Le président sénégalais a réalisé une bonne moisson en Mauritanie. Et pour cause, un accord sur l’exploitation énergétique entre les 2 pays a été paraphé, en attendant la signature d’autres protocoles courant mars et avril 2018.

Après la tempête, le calme. Dakar et Nouakchott s’apprêtent à parapher un accord sur la pêche en fin mars prochain. C’est l’une des retombées de la visite que le  président Macky Sall vient d’effectuer en Mauritanie. ‘’Les deux présidents ont donné des instructions aux ministres en charge de la Pêche et de l’Economie maritime, à l’effet de prendre toutes les mesures nécessaires au renforcement de la coopération dans ce domaine, en vue de la signature d’un protocole d’accord entre les deux pays, d’ici fin mars 2018’’, renseigne un communiqué conjoint signé par les ministres des Affaires étrangères des 2 pays. Une décision consécutive aux derniers évènements survenus dans les eaux mauritaniennes, il y a quelques jours. Des incidents ayant entrainé la mort ‘’accidentelle’’ d’un jeune pêcheur guet-ndarien et le saccage, à Saint-Louis, de commerces gérés par des Mauritaniens.

Pour un retour au calme et en attendant la signature d’un nouvel accord sur la pêche, les deux chefs d’Etat appellent au ‘’respect des lois et règlements régissant l’accès aux ressources halieutiques, gage d’une exploitation rationnelle et d’une préservation durable dans l’intérêt suprême des deux pays’’. Il y va de la stabilité des deux nations qui sont liées par diverses choses dont des gisements de pétrole.

D’ailleurs, sur ce chapitre, le Sénégal et la Mauritanie ont décidé de renforcer leur coopération dans le secteur énergétique, en signant un ‘’accord de coopération intergouvernemental’’ (Aci). Il concerne ‘’l’exploitation du champ gazier Grand Tortue Ahmeyin (GTA) se trouvant au niveau des frontières maritimes entre les deux pays’’, informe la note.

En outre, Dakar et Nouakchott ont décidé de renforcer leur coopération au plan sécuritaire. Ainsi, ‘’les 2 présidents sont convenus de soutenir une approche solidaire afin de prévenir et de lutter plus efficacement contre la criminalité transfrontalière organisée sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme, le trafic illicite d’armes, de drogue, d’êtres humains et le blanchiment d’argent. A cet effet, ils ont donné leurs hautes directives pour la tenue régulière des rencontres entre les structures concernées et l’organisation de patrouilles mixtes à terre comme en mer’’.

Avant l’arrivée du président Sall en Mauritanie, les Sénégalais vivant dans ce pays se plaignaient de leurs conditions de séjour. Leurs recriminations sont prises en charge et en phase d’être résorbées. ‘’Les deux présidents ont donné des instructions aux ministres en charge de l’Intérieur des deux pays de se réunir avant la fin du mois de mars 2018, à Dakar, pour finaliser et signer l’accord sur les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants des deux pays’’. Une autre alliance qui doit être nouée entre les deux pays, presque dans les mêmes délais que les autres, c’est-à-dire courant mars, est celle concernant l’élevage. C’est en vue de la réglementation de la transhumance entre les deux pays. Pour le suivi de toutes ces décisions et leur concrétisation, un comité de suivi et d‘impulsion, composé de Sénégalais et de Mauritaniens, est mis en place.

Par ailleurs, au-delà de la coopération bilatérale, les questions régionales ont été abordées. La parfaite collaboration au sein de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) a été ainsi saluée.

‘’Le président sénégalais et son homologue mauritanien ont également insisté sur le rôle important joué par le Cilss et l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte dans la lutte contre la désertification dans le Sahel’’, ajoute le communiqué conjoint.

Cette visite a été aussi un prétexte pour Macky Sall et Mohamed Oul Aziz d’échanger leurs points de vue sur l’actualité internationale. Dans ce sens, ils ont débattu de la décision de l’Administration américaine concernant la Palestine, notamment la ville d’El-Quods et qui est contraire à la ‘’légalité internationale’’. Face à cette situation, ils prônent une ‘’solution pacifique, durable et fondée sur les principes du droit international énoncés dans toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies pour la création d’un Etat palestinien indépendant avec comme capitale Al-Quods Al Sharif’’. Concernant d’ailleurs cette organisation, les deux chefs d’Etat pensent qu’il faut une ‘’réforme globale’’ de son système. Celui de sécurité y comprit. Et souhaitent que sa composition soit revue de façon à ‘’assurer la représentation équitable des Etats membres et refléter la réalité géopolitique actuelle’’ tel qu’écrit dans le communiqué. Ils témoignent ainsi leur soutien et adhésion à la décision africaine commune exprimée dans le consensus d’Ezulwini. 

BIGUE BOB