauver un couple qui bat de l’aile 5 jours sur 7. Malgré la crise ou l’ambiance électrique qui règne à la maison, ceux-là mettent en relief l’avenir de leurs enfants. Ils ne veulent pas les priver de la présence d’un des parents, même si le quotidien repose sur un ‘’ring box’’. Mais, à côté, d’autres jugent que la rupture est la meilleure solution.  

Des ménages assis sur des braises

Partout, la même rengaine. Le mariage n’est pas un conte de fées, mais il a fini, pour un grand nombre, par se transformer en une prison. ‘’On est tenu d’endurer. Nos mamans ont vu pire’’, souligne-t-on du côté de la gent féminine. ‘’Nos papas ont avalé des couleuvres, mais ils n’ont pas détalé. On doit faire pareil’’. Rares sont pour autant des hommes qui s’approprient un tel discours.

Et pour cause, expliquent-ils, eux aussi ont été frappés par une crise identificatoire, en raison d’un vent égalitaire qui a tout chamboulé. ‘’Il faut reconnaitre qu’on ne se sent plus en sécurité, avec l’émancipation des femmes qui réclament une égalité des sexes. L’homme est de nature possessif et jaloux. Il est insupportable pour un homme de voir son épouse se faire belle et être appréciée par d’autres. On cherche à masquer nos faiblesses et on est sous l’emprise de plusieurs questionnements’’. Pour un autre, ‘’l’idée de savoir que notre épouse travaille nous perturbe. On se demande toujours si elle ne nous abandonnera pas, un jour. Ce sont autant de questions qui nous contrarient et qui gâtent souvent les rapports dans le mariage’’, croit savoir un jeune commercial.

Si l’autonomie financière des femmes a fini par perturber des hommes, ils sont nombreux à souligner qu’il est possible d’agrémenter la vie de couple, en usant d’ingrédients qui la consolident. Il est, dans cette foulée, question de faire des concessions, mais aussi de valoriser le partenaire. Il sera, dans ce cas, utile d’organiser des promenades en amoureux, d’offrir à l’autre des cadeaux ou de lui faire des remarques plaisantes. ‘’Tous les couples ont des problèmes, depuis l’aube des temps. Mais, il faut savoir rebondir, en montrant à l’autre combien il est spécial pour nous, en lui témoignant respect et gratitude. C’est bien d’organiser souvent de petites sorties avec le partenaire. Cela permet d’insuffler un nouveau souffle dans le ménage.’’

En attendant, des couples, sous l’emprise de la crise, se regardent en chiens de faïence. L’un a du mal à comprendre que son partenaire ait pu se dévoiler sous une facette qu’il n’a jamais soupçonné. Et là bonjour les dégâts……

Oustaz Alioune Sall

‘’L’école a brouillé les repères‘’

Pour préserver les couples des aléas du divorce, le célèbre islamologue, Oustaz Alioune Sall, animateur d’une émission religieuse sur Sud Fm, prône un retour aux enseignements islamiques.

Pour le prédicateur, une absence de préparation des deux partenaires à la vie conjugale est à l’origine des problèmes rencontrés par les couples dans notre pays. Il se désole que la culture occidentale ait pris le dessus sur les valeurs islamiques. ‘’Les jeunes passent plus de temps à l’école française qu’avec leurs parents. Du coup, les repères sont brouillés et le couple a dû mal à résister’’. Oustaz Alioune Sall souligne que le mariage, appelé ‘’nikah’’, loin d’être un terreau de souffrance, doit être un havre de paix, même s’il est marqué par des hauts et des bas.

Les deux partenaires ne doivent pas perdre de vue leurs droits et devoirs, selon lui. S’il est du devoir exclusif de l’homme de nourrir, loger, habiller et soigner son épouse, il revient à celle-ci de jouer son rôle de maîtresse de maison en charge de veiller à l’éducation des enfants et de veiller à la bonne marche du foyer. Et si les deux partenaires doivent se témoigner amour et tendresse, il reste une exigence de taille : le respect mutuel.

D’ailleurs des injonctions divines sont précises. Le Coran dit : ‘’Et parmi Ses signes figure le fait qu'Il a créé pour vous, de vous-mêmes, des épouses afin que vous éprouviez le repos auprès d'elles et qu'Il a mis entre vous amour et miséricorde" (Coran 30/21). Avant d’ajouter ‘’Quant à elles (les femmes), elles ont des droits comme elles ont des devoirs, conformément à la bienséance. Les hommes ont cependant une préséance sur elles" (Coran 2/228). 

Matel BOCOUM

 

 

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