Aissatou Katy Gassama et Bocar Diallo sont retournés en prison, en attendant le délibéré de leur procès prévu le 2 septembre. Ils étaient poursuivis pour faux et usage de faux dans un document administratif.

Candidats à l’émigration, Aissatou Katy Gassama et Bocar Diallo ont vu leur rêve de se rendre en Espagne brisé. La première nommée voulait rejoindre son mari. Elle a été mise en rapport avec un certain Talla qui devait lui trouver les papiers nécessaires au  voyage. Loin de se douter des mauvaises intentions de ce dernier, la dame lui a donné son passeport, ainsi que la somme de 500 000 francs. Au même moment, Bocar Diallo, chauffeur de profession, remettait la même somme à Talla qui, sans prendre la peine de regarder les papiers fournis par son interlocuteur, acceptait ses conditions.

Les deux candidats se rendront compte que Talla leur a donné de faux documents au moment de faire les démarches auprès de l’ambassade d’Espagne. Aissatou et Bocar ont alors été arrêtés pour faux et usage de faux dans un document administratif. Des faits qu’ils ont  reconnus à l’enquête préliminaire et à la barre du tribunal. «C’est le petit frère de mon mari qui m’a mis en rapport avec Talla. Je ne savais pas qu’il m’avait donné de faux documents», a confié la dame qui cachait son visage derrière un voile. Son co-prévenu a tenu les mêmes propos en insistant sur le fait qu’il a toujours demandé à Talla si les papiers n’auraient aucun problème. «Au début, je lui ai demandé si les papiers qu’il allait me livrer étaient les bons. Il m’a mis en confiance et j’ai signé les papiers sans arrière-pensée. Je ne me suis douté de rien», s’est-il désolé.

Appelé à témoigner dans cette affaire, le consul de l’Espagne au Sénégal a fait savoir au juge qu’à part les passeports des prévenus, tous les autres documents étaient faux. Ce à quoi le procureur a ajouté qu’il serait difficile de croire que ce Talla dont ont fait mention Aissatou et Bocar existe. Il a demandé l’application de la loi à leur encontre. La défense a sollicité une application bienveillante de la loi à l’endroit de ses clients. Me Serigne Diongue n’a pas manqué de souligner le fait que les prévenus ont été victimes de leur naïveté. «Il est temps d’attirer l’attention des Sénégalais. Ils ont été victimes de trafiquants qui utilisent de faux papiers pour se faire remettre de l’argent par des gens qui veulent émigrer», a soutenu Me Diongue.

Aissatou Katy Gassama et Bocar Diallo seront fixés sur leur le 2 septembre. Le juge a refusé la demande de mise en liberté provisoire qui a été formulée par leurs conseils.

NDEYE AWA BEYE